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Société Publié le mardi 24 novembre 2015 | Le Sursaut

Patrimoine culturel et artistique : Les Agnis de Côte d’Ivoire se protègent des prédateurs

Fondée par Dr Bindé Edja Blaise en mai 2014, la Mutuelle générale des Agnis de Côte d’Ivoire (Mgaci) s’étend à tous les départements, sous-préfectures, communes et villages partageant cette langue. Rencontré le 17 novembre, Dr Bindé a expliqué à Le Sursaut le fondement de cette mutuelle.

Créée autour du slogan «Créons la prospérité pour la partager», la Mgaci, selon son fondateur, Dr Bindé Edja Blaise, qui est l’autorité supérieure de toutes les mutuelles et associations relevant des Agnis présents sur le territoire ivoirien, est placée sous l’autorité morale et spirituelle des rois et chefs coutumiers qui font partie du comité des sages. Son président, Abinan Kouakou Pascal, Directeur général des Impôts.
A l’origine de la création de la Mgaci, le manque d’union, de cohésion et d’actions de développement dans les régions de Côte d’Ivoire.
Depuis le début de cette semaine, Dr Bindé Edja Blaise procède à l’installation de métropoles (comité pilotes) dans les Districts d’Abidjan et Yamoussoukro. Cette tournée le conduira à Korhogo, Daloa, Issia, etc. où il réunira les chefs de communautés Agnis de ces communes où ont émigré les Agnis.
«Nous fédérons pour des actions de développement. Seul dans la force, nous amènerons les métropoles à l’union», précise Dr Bindé qui a l’ambition de créer un engouement pour l’usage de la langue Agni chez les ‘’enfants nés en ville et qui pour la plupart ne s’expriment pas dans nos langues paternelles et maternelles’’.

INSUFFLER AUX VILLES ET VILLAGES UNE ECONOMIE CULTURELLE

A travers la mutuelle, Dr Bindé entend soutenir les efforts de développement dans lesdites régions du pays qui se verront propulsées, au plan national et international, ‘’comme un des lieux vitaux de la culture et des arts’’.
«Nous voulons insuffler à nos villes et villages une économie culturelle afin de faire profiter à nos régions les retombées directes et indirectes de ce secteur rentable dans l’économie moderne», précise Dr Bindé Edja Blaise qui prévoit de faire de la mutuelle un pôle de création artistique. Mieux, un ‘’laboratoire d’intégration de la musique moderne avec celle dite traditionnelle’’.
Mais, en ce qui concerne particulièrement le patrimoine agni, lui-même fils de la région de l’Indénié (Ndenian), il encourage sa reconstitution afin de ‘’contribuer efficacement au rendez-vous du donner et du recevoir entre Ivoiriens, Africains’’ et le reste du monde.
Cependant, il déplore une grande facilité d’accès à ces valeurs culturelles et artistiques par les touristes et personnes étrangères. Pour le juriste Bindé, il urge de ‘’protéger le patrimoine culturel et artistique de nos régions contre les prédateurs internationaux qui observent la valeur de ce que nous possédons et sont prêts à les brader sans règles ni lois’’. L’avantage, souligne-t-il, sera de dynamiser le secteur du tourisme local et celui l’hôtellerie qui demeurent un pilier de développement économique régionale.

Koné SAYDOO
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