Les jeudi 19 et vendredi 20 novembre dernier à Néko, village de la sous-préfecture de Lakota, l’ONUCI, suite aux affrontements survenus dans ce village une dizaine de jours auparavant, a organisé un dialogue communautaire, une sorte de forum sur les causes des incidents, les pistes de solution pour le retour à une paix durable. Si tout s’est passé dans le calme, il reste que la vengeance n’a pas quitté les cœurs. Et que de nouvelles violences restent à craindre après le départ de l’ONUCI.
Quatre ateliers mis en place ont vu la participation de plus de trois cents personnes. Entre autres, des chefs traditionnels, des guides religieux, des chefs de communauté, des jeunes, des femmes, des cadres et des élus. Après avoir énuméré les problèmes qui minent la cohésion dans leur village, chaque groupe a fait des propositions de solution et s’est engagé au pardon mutuel. Mais, justement, à ce propos, la paix n’est pas gagnée d’avance, malgré les actions de l’Onuci et du gouvernement. A preuve, les femmes, dans la restitution des travaux de leur groupe de concertation, ont fait savoir ceci : «Les rumeurs mal intentionnées effraient aussi les femmes, lorsque nous entendons certains propos de nos jeunes qui menacent de se venger, une fois que l’Onuci serait partie.»
La représentante spéciale du secrétaire général des Nations Unies, Mme Aïchatou Mindaoudou qui présidait ce forum, s’est montrée vivement agacée par cette idée de reprise des hostilités par les jeunes de Néko. «Donc, quand on va tourner le dos, ça va recommencer ou quoi ? L’ONUCI ne peut rien vous imposer, elle ne doit rien vous imposer. Sachez où se trouve votre intérêt. J’attire votre attention sur la responsabilité qui est la vôtre. Lorsqu’il y a un problème, on vient pour faciliter, pour que toutes les communautés se mettent ensemble, pour qu’elles acceptent de vivre ensemble. Il faut intégrer les autres communautés pour une réelle intégration», a-t-elle martelé. Mme Aïchatou Mindaoudou leur a fait la mise en garde suivante: «Si vous vous rendez justice, c’est la loi qui va vous poursuivre.»
A son tour, le préfet de Lakota, Coulibaly Yahaya, après avoir rappelé avec amertume les faits, n’a pas manqué de condamner le manque de respect des jeunes de Néko vis-à-vis des autorités administratives et traditionnelles. «C’est le lieu de stigmatiser la défiance notoire dont font preuve les jeunes de Néko vis-à-vis de l’administration. Les jeunes ignorent l’autorité des chefs de village, préférant régler les conflits à la seule force de leurs muscles (…) Ils ne répondent pas aux convocations de la gendarmerie.» Et de poursuivre : «Que tous les comportements soient punis par la loi.» Le préfet a souligné que «les représailles qui ont suivi cette tuerie, fruit de la bêtise humaine, sont aussi condamnables. Car, nul ne doit se faire justice dans un pays démocratique.»
Autres détails importants. De manière générale, les habitants de Néko ont demandé la restitution des biens volés, des terres vendues de manière illicite à leurs propriétaires. Au gouvernement, de bien expliquer et de faire appliquer strictement la loi de 1998 sur le foncier rural, de baisser les coûts des titres et certificats fonciers. Néko, dans son ensemble, exige le départ des Dozo de tous les villages de Lakota.
A noter que la veille, c'est à-dire, dans la journée du 19, la Représentante de l’Union africaine, Josephine Mayuma Kala, a participé aux échanges. Il faut néanmoins reconnaitre qu’une dizaine de jours après les affrontements, Néko présente un visage bien meilleur. L’eau potable a été rétablie et presque tous ceux qui avaient fui le village sont rentrés.
Josiane Kouda Wassia
Correspondante régionale.
Quatre ateliers mis en place ont vu la participation de plus de trois cents personnes. Entre autres, des chefs traditionnels, des guides religieux, des chefs de communauté, des jeunes, des femmes, des cadres et des élus. Après avoir énuméré les problèmes qui minent la cohésion dans leur village, chaque groupe a fait des propositions de solution et s’est engagé au pardon mutuel. Mais, justement, à ce propos, la paix n’est pas gagnée d’avance, malgré les actions de l’Onuci et du gouvernement. A preuve, les femmes, dans la restitution des travaux de leur groupe de concertation, ont fait savoir ceci : «Les rumeurs mal intentionnées effraient aussi les femmes, lorsque nous entendons certains propos de nos jeunes qui menacent de se venger, une fois que l’Onuci serait partie.»
La représentante spéciale du secrétaire général des Nations Unies, Mme Aïchatou Mindaoudou qui présidait ce forum, s’est montrée vivement agacée par cette idée de reprise des hostilités par les jeunes de Néko. «Donc, quand on va tourner le dos, ça va recommencer ou quoi ? L’ONUCI ne peut rien vous imposer, elle ne doit rien vous imposer. Sachez où se trouve votre intérêt. J’attire votre attention sur la responsabilité qui est la vôtre. Lorsqu’il y a un problème, on vient pour faciliter, pour que toutes les communautés se mettent ensemble, pour qu’elles acceptent de vivre ensemble. Il faut intégrer les autres communautés pour une réelle intégration», a-t-elle martelé. Mme Aïchatou Mindaoudou leur a fait la mise en garde suivante: «Si vous vous rendez justice, c’est la loi qui va vous poursuivre.»
A son tour, le préfet de Lakota, Coulibaly Yahaya, après avoir rappelé avec amertume les faits, n’a pas manqué de condamner le manque de respect des jeunes de Néko vis-à-vis des autorités administratives et traditionnelles. «C’est le lieu de stigmatiser la défiance notoire dont font preuve les jeunes de Néko vis-à-vis de l’administration. Les jeunes ignorent l’autorité des chefs de village, préférant régler les conflits à la seule force de leurs muscles (…) Ils ne répondent pas aux convocations de la gendarmerie.» Et de poursuivre : «Que tous les comportements soient punis par la loi.» Le préfet a souligné que «les représailles qui ont suivi cette tuerie, fruit de la bêtise humaine, sont aussi condamnables. Car, nul ne doit se faire justice dans un pays démocratique.»
Autres détails importants. De manière générale, les habitants de Néko ont demandé la restitution des biens volés, des terres vendues de manière illicite à leurs propriétaires. Au gouvernement, de bien expliquer et de faire appliquer strictement la loi de 1998 sur le foncier rural, de baisser les coûts des titres et certificats fonciers. Néko, dans son ensemble, exige le départ des Dozo de tous les villages de Lakota.
A noter que la veille, c'est à-dire, dans la journée du 19, la Représentante de l’Union africaine, Josephine Mayuma Kala, a participé aux échanges. Il faut néanmoins reconnaitre qu’une dizaine de jours après les affrontements, Néko présente un visage bien meilleur. L’eau potable a été rétablie et presque tous ceux qui avaient fui le village sont rentrés.
Josiane Kouda Wassia
Correspondante régionale.