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Art et Culture Publié le jeudi 29 octobre 2015 | La Tribune Ivoirienne

Après les élections présidentielles : Ce que les professionnels de la culture attendent de Ouattara

© La Tribune Ivoirienne Par DR
Le burida initie la journée de la solidarité avec l`Art
Jeudi 21 novembre 2013 Abidjan. Les associés du burida (bureau ivoirien du droit d`auteur) ont organisé la cérémonie de lancement de la journée de la solidarité avec les créateurs d`art < SOLID`ARTIST> qui se tiendra le 20 décembre prochain dans le jardin du Golf hôtel.
Au lendemain de la proclamation des résultats provisoires de la présidentielle 2015 par la Commission électorale indépendante (Cei) qui laisse entrevoir la victoire du président sortant, Alassane Ouattara, nous avons donné la parole à des professionnels de la culture qui expriment leurs attentes.

Pour la célèbre comédienne Akissi Delta, la priorité du président réélu devrait, dans un premier temps, être la mise sur pied d’une réelle politique de valorisation du cinéma ivoirien. «J’attends que le président Ouattara prenne aussi le cinéma en compte, à l’instar du football et du cacao parce que le 7ème art peut également nous valoir des lauriers, au plan international. C’est mon souhait ardent, c’est la raison pour laquelle je me suis jetée dans la bataille lors de la campagne. Rien que pour le cinéma. Et à ce sujet, je vous avoue que je compte beaucoup sur lui», a indiqué la patronne de l’équipe de production de la série télévisée «Ma Famille». Idem pour sa collègue Marie-Louise Asseu qui espère que Ouattara fera du cinéma ivoirien une véritable industrie. «Que le président donne une meilleure visibilité à l’art en particulier et au cinéma en général. Qu’on dégage de vrais moyens pour mieux structurer le secteur pour une meilleure production des œuvres cinématographiques. Cela permettra non seulement aux professionnels du milieu de vivre de leur art, mais également de mieux représenter la Côte d’Ivoire à l’extérieur», espère l’actrice. En revanche, Ahikpolé De Chantal, cette spécialiste à carterie, estime que la priorité est plutôt ailleurs. Notamment pour le respect de la convention passée entre l’Etat de Côte d’Ivoire et l’Unesco concernant le statut de la ville de Grand-Bassam inscrite au patrimoine mondial de cette institution onusienne. «En tant que femme de culture, j’aimerais que cette fois-ci, on mette un peu plus l’accent sur la culture. Qu’on trouve des subventions pour les femmes qui mènent des actions au niveau de la société (…). En tout cas, il y a beaucoup de choses à dire. Il faut qu’on protège nos cultures. Surtout en tant que Bassamoise, il ne faudrait pas qu’on perde notre titre, celui relatif à l’inscription de la ville de Grand-Bassam au patrimoine mondial de l’Unesco. Il faut que tous les sites touristiques soient entretenus comme cela est prévu. Tout cela fait partie des critères de l’Unesco, à défaut de perdre ce titre obtenu en 2012. Et chaque 4 ans, il y a une évaluation à faire. La Côte d’Ivoire a encore un an pour respecter ses engagements vis-à-vis de l’Unesco. Ce qui n’est toujours pas fait jusqu’à aujourd’hui. Et pourtant, nous serons évalués dans un an. Lorsque vous venez à Grand-Bassam, rien n’a été fait. La réhabilitation des édifices prend du temps et j’ai vraiment peur qu’on perde ce prestigieux titre. C’est vrai que le maire, le préfet et autres, sont en train de se battre énormément mais si on n’a vraiment pas l’appui de l’Etat, rien ne pourra avancer. Je voudrais aussi que Grand-Bassam soit un district à part entière. C’est tout de même la première capitale de la Côte d’Ivoire et la première commune en 1900 ! Tout commence par Grand-Bassam donc, il faudra que la ville ait un statut particulier. Surtout que c’est aussi la toute première ville touristique de Côte d’Ivoire».

«Il ne faudrait pas que Grand-Bassam perde son titre, celui relatif à l’inscription de la ville au patrimoine mondial de l’Unesco. Il faut que tous les sites touristiques soient entretenus comme cela est prévu. Tout cela fait partie des critères de l’Unesco, à défaut de perdre ce titre obtenu en 2012.»

Tout en louant les actes déjà posés lors de son premier mandat, en sa triple qualité de journaliste, écrivain et artiste (slameur), Thomas Makaya constate que beaucoup restent à faire pour Ouattara qui, selon lui, doit continuer sur sa lancée de redynamisation de la politique culturelle : «Les chantiers sont considérables, les attentes des hommes de culture restent à être comblées. Mieux booster la promotion du livre par des actions concrètes, notamment auprès des jeunes. Légiférer sur des textes de lois qui garantissent un meilleur cadre plus adapté à l’édition du livre et des revenus substantiels aux auteurs des œuvres de l’esprit. Et veiller à ce que le politique ait un droit de regard sur le Burida (Bureau ivoirien du droit d’auteur) afin que cette institution puisse jouer pleinement sa mission, instituer les droits sur la copie privée, combattre la piraterie et œuvrer en faveur d’un meilleur recouvrement des droits de diffusion des œuvres artistiques au profit des ayant droits. Là aussi j’attends du chef de l’Etat l’achèvement de toutes ses promesses faites aux hommes de culture pour un meilleur épanouissement moral, intellectuel, et matériel des écrivains, auteurs, interprètes et autres artistes de Côte d Ivoire» a déclaré l’auteur de l’ouvrage autobiographique, «Un Bonjour de légende» qui souhaite que l’Etat exerce son regard régalien dans la gestion du Burida.

Enfin, Gervais Bozoa, manager d'artistes et promoteur culturel indique que la réconciliation vraie devrait être la principale des priorités pour le président qui se succède à lui-même: «Au-delà de l'appui technique que j'apporte à la promotion des initiatives culturelles privées, je suis avant tout un fonctionnaire du ministère de la culture et de la Francophonie en poste à l'Insaac. Si j'ai donc des attentes, en tant que professionnel de l'Action culturelle, il me suffit de passer au bureau de mon ministre pour exprimer mes attentes. Par contre, en tant qu’Ivoirien, je n’attends pas autre chose, que l'ensemble de mes concitoyens: La réconciliation. Si, en tant qu'Ivoirien, je salue les nombreux chantiers qu'il a ouverts et le travail qu'il abat pour un meilleur positionnement de notre pays au rang des pays modernes, mais j'ai mal de notre désunion. C'est vrai que cette réconciliation que nous appelons de tous nos vœux, ne se fera pas par un coup de baguette magique! Mais si le président Ouattara s'investit personnellement et sincèrement sur ce chantier de la reconsolidation du tissu social et de la paix, c'est toute la Côte d'Ivoire qui y gagnerait. Et le sport et encore mieux la culture sont des outils performants pour gagner ce pari. En d'autres termes, j’attends que le Président Ouattara, en lien avec les dépositaires de nos traditions, et s'incrustant davantage dans la politique de paix houphouestiste, travaille au meilleur rapprochement des Ivoiriens».
Un sentiment partagé par l’auteur-compositeur-interprète Sahui Bertin (Waïper Saberty). «La libération de tous les prisonniers d'opinion. La réconciliation réelle de tous les Ivoiriens. Et une vraie réforme salariale du secteur du artistique, avec le Burida», a ajouté cet artiste, aujourd’hui patron d’entreprise à Grenoble, en France.


Claude DASSE
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