C’est l’apaisement entre le Burkina Faso et la Côte d’Ivoire. Le Premier ministre ivoirien, Daniel Kablan Duncan en visite à Davos, affirme qu’il « faut rester zen ». Pour lui, le mandat d’arrêt lancé par le Burkina Faso contre Guillaume Soro, le président de l’Assemblée nationale ivoirienne, ne peut pas entamer les bonnes relations entre les deux pays. Daniel Kablan Duncan est au Forum de Davos, où il s’intéresse notamment au financement du secteur énergétique de la Côte d’Ivoire. Il était l’invité de RFI le vendredi 22 janvier au micro de Mounia Daoudi.
Monsieur le Premier-ministre, vous êtes à Davos. Qu’est-ce qu’on vient chercher à Davos ? Ce n’est pas la première fois que vous venez ?
--: C’est exact. Nous sommes déjà venus. L’année dernière nous étions là et c’est à plusieurs reprises que nous sommes venus ici à Davos. Parce que c’est un lieu de rencontre, à la fois avec les hommes politiques bien sûr, mais surtout avec les hommes d’affaires : les financiers, donc les entrepreneurs, mais aussi les gens du secteur bancaire et des assurances. Ce que nous cherchons ce sont des partenaires au développement à la fois publics et privés surtout, ici à Davos. Et le dossier par exemple, que nous avons abordé aujourd’hui, c’est le secteur de l’énergie qui est un des secteurs très forts pour le développement de notre pays. J’indiquais, vous l’avez entendu, qu’ici au niveau de la Côte d’Ivoire nous avons la mission de doubler la capacité du pays, passant de 2 000 mégawatts à 4 000 mégawatts et que notre objectif c’est de faire en sorte que l’essentiel soit financé par le secteur privé, en créant donc l’environnement des affaires qui est propice à l’investissement par le secteur privé.
L’un des thèmes qui a été abordé cette année à Davos c’est le terrorisme qui a durement frappé Ouagadougou la semaine dernière. Est-ce que vous n’avez pas peur qu’Abidjan soit la prochaine cible ?
---Peur, non. Je ne pense pas qu’il faut avoir peur. Ce que je veux dire d’abord, c’est que nous avons présenté nos condoléances à nos amis, d’abord du Mali puisque ça a commencé au Mali, ensuite du Burkina Faso. Je suis allé personnellement à l’ambassade des deux pays pour présenter nos condoléances. Je crois que le terrorisme doit être combattu. Pas de manière nationale, mais de manière régionale. C’est l’objectif qui est fixé au niveau de la Cédéao. A la fois au niveau, bien sûr, du Mali, au niveau du Burkina Faso et même au niveau du Nigeria avec Boko Haram. Parce qu’on ne peut pas avoir de développement sans stabilité et sans paix. Donc c’est un élément très, très fort du point de vue politique. Mais c’est la communauté régionale, ensuite avec l’appui de la communauté internationale, qui doit prendre ce dossier à bras le corps, je pense que ce dossier va disparaître. Il est lié aussi au problème de la pauvreté parce que le terrorisme s’appuie sur la pauvreté au niveau de notre pays. S’il y a des gens bien éduqués, bien formés, je pense qu’ils ne vont pas s’engager pour 100 000 francs CFA, pour aller se faire tuer au niveau de chacun de nos Etats.
Il y a des tensions entre le Burkina et la Côte d’Ivoire. Un communiqué de l’Assemblée nationale hier a dénoncé le mandat d’arrêt contre Guillaume Soro, disant que ça sacrifie les relations d’amitié entre les deux peuples. Est-ce que vous appuyez cette démarche ? Qu’est-ce que vous en pensez ? Est-ce que l’amitié entre la Côte d’Ivoire et le Burkina est aujourd’hui menacée ?
----Non, je ne pense pas que l’amitié est menacée. Il faut être zen et garder son calme quand il y a ce genre de situation. Le président de la République son Excellence Alassane Ouattara est allé à Ouagadougou pour participer à l’installation du président Compaoré. Nous avons une relation très, très forte avec le Burkina Faso ! Nous avons près de 3 millions de Burkinabè qui vivent en Côte d’Ivoire ! On a même des liens de sang. Il faut faire en sorte que les vagues à court terme n’affectent pas le long terme. Et c’est ce qui va se passer, vous allez voir. Les relations vont se renforcer. Et disons que nous avons beaucoup de coopération dans le domaine par exemple ferroviaire : la ligne de chemin de fer Abidjan-Ouaga qui existe. Le Burkina Faso est le dixième client mondial de la Côte d’Ivoire. C’est vous dire qu’il y a beaucoup de choses qui font que… Vous allez voir que c’est une tempête dans un verre d’eau. Ça va se régler.
----Aucune crainte pour la communauté burkinabè sur place ?
Pas du tout. Aucune crainte. Il ne peut pas y avoir de crainte. Je vous dis que les ralations sont anciennes. Elles datent d’avant la colonisation et se perpétuent et vont donc se développer. Nous avons en fait un accord de coopération qu’on appelle le TAC, le Traité d’Amitié et de Coopération avec le Burkina Faso, qui fait qu’en principe chaque année les deux pays se rencontrent. C’est une chose très rare d’ailleurs en Afrique ! Au niveau des chefs d’Etat, avec tout le gouvernement pour parler de toutes les questions qui concernent les deux pays. On l’a déjà fait par le passé. Ça donnait d’excellents résultats, on va le continuer !
Vous venez juste d’être reconduit à la tête du gouvernement. Quelles sont vos priorités économiques pour le prochain mandat ?
----En fait les priorités ont été définies par le président de la République lorsqu’il a fait ses engagements vis-à-vis des Ivoiriens. Cinq axes sont donc à développer : le premier axe c’est renforcer les institutions pour la bonne gouvernance et la paix. Voilà le premier chantier. Deuxième chantier : faire en sorte qu’on transforme l’économie de la Côte d’Ivoire, passant d’une économie agricole à une économie industrielle et exportatrice de bien faits. Troisième élément c’est améliorer les conditions de vie des Ivoiriens. C’est à dire qu’on est passé par une crise, il faut améliorer leurs conditions de vie. Quatrième élément c’est : améliorons les conditions des jeunes. Il faut les former pour affronter les nouveaux défis et améliorer aussi la condition des femmes.
Et le dernier point c’est faire en sorte que l’émergence de l’Ivoirien nouveau. Changement de mentalité, des Ivoiriens bien éduqués et bien formés qui n’appréhendent pas la mondialisation, mais qui estiment qui estiment que c’est une chance de développement.
La Côte d’Ivoire prochaine puissance émergente ?
Ce que je peux vous dire c’est que nous allons devenir un pays émergent dès 2020. Voilà donc l’engagement pris par le président de la République que nous allons réaliser. Inch’Allah.
ENTRETIEN Réalisé par RFI MOUNA DAOUDI
Monsieur le Premier-ministre, vous êtes à Davos. Qu’est-ce qu’on vient chercher à Davos ? Ce n’est pas la première fois que vous venez ?
--: C’est exact. Nous sommes déjà venus. L’année dernière nous étions là et c’est à plusieurs reprises que nous sommes venus ici à Davos. Parce que c’est un lieu de rencontre, à la fois avec les hommes politiques bien sûr, mais surtout avec les hommes d’affaires : les financiers, donc les entrepreneurs, mais aussi les gens du secteur bancaire et des assurances. Ce que nous cherchons ce sont des partenaires au développement à la fois publics et privés surtout, ici à Davos. Et le dossier par exemple, que nous avons abordé aujourd’hui, c’est le secteur de l’énergie qui est un des secteurs très forts pour le développement de notre pays. J’indiquais, vous l’avez entendu, qu’ici au niveau de la Côte d’Ivoire nous avons la mission de doubler la capacité du pays, passant de 2 000 mégawatts à 4 000 mégawatts et que notre objectif c’est de faire en sorte que l’essentiel soit financé par le secteur privé, en créant donc l’environnement des affaires qui est propice à l’investissement par le secteur privé.
L’un des thèmes qui a été abordé cette année à Davos c’est le terrorisme qui a durement frappé Ouagadougou la semaine dernière. Est-ce que vous n’avez pas peur qu’Abidjan soit la prochaine cible ?
---Peur, non. Je ne pense pas qu’il faut avoir peur. Ce que je veux dire d’abord, c’est que nous avons présenté nos condoléances à nos amis, d’abord du Mali puisque ça a commencé au Mali, ensuite du Burkina Faso. Je suis allé personnellement à l’ambassade des deux pays pour présenter nos condoléances. Je crois que le terrorisme doit être combattu. Pas de manière nationale, mais de manière régionale. C’est l’objectif qui est fixé au niveau de la Cédéao. A la fois au niveau, bien sûr, du Mali, au niveau du Burkina Faso et même au niveau du Nigeria avec Boko Haram. Parce qu’on ne peut pas avoir de développement sans stabilité et sans paix. Donc c’est un élément très, très fort du point de vue politique. Mais c’est la communauté régionale, ensuite avec l’appui de la communauté internationale, qui doit prendre ce dossier à bras le corps, je pense que ce dossier va disparaître. Il est lié aussi au problème de la pauvreté parce que le terrorisme s’appuie sur la pauvreté au niveau de notre pays. S’il y a des gens bien éduqués, bien formés, je pense qu’ils ne vont pas s’engager pour 100 000 francs CFA, pour aller se faire tuer au niveau de chacun de nos Etats.
Il y a des tensions entre le Burkina et la Côte d’Ivoire. Un communiqué de l’Assemblée nationale hier a dénoncé le mandat d’arrêt contre Guillaume Soro, disant que ça sacrifie les relations d’amitié entre les deux peuples. Est-ce que vous appuyez cette démarche ? Qu’est-ce que vous en pensez ? Est-ce que l’amitié entre la Côte d’Ivoire et le Burkina est aujourd’hui menacée ?
----Non, je ne pense pas que l’amitié est menacée. Il faut être zen et garder son calme quand il y a ce genre de situation. Le président de la République son Excellence Alassane Ouattara est allé à Ouagadougou pour participer à l’installation du président Compaoré. Nous avons une relation très, très forte avec le Burkina Faso ! Nous avons près de 3 millions de Burkinabè qui vivent en Côte d’Ivoire ! On a même des liens de sang. Il faut faire en sorte que les vagues à court terme n’affectent pas le long terme. Et c’est ce qui va se passer, vous allez voir. Les relations vont se renforcer. Et disons que nous avons beaucoup de coopération dans le domaine par exemple ferroviaire : la ligne de chemin de fer Abidjan-Ouaga qui existe. Le Burkina Faso est le dixième client mondial de la Côte d’Ivoire. C’est vous dire qu’il y a beaucoup de choses qui font que… Vous allez voir que c’est une tempête dans un verre d’eau. Ça va se régler.
----Aucune crainte pour la communauté burkinabè sur place ?
Pas du tout. Aucune crainte. Il ne peut pas y avoir de crainte. Je vous dis que les ralations sont anciennes. Elles datent d’avant la colonisation et se perpétuent et vont donc se développer. Nous avons en fait un accord de coopération qu’on appelle le TAC, le Traité d’Amitié et de Coopération avec le Burkina Faso, qui fait qu’en principe chaque année les deux pays se rencontrent. C’est une chose très rare d’ailleurs en Afrique ! Au niveau des chefs d’Etat, avec tout le gouvernement pour parler de toutes les questions qui concernent les deux pays. On l’a déjà fait par le passé. Ça donnait d’excellents résultats, on va le continuer !
Vous venez juste d’être reconduit à la tête du gouvernement. Quelles sont vos priorités économiques pour le prochain mandat ?
----En fait les priorités ont été définies par le président de la République lorsqu’il a fait ses engagements vis-à-vis des Ivoiriens. Cinq axes sont donc à développer : le premier axe c’est renforcer les institutions pour la bonne gouvernance et la paix. Voilà le premier chantier. Deuxième chantier : faire en sorte qu’on transforme l’économie de la Côte d’Ivoire, passant d’une économie agricole à une économie industrielle et exportatrice de bien faits. Troisième élément c’est améliorer les conditions de vie des Ivoiriens. C’est à dire qu’on est passé par une crise, il faut améliorer leurs conditions de vie. Quatrième élément c’est : améliorons les conditions des jeunes. Il faut les former pour affronter les nouveaux défis et améliorer aussi la condition des femmes.
Et le dernier point c’est faire en sorte que l’émergence de l’Ivoirien nouveau. Changement de mentalité, des Ivoiriens bien éduqués et bien formés qui n’appréhendent pas la mondialisation, mais qui estiment qui estiment que c’est une chance de développement.
La Côte d’Ivoire prochaine puissance émergente ?
Ce que je peux vous dire c’est que nous allons devenir un pays émergent dès 2020. Voilà donc l’engagement pris par le président de la République que nous allons réaliser. Inch’Allah.
ENTRETIEN Réalisé par RFI MOUNA DAOUDI