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Afrique Publié le vendredi 20 novembre 2015 | AFP

"J’ai verrouillé ma porte et j’ai attendu" (un client ivoirien de l’hôtel)

© AFP Par Androuicha
Attentat terroriste à l’Hôtel Radisson Blu de Bamako
Vendredi 20 novembre 2015. Bamako. Attentat terroriste à l’Hôtel Radisson Blu.
Ivoirien en vacances à Bamako, Abdoulaye Sangaré, ancien journaliste travaillant dans la communication, a vécu vendredi les cinq ou six heures de la prise d’otages à l’hôtel Radisson Blu de Bamako, enfermé dans sa chambre du 4e étage avant d’être exfiltré par les forces de sécurité.
"Vers 7 heures (locale et GMT), un employé de l’hôtel avec lequel j’avais sympathisé m’a appelé sur mon portable. Il n’avait pas pris service et avait appris qu’il y avait une prise d’otage. Il m’a conseillé de fermer ma porte et d’attendre ce que j’ai fait. J’ai verrouillé ma chambre et j’ai attendu", raconte M. Sangaré, 55 ans d’une voix calme, joint par téléphone depuis Abidjan.
"Plus tard, l’alarme de l’hôtel a sonné. C’était un peu la confirmation de ce qui se passait. L’alarme a continué à sonner pendant des heures", poursuit M. Sangaré.
"J’ai décidé de prendre mon mal en patience. Je suivais la situation sur les télévisions d’information en continu sans le son", dit-il.
"J’étais en contact par téléphone et par SMS avec des amis et la famille.
J’ai aussi alerté certaines autorités ivoiriennes", ajoute M. Sangaré.
"L’attente a été longue. Au début, j’ai entendu des engueulades et des portes qui claquent et des coups de feu. Mais, après, à mon étage c’était calme. On entendait par intermittence des rafales dans et hors de l’hôtel.
Après, il y avait des moments de silence puis à nouveau des rafales", se souvient M. Sangaré.
Selon une source de sécurité, une grande partie de la prise d’otage s’est déroulée au 7e étage.
"Quand j’ai vu à la télévision que les premières personnes avaient été libérées par les forces de sécurité, je me suis dit que c’était bon pour nous. Ca permettait de stabiliser un peu la situation", précise M. Sangaré.

- Officier français -

"A un moment, j’ai entendu frapper aux chambres voisines. J’ai collé mon oreille à la porte. J’ai entendu une voix qui disait: +C’est la police malienne, on vient vous exfiltrer+. Puis une voix d’un Européen. Ca m’a rassuré. J’ai décidé de tenter ma chance et j’ai ouvert la porte. On m’a demandé de lever les bras pour vérifier que je n’étais pas armé", raconte-t-il.
"C’étaient les forces spéciales maliennes accompagnées par un officier de
la force de l’ONU et un officier français. Ils nous ont exfiltrés en passant
par les escaliers de service. Je n’ai pas vu s’il y avait des morts. Je ne
suis pas passé là où les choses se sont passées", affirme-t-il.
"Après, on nous a emmenés au pavillon des sports voisin, un complexe devbasket-ball, où il y avait tous les otages libérés pour un suivivpsychologique. On a fait un petit debriefing qui s’est bien passé. Maintenant,vje suis chez des amis. Personne ne va dormir à l’hôtel", conclut-il.
La prise d’otage, qui s’est terminée par un assaut en fin de journée, avfait au moins 27 morts parmi les clients et employés selon une source militaire malienne. "Au moinsvtrois terroristes (ont été) tués" de même source.
Des étrangers d’au moins 14 nationalités faisaient partie des quelque 140 clients de l’hôtel.

pgf/dom
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