Native de la ville de Daloa, Nassalatou Diaby est secrétaire de formation et député de la circonscription de Yopougon. Elle fait partie de celles qui portent haut les voix des femmes à l’hémicycle. Contrairement à son père qui a préféré ‘’mourir’’ au Pdci, Nassalatou décide de rejoindre très tôt le RDR qu’elle représente aujourd’hui à Yopougon ‘’Toits rouges’’. Dans cet entretien accordé à l’Intelligent d’Abidjan, elle parle de son entrée en politique, son combat à l’hémicycle, de l’alternance 2020 et de l’affaire Soro-Bassolé. Entretien !
Comment êtes-vous arrivée à la politique ?
Mon grand-père fut le premier Nordiste à s’installer à Daloa. Il a combattu les colons auprès de Zoukou Gbeuli (fondateur de la ville de Daloa, guerrier capturé par les colons : Ndlr) qui fut son tuteur. C’est Zoukou Gbeuli qui a doté la première femme de mon grand-père, pour parler de l’hospitalité du peuple Bété. Et c’est par mon grand-père que tous les Nordistes ont convergé vers Daloa. Le premier siège du Pdci fut l’une des maisons de mon grand-père et pour cela, il a fait la prison. Mon père fut secrétaire général de Pdci. C’est pour vous dire que la politique, c’est un héritage pour moi.
Vos parents étaient militants du Pdci. Cependant, vous avez choisi de militer au Rdr. Pourquoi n’avoir pas milité dans le parti de vos parents
Cela n’a pas été facile, parce que mon père était un homme imposant. Seule sa décision prévalait à telle enseigne qu’à la création du RDR, les militants du Pdci qui avaient bien la volonté de venir dans ce parti avaient peur. Il m’a dit que je suis libre de partir au Rdr et qu’il reste au Pdci. C’est ainsi que je suis arrivée au Rdr.
En décembre 2011, vous avez été élue député Rdr de Yopougon, un fief du FPI. Qu’est-ce qui a milité en votre faveur ?
J’ai toujours fait la politique sans causer de tort à personne. Et les bons rapports que j’entretiens avec mon entourage ont été un facteur déterminant dans le choix des électeurs. Vous savez, je vis à Yopougon depuis 1974. Et très jeune, j’ai été leader de la jeunesse de Yopougon-Selmer et j’y ai créé des associations. Compte tenu de cette expérience, ma détermination et mon dynamisme, le parti m’a confié des postes de responsabilité. J’ai été de tous les combats. Donc, le parti a porté son choix sur moi.
Aviez-vous approché des membres de la galaxie patriotique ?
J’ai d’abord approché mes sœurs pour leur faire comprendre que la paix et le développement sont le socle des femmes qui vivent à Yopougon et que c’est dans cet environnement que nos enfants auront leur avenir. J’ai conquis leur cœur et à leur tour, elles sont allées sensibiliser leurs enfants. Avec les dames de l’ex-majorité présidentielle (LMP), nous avons mené campagne à Yopougon au niveau des femmes. Les jeunes m’ont baptisée ‘’Maman Diaby’’. Ils me considèrent comme leur maman et moi, je les considère comme mes enfants. Lesquels m’ont promis un fort taux de participation et un bon score. Et le Rdr a gagné à Yopougon avec la manière. La Côte d’Ivoire appartient à nous tous, et j’ai voulu qu’ils se sentent concernés par ces élections.
Et ces élections se sont déroulées sans violence …
Oui ! Et pour cela, je salue le directeur régional de campagne qui est le premier magistrat de la commune de Yopougon, Gilbert Kafana Koné. Il a appelé la jeunesse de Yopougon de tout bord et surtout des responsables des parlements et agoras. Ils se sont parlé et se sont compris. Et ces jeunes des parlements et autres se sont associés aux jeunes du Rhdp pour faire campagne, et tout cela dans la paix et dans la bonne ambiance.
Que pensez-vous de l’attitude des candidats malheureux qui ont félicité le candidat Alassane Ouattara à l’issue de l’élection présidentielle ?
Cela doit être un sentiment de fierté pour chacun d’entre nous. Les Ivoiriens doivent comprendre que les élections sont un jeu. Et nos candidats l’ont démontré en félicitant celui qui a été élu. Tout cela consolide la démocratie qui est en construction.
Au Burkina, Rock Marck Christian Kaboré a été félicité par son principal adversaire, Zépherin Diabré. Est-ce à dire que l’Afrique a enterré les contestations qui créent les troubles ?
J’ai été fière de voir que le perdant au Burkina reconnaît sa défaite et félicite le gagnant. Cela m’a donné la chair de poule. L’Afrique a compris que pour des intérêts personnels, on ne doit plus faire couler le sang des Africains sur le sol qui les a vus naître. Le sang humain est sacré. Je l’ai dit à mes sœurs lors des campagnes. Nous donnons la vie. Alors, c’est à nous de lutter pour préserver ces vies. Le jeune ou l’homme qui tombe sous les balles, c’est une partie de la femme qui tombe. La fille qui est violée, c’est le cœur de la femme qui saigne parce qu’elle est la mère de l’humanité. Nous devons dire non à ceux qui donnent des bidons d’essence à la jeunesse. Ce n’est pas du travail. Pourquoi ne donnent-ils pas ces bidons à leurs enfants dans les quartiers huppés ? La jeunesse doit prendre conscience. Un politicien qui a besoin d’une personne doit d’abord connaître ses besoins, afin de les satisfaire. Et non l’utiliser à des fins macabres. Les jeunes m’ont comprise et m’ont dit que plus jamais, ils suivront ces pyromanes.
Avez-vous entendu parler de l’affaire des ‘’Ecoutes téléphoniques, Soro-Bassolé’’ ?
J’ai entendu parler de cette affaire dans les journaux. Je n’ai pas cherché à savoir plus. Vous savez, nous sommes en politique et tous les coups sont permis.
Vous êtes député, et votre président de l’Assemblée nationale est cité dans cette affaire…
Rien ne prouve que le président est inculpé. Je le dis, nous sommes en politique. Tout se passe dans les journaux. Il y a des voies autres que les journaux pour inculper. Jusque-là, rien n’est prouvé.
Ne croyez-vous pas que cette affaire peut entacher les relations Côte d’Ivoire-Burkina ?
Rien n’est prouvé. Donc, les relations entre la Côte d’Ivoire et le Burkina resteront comme elles l’ont été et s’amélioreront encore plus. Nous sommes des peuples frères et nous le resterons.
A l’hémicycle, vous menez un combat pour la scolarisation de la jeune fille. Avez-vous atteint vos objectifs dans la circonscription que vous représentez ?
Dans notre circonscription à Yopougon, sur le plan de la scolarisation de la jeune fille, nous n’avons pas assez de problèmes. Les filles y sont davantage scolarisées. Le problème se passe chez nous au Nord. Nous sommes 25 députés femmes sur 255 que compte le Parlement Ivoirien. En quantité, c’est insignifiant ! Mais en qualité, le nombre est grand parce que compte tenu de notre minorité, nous avons créé le collectif des femmes parlementaires. Cette organisation est sans coloration politique. Toutes les femmes y sont. Nous avons créé cette association afin de pouvoir aider nos sœurs et même les femmes députés issues de ces circonscriptions où le taux de scolarisation de la jeune fille est faible.
Vous êtes du Nord et député. Quelle sensibilisation faites-vous auprès de vos parents pour la scolarisation de la jeune fille ?
Nous sensibilisons nos parents et même les chefs de communauté puisqu’ils sont les mieux écoutés pour que chacun puisse faire l’effort au niveau de sa famille pour la scolarisation de la petite fille. Nous leur demandons de nous prendre en exemple. Nous parcourons les zones où le taux de scolarisation de la jeune fille est faible pour sensibiliser les parents. Il est bien de les mettre à l’école, mais il est mieux de les y maintenir. Car, le constat est qu’une fois au secondaire, elles disparaissent. Alors, comment faire pour les maintenir jusqu’à l’université ? C’est le sens de notre sensibilisation. Nous nous appuyons sur nos sœurs parce que ce sont les femmes qui encadrent et éduquent les enfants.
Vous centrez votre sensibilisation sur la jeune fille et les garçons qui deviennent aujourd’hui les ‘’Microbes’’?
Ce sont les effets néfastes de la guerre dont nous sortons. Et avec le temps, nous allons arriver à sensibiliser nos enfants. Grâce à nos actions, les données ont changé. Quand le ministre de l’Intérieur ou celui de la Justice passe à l’Assemblée, nous leur soumettons le problème. Les ‘’Microbes’’ sont mineurs et on ne peut pas les mettre en prison. Et même si on les y mettait, ils sortiront avec quelque chose de plus grave ; parce qu’ils auront appris pleine de choses avec les grands prisonniers. Ce qui peut atténuer cela, c’est de leur donner des conseils, les encadrer parce que quand un enfant sort et qu’il entre tard dans la nuit, les parents ne savent même pas ce qu’il a fait de sa journée. C’est ainsi que le phénomène des ‘’Microbes’’ est entré dans la société. L’Ecole et la famille sont les deux structures éducatives pour un jeune. Les deux doivent travailler en synergie pour la meilleure éducation de celui-ci. Il y a une femme qui m’a dit un jour qu’on a pris son enfant pour devenir un microbe. Elle dit qu’elle ne savait pas que l’enfant fréquentait ce milieu. Mais, si elle passait de temps en temps à l’école pour voir si son fils y était régulièrement, cela allait permettre à l’enfant de ne pas emprunter un mauvais chemin. Pour éradiquer ce phénomène, chaque parti doit prendre ses responsabilités. Le parent et l’enseignant éduquent en même temps.
Quelle est votre position concernant l’unification des partis qui composent le RHDP ?
Il ne faudrait pas qu’on parte vite en besogne. Nous attendons la décision de nos supérieurs. Nous sommes un parti discipliné.
Quel nom voudriez-vous que le parti unifié porte ?
Je reviens encore pour dire que la décision ne vient pas de moi. Au RDR, nous sommes disciplinés. Nous avons nos supérieurs. On attend la décision qui va venir de la haute hiérarchie…
Bédié a souhaité que tous reviennent au PDCI…
Je vous dis que je n’ai pas de décision à prendre. Je souhaite que tout se fasse dans l’intérêt du pays et dans la paix. Les intérêts personnels ne feront pas évoluer notre nation. Quand nos chefs décideront, nous nous aligneront. Je l’ai toujours dit, c’est la nation qui prime. Nous n’avons pas le droit d’empoisonner l’héritage qu’on nous a laissé. Même si par moment nous avons déconné. Nous devons protéger la Côte d’Ivoire.
Croyez-vous en l’alternance 2020 ?
Bien sûr ! Parce qu’au sortir de ces élections, nous avons montré au monde entier que nous savons faire des élections autrement. Nous avons refait l’image de notre pays et en tant que mère, mon souhait est que l’alternance 2020 soit positive. C’est seulement dans la paix que nous pourrons construire ce beau pays envié de tous. Je lance un cri du cœur à tout le monde . Pensons à nos enfants. Ne soyons pas égoïstes. Ne pensons pas seulement à nos intérêts personnels pour détruire leur avenir.
Un appel à lancer ?
Vous avez parlé de l’alternance 2020. C’est mon souci aujourd’hui en tant que mère. Je demande à tous les concitoyens de sauvegarder la paix, ce beau pays. Laissons un bon héritage à nos enfants. Nous avons-nous même essayé de détruire ce que nous avons hérité de bien de nos parents. Ne laissons pas un héritage empoisonné à nos enfants. Je compte sur chaque Ivoirien et Ivoirienne enfin que nos enfants puissent être fiers de nous. Laissons leur pays de paix, développé. Et c’est seulement dans la paix que nous allons développer ce pays tant convoité par tous. Nous n’avons pas deux pays, donc nous avons intérêt à le garder en paix.
Réalisé par HG
Comment êtes-vous arrivée à la politique ?
Mon grand-père fut le premier Nordiste à s’installer à Daloa. Il a combattu les colons auprès de Zoukou Gbeuli (fondateur de la ville de Daloa, guerrier capturé par les colons : Ndlr) qui fut son tuteur. C’est Zoukou Gbeuli qui a doté la première femme de mon grand-père, pour parler de l’hospitalité du peuple Bété. Et c’est par mon grand-père que tous les Nordistes ont convergé vers Daloa. Le premier siège du Pdci fut l’une des maisons de mon grand-père et pour cela, il a fait la prison. Mon père fut secrétaire général de Pdci. C’est pour vous dire que la politique, c’est un héritage pour moi.
Vos parents étaient militants du Pdci. Cependant, vous avez choisi de militer au Rdr. Pourquoi n’avoir pas milité dans le parti de vos parents
Cela n’a pas été facile, parce que mon père était un homme imposant. Seule sa décision prévalait à telle enseigne qu’à la création du RDR, les militants du Pdci qui avaient bien la volonté de venir dans ce parti avaient peur. Il m’a dit que je suis libre de partir au Rdr et qu’il reste au Pdci. C’est ainsi que je suis arrivée au Rdr.
En décembre 2011, vous avez été élue député Rdr de Yopougon, un fief du FPI. Qu’est-ce qui a milité en votre faveur ?
J’ai toujours fait la politique sans causer de tort à personne. Et les bons rapports que j’entretiens avec mon entourage ont été un facteur déterminant dans le choix des électeurs. Vous savez, je vis à Yopougon depuis 1974. Et très jeune, j’ai été leader de la jeunesse de Yopougon-Selmer et j’y ai créé des associations. Compte tenu de cette expérience, ma détermination et mon dynamisme, le parti m’a confié des postes de responsabilité. J’ai été de tous les combats. Donc, le parti a porté son choix sur moi.
Aviez-vous approché des membres de la galaxie patriotique ?
J’ai d’abord approché mes sœurs pour leur faire comprendre que la paix et le développement sont le socle des femmes qui vivent à Yopougon et que c’est dans cet environnement que nos enfants auront leur avenir. J’ai conquis leur cœur et à leur tour, elles sont allées sensibiliser leurs enfants. Avec les dames de l’ex-majorité présidentielle (LMP), nous avons mené campagne à Yopougon au niveau des femmes. Les jeunes m’ont baptisée ‘’Maman Diaby’’. Ils me considèrent comme leur maman et moi, je les considère comme mes enfants. Lesquels m’ont promis un fort taux de participation et un bon score. Et le Rdr a gagné à Yopougon avec la manière. La Côte d’Ivoire appartient à nous tous, et j’ai voulu qu’ils se sentent concernés par ces élections.
Et ces élections se sont déroulées sans violence …
Oui ! Et pour cela, je salue le directeur régional de campagne qui est le premier magistrat de la commune de Yopougon, Gilbert Kafana Koné. Il a appelé la jeunesse de Yopougon de tout bord et surtout des responsables des parlements et agoras. Ils se sont parlé et se sont compris. Et ces jeunes des parlements et autres se sont associés aux jeunes du Rhdp pour faire campagne, et tout cela dans la paix et dans la bonne ambiance.
Que pensez-vous de l’attitude des candidats malheureux qui ont félicité le candidat Alassane Ouattara à l’issue de l’élection présidentielle ?
Cela doit être un sentiment de fierté pour chacun d’entre nous. Les Ivoiriens doivent comprendre que les élections sont un jeu. Et nos candidats l’ont démontré en félicitant celui qui a été élu. Tout cela consolide la démocratie qui est en construction.
Au Burkina, Rock Marck Christian Kaboré a été félicité par son principal adversaire, Zépherin Diabré. Est-ce à dire que l’Afrique a enterré les contestations qui créent les troubles ?
J’ai été fière de voir que le perdant au Burkina reconnaît sa défaite et félicite le gagnant. Cela m’a donné la chair de poule. L’Afrique a compris que pour des intérêts personnels, on ne doit plus faire couler le sang des Africains sur le sol qui les a vus naître. Le sang humain est sacré. Je l’ai dit à mes sœurs lors des campagnes. Nous donnons la vie. Alors, c’est à nous de lutter pour préserver ces vies. Le jeune ou l’homme qui tombe sous les balles, c’est une partie de la femme qui tombe. La fille qui est violée, c’est le cœur de la femme qui saigne parce qu’elle est la mère de l’humanité. Nous devons dire non à ceux qui donnent des bidons d’essence à la jeunesse. Ce n’est pas du travail. Pourquoi ne donnent-ils pas ces bidons à leurs enfants dans les quartiers huppés ? La jeunesse doit prendre conscience. Un politicien qui a besoin d’une personne doit d’abord connaître ses besoins, afin de les satisfaire. Et non l’utiliser à des fins macabres. Les jeunes m’ont comprise et m’ont dit que plus jamais, ils suivront ces pyromanes.
Avez-vous entendu parler de l’affaire des ‘’Ecoutes téléphoniques, Soro-Bassolé’’ ?
J’ai entendu parler de cette affaire dans les journaux. Je n’ai pas cherché à savoir plus. Vous savez, nous sommes en politique et tous les coups sont permis.
Vous êtes député, et votre président de l’Assemblée nationale est cité dans cette affaire…
Rien ne prouve que le président est inculpé. Je le dis, nous sommes en politique. Tout se passe dans les journaux. Il y a des voies autres que les journaux pour inculper. Jusque-là, rien n’est prouvé.
Ne croyez-vous pas que cette affaire peut entacher les relations Côte d’Ivoire-Burkina ?
Rien n’est prouvé. Donc, les relations entre la Côte d’Ivoire et le Burkina resteront comme elles l’ont été et s’amélioreront encore plus. Nous sommes des peuples frères et nous le resterons.
A l’hémicycle, vous menez un combat pour la scolarisation de la jeune fille. Avez-vous atteint vos objectifs dans la circonscription que vous représentez ?
Dans notre circonscription à Yopougon, sur le plan de la scolarisation de la jeune fille, nous n’avons pas assez de problèmes. Les filles y sont davantage scolarisées. Le problème se passe chez nous au Nord. Nous sommes 25 députés femmes sur 255 que compte le Parlement Ivoirien. En quantité, c’est insignifiant ! Mais en qualité, le nombre est grand parce que compte tenu de notre minorité, nous avons créé le collectif des femmes parlementaires. Cette organisation est sans coloration politique. Toutes les femmes y sont. Nous avons créé cette association afin de pouvoir aider nos sœurs et même les femmes députés issues de ces circonscriptions où le taux de scolarisation de la jeune fille est faible.
Vous êtes du Nord et député. Quelle sensibilisation faites-vous auprès de vos parents pour la scolarisation de la jeune fille ?
Nous sensibilisons nos parents et même les chefs de communauté puisqu’ils sont les mieux écoutés pour que chacun puisse faire l’effort au niveau de sa famille pour la scolarisation de la petite fille. Nous leur demandons de nous prendre en exemple. Nous parcourons les zones où le taux de scolarisation de la jeune fille est faible pour sensibiliser les parents. Il est bien de les mettre à l’école, mais il est mieux de les y maintenir. Car, le constat est qu’une fois au secondaire, elles disparaissent. Alors, comment faire pour les maintenir jusqu’à l’université ? C’est le sens de notre sensibilisation. Nous nous appuyons sur nos sœurs parce que ce sont les femmes qui encadrent et éduquent les enfants.
Vous centrez votre sensibilisation sur la jeune fille et les garçons qui deviennent aujourd’hui les ‘’Microbes’’?
Ce sont les effets néfastes de la guerre dont nous sortons. Et avec le temps, nous allons arriver à sensibiliser nos enfants. Grâce à nos actions, les données ont changé. Quand le ministre de l’Intérieur ou celui de la Justice passe à l’Assemblée, nous leur soumettons le problème. Les ‘’Microbes’’ sont mineurs et on ne peut pas les mettre en prison. Et même si on les y mettait, ils sortiront avec quelque chose de plus grave ; parce qu’ils auront appris pleine de choses avec les grands prisonniers. Ce qui peut atténuer cela, c’est de leur donner des conseils, les encadrer parce que quand un enfant sort et qu’il entre tard dans la nuit, les parents ne savent même pas ce qu’il a fait de sa journée. C’est ainsi que le phénomène des ‘’Microbes’’ est entré dans la société. L’Ecole et la famille sont les deux structures éducatives pour un jeune. Les deux doivent travailler en synergie pour la meilleure éducation de celui-ci. Il y a une femme qui m’a dit un jour qu’on a pris son enfant pour devenir un microbe. Elle dit qu’elle ne savait pas que l’enfant fréquentait ce milieu. Mais, si elle passait de temps en temps à l’école pour voir si son fils y était régulièrement, cela allait permettre à l’enfant de ne pas emprunter un mauvais chemin. Pour éradiquer ce phénomène, chaque parti doit prendre ses responsabilités. Le parent et l’enseignant éduquent en même temps.
Quelle est votre position concernant l’unification des partis qui composent le RHDP ?
Il ne faudrait pas qu’on parte vite en besogne. Nous attendons la décision de nos supérieurs. Nous sommes un parti discipliné.
Quel nom voudriez-vous que le parti unifié porte ?
Je reviens encore pour dire que la décision ne vient pas de moi. Au RDR, nous sommes disciplinés. Nous avons nos supérieurs. On attend la décision qui va venir de la haute hiérarchie…
Bédié a souhaité que tous reviennent au PDCI…
Je vous dis que je n’ai pas de décision à prendre. Je souhaite que tout se fasse dans l’intérêt du pays et dans la paix. Les intérêts personnels ne feront pas évoluer notre nation. Quand nos chefs décideront, nous nous aligneront. Je l’ai toujours dit, c’est la nation qui prime. Nous n’avons pas le droit d’empoisonner l’héritage qu’on nous a laissé. Même si par moment nous avons déconné. Nous devons protéger la Côte d’Ivoire.
Croyez-vous en l’alternance 2020 ?
Bien sûr ! Parce qu’au sortir de ces élections, nous avons montré au monde entier que nous savons faire des élections autrement. Nous avons refait l’image de notre pays et en tant que mère, mon souhait est que l’alternance 2020 soit positive. C’est seulement dans la paix que nous pourrons construire ce beau pays envié de tous. Je lance un cri du cœur à tout le monde . Pensons à nos enfants. Ne soyons pas égoïstes. Ne pensons pas seulement à nos intérêts personnels pour détruire leur avenir.
Un appel à lancer ?
Vous avez parlé de l’alternance 2020. C’est mon souci aujourd’hui en tant que mère. Je demande à tous les concitoyens de sauvegarder la paix, ce beau pays. Laissons un bon héritage à nos enfants. Nous avons-nous même essayé de détruire ce que nous avons hérité de bien de nos parents. Ne laissons pas un héritage empoisonné à nos enfants. Je compte sur chaque Ivoirien et Ivoirienne enfin que nos enfants puissent être fiers de nous. Laissons leur pays de paix, développé. Et c’est seulement dans la paix que nous allons développer ce pays tant convoité par tous. Nous n’avons pas deux pays, donc nous avons intérêt à le garder en paix.
Réalisé par HG