Abidjan - Le président ivoirien Alassane Ouattara, grand favori de l’élection présidentielle de dimanche, a annoncé jeudi "une nouvelle Constitution dès l’année prochaine" et défendu son bilan à la tête du pays.
"Nous aurons une nouvelle Constitution dès l’année prochaine, que je soumettrai au verdict de mes concitoyens", a affirmé le président. "Nous ferons un référendum et ceci permettra d’enlever tous les germes +confligènes+ de l’actuelle Constitution", a-t-il souligné lors d’un entretien avec l’AFP, RFI et Le Monde.
L’actuelle Constitution contient un article sur l’"ivoirité" qui a été l’un des facteurs ayant conduit la Côte d’Ivoire à une décennie de troubles entre 2000 et 2010. La crise s’était conclue par la mort de 3.000 personnes pendant les cinq semaines de violences après la présidentielle de 2010, qui avait abouti à la victoire de M. Ouattara sur Laurent Gbagbo.
Une élection apaisée et crédible dimanche est jugée fondamentale pour stabiliser le pays.
"Nous avions une bonne Constitution de 1960 jusqu’en 1999. Fondamentalement, cette Constitution a été modifiée pour des motifs politiciens basés sur du mensonge", a estimé M. Ouattara, faisant allusion à l’article 35 voté en 2000, qui avait conduit à l’exclure de la présidentielle cette année-là, sous prétexte qu’il n’était pas "d’origine ivoirienne".
- ’Pas d’impunité en Côte d’Ivoire’-
M. Ouattara a évoqué la possibilité de créer un poste de vice-président mais écarté toute velléité de se présenter une troisième fois en 2020. "La clause sur le quinquennat renouvelable qu’une fois ne sera pas modifiée (...) Même si on me le demandait, parce qu’il peut y avoir blocage, je ne le ferai pas", a-t-il insisté.
Plusieurs pays africains connaissent actuellement des troubles du fait de la volonté de leurs présidents de modifier la constitution pour rester au pouvoir.
Alors que ses détracteurs lui reprochent de favoriser les gens du nord de la Côte d’Ivoire (dont il est originaire), M. Ouattara a nié tout "rattrapage ethnique" sous son mandat. "Il n’y a pas volonté de ma part de nommer gens du Nord. J’ai trop souffert de l’ostracisme pour faire ça. Je cherche les plus compétents, les meilleurs".
M. Ouattara a également balayé les accusations d’une "justice des vainqueurs" après la crise post-électorale de 2010, assurant que "ce que nous voulons c’est que la justice fasse son travail".
Il a expliqué le fait qu’il y a plus de justiciables dans le camp de l’ancien président Laurent Gbagbo que dans le sien par l’existence de "flagrants délits (...) plus faciles à traiter". "Il n’y aura pas d’impunité en Côte d’Ivoire", a-t-il assuré.
- ’bilan inattaquable’ -
"Une fois que la justice aura fait son travail, nos règles, nos lois permettent d’envisager une amnistie, des possibilités de grâce en fonction de l’environnement social et politique", a-t-il précisé.
Il a réfuté les accusations d’Amnesty International qui a dénoncé l’arrestation d’opposants à l’approche de la présidentielle. "Quand on dit qu’il est interdit de manifester (...) que des gens se lèvent comme ça comme s’il étaient dans la brousse et que ça crée des problèmes... Ils sont dans l’illégalité totale. Je veux un Etat de droit (...) Je ne veux pas de désordre dans mon pays".
Sur le plan économique, le président a estimé que son bilan était "inattaquable", se félicitant d’avoir relancé l’activité avec des taux de croissance moyens de 9% par an, l’augmentation du salaire minimum de 66%, une forte électrification du pays, la rénovation ou la construction d’hôpitaux, écoles, routes et ponts.
Alors que ses opposants affirment qu’il a creusé la dette du pays et que la "Cote d’Ivoire vit à crédit", l’ancien haut-dirigeant du Fond Monétaire International s’est voulu catégorique: "Nous sommes aujourd’hui à 42 43% (d’endettement par rapport au PIB). J’ai un objectif sur mon mandat: le taux d’endettement sur le PIB ne va pas dépasser 50%. Nous continuerons de nos endetter pour financer la mauvaise dette (...) de nos prédécesseurs qui ont fait de la cavalerie financière (...) et bien sûr pour faire des investissements".
Huit candidats sont en lice pour l’élection de dimanche. Le principal adversaire de M. Ouattara qui vise une victoire dès le premier tour, devrait être l’ancien Premier ministre Pascal Affi Nguessan, candidat du Front populaire ivoirien (FPI), fondé par Laurent Gbagbo. Ce dernier est en attente de jugement à la Cour pénale internationale (CPI).
pgf/de
"Nous aurons une nouvelle Constitution dès l’année prochaine, que je soumettrai au verdict de mes concitoyens", a affirmé le président. "Nous ferons un référendum et ceci permettra d’enlever tous les germes +confligènes+ de l’actuelle Constitution", a-t-il souligné lors d’un entretien avec l’AFP, RFI et Le Monde.
L’actuelle Constitution contient un article sur l’"ivoirité" qui a été l’un des facteurs ayant conduit la Côte d’Ivoire à une décennie de troubles entre 2000 et 2010. La crise s’était conclue par la mort de 3.000 personnes pendant les cinq semaines de violences après la présidentielle de 2010, qui avait abouti à la victoire de M. Ouattara sur Laurent Gbagbo.
Une élection apaisée et crédible dimanche est jugée fondamentale pour stabiliser le pays.
"Nous avions une bonne Constitution de 1960 jusqu’en 1999. Fondamentalement, cette Constitution a été modifiée pour des motifs politiciens basés sur du mensonge", a estimé M. Ouattara, faisant allusion à l’article 35 voté en 2000, qui avait conduit à l’exclure de la présidentielle cette année-là, sous prétexte qu’il n’était pas "d’origine ivoirienne".
- ’Pas d’impunité en Côte d’Ivoire’-
M. Ouattara a évoqué la possibilité de créer un poste de vice-président mais écarté toute velléité de se présenter une troisième fois en 2020. "La clause sur le quinquennat renouvelable qu’une fois ne sera pas modifiée (...) Même si on me le demandait, parce qu’il peut y avoir blocage, je ne le ferai pas", a-t-il insisté.
Plusieurs pays africains connaissent actuellement des troubles du fait de la volonté de leurs présidents de modifier la constitution pour rester au pouvoir.
Alors que ses détracteurs lui reprochent de favoriser les gens du nord de la Côte d’Ivoire (dont il est originaire), M. Ouattara a nié tout "rattrapage ethnique" sous son mandat. "Il n’y a pas volonté de ma part de nommer gens du Nord. J’ai trop souffert de l’ostracisme pour faire ça. Je cherche les plus compétents, les meilleurs".
M. Ouattara a également balayé les accusations d’une "justice des vainqueurs" après la crise post-électorale de 2010, assurant que "ce que nous voulons c’est que la justice fasse son travail".
Il a expliqué le fait qu’il y a plus de justiciables dans le camp de l’ancien président Laurent Gbagbo que dans le sien par l’existence de "flagrants délits (...) plus faciles à traiter". "Il n’y aura pas d’impunité en Côte d’Ivoire", a-t-il assuré.
- ’bilan inattaquable’ -
"Une fois que la justice aura fait son travail, nos règles, nos lois permettent d’envisager une amnistie, des possibilités de grâce en fonction de l’environnement social et politique", a-t-il précisé.
Il a réfuté les accusations d’Amnesty International qui a dénoncé l’arrestation d’opposants à l’approche de la présidentielle. "Quand on dit qu’il est interdit de manifester (...) que des gens se lèvent comme ça comme s’il étaient dans la brousse et que ça crée des problèmes... Ils sont dans l’illégalité totale. Je veux un Etat de droit (...) Je ne veux pas de désordre dans mon pays".
Sur le plan économique, le président a estimé que son bilan était "inattaquable", se félicitant d’avoir relancé l’activité avec des taux de croissance moyens de 9% par an, l’augmentation du salaire minimum de 66%, une forte électrification du pays, la rénovation ou la construction d’hôpitaux, écoles, routes et ponts.
Alors que ses opposants affirment qu’il a creusé la dette du pays et que la "Cote d’Ivoire vit à crédit", l’ancien haut-dirigeant du Fond Monétaire International s’est voulu catégorique: "Nous sommes aujourd’hui à 42 43% (d’endettement par rapport au PIB). J’ai un objectif sur mon mandat: le taux d’endettement sur le PIB ne va pas dépasser 50%. Nous continuerons de nos endetter pour financer la mauvaise dette (...) de nos prédécesseurs qui ont fait de la cavalerie financière (...) et bien sûr pour faire des investissements".
Huit candidats sont en lice pour l’élection de dimanche. Le principal adversaire de M. Ouattara qui vise une victoire dès le premier tour, devrait être l’ancien Premier ministre Pascal Affi Nguessan, candidat du Front populaire ivoirien (FPI), fondé par Laurent Gbagbo. Ce dernier est en attente de jugement à la Cour pénale internationale (CPI).
pgf/de