x Télécharger l'application mobile Abidjan.net Abidjan.net partout avec vous
Télécharger l'application
INSTALLER
PUBLICITÉ

Société Publié le mercredi 27 janvier 2016 | Le Quotidien d’Abidjan

Phénomène des microbes : La complicité passive du gouvernement

Le gouvernement ivoirien semble avoir du mal à mettre fin au phénomène des microbes qui continue de semer tristesse et désolation au sein de la population.
La Côte d’Ivoire est passée de la délinquance classique au phénomène des microbes, en moins de cinq ans. Un phénomène impliquant des gamins de la tranche de 10 à 17 ans. Et qui s’est révélé aux ivoiriens à partir d’Abobo, une commune populaire d’Abidjan. Aujourd’hui le phénomène s’est répandu dans les plusieurs communes notamment celles d’Attécoubé, d’Adjamé et de Yopougon etc. Munis d’armes à feu et d’armes blanches ces gamins tuent, volent et pillent, semant ainsi la terreur et la désolation au sein des populations. En témoigne le triste évènement du dimanche dernier, à Abobo opposant deux gangs qui se sont affrontés à balles réelles et à l’arme blanche dans le sous-quartier ‘’Bocabo derrière rails’’. Des témoignages des populations de cette commune justifient cet affrontement par l’attaque, la nuit du vendredi 22 au samedi 23 janviers dernier, des membres d’un groupe rival venu du sous-quartier "Bocabo" d’un autre groupe de "Céleste". Ce qui aurait fait un mort. D’où l’intervention du groupe rival en représailles à l’assassinat d’un des leurs. En somme, il s’agissait d’un règlement de compte entre gangs rivaux qui a malheureusement occasionné deux morts et plusieurs blessés ainsi que des vols à mains armés et la destruction de plusieurs biens au grand désarroi des population Abobolais. Fait curieux, c’est la présence impressionnante mais presque inactive des forces de l’ordre. Et pourtant, affirme une source proche du dossier, les éléments du commissariat du 21ème arrondissement étaient présents pour renforcer le dispositif déjà en place, notamment, la Compagnie Républicaine de Sécurité(CRS), la gendarmerie et des éléments de sécurité de l’ONU-CI. Notre source explique que même les éléments du CCDO généralement prompts à réagir dans de pareilles situations pour éviter une hécatombe étaient aussi justement présents mais n’ont pu faire grand-chose. Toute chose qui a soulevé le courroux des populations. Et qui, dans un élan de colère, ont refoulé les éléments du CCDO pour leur laxisme présumé. Pour rappel, les microbes ne sont pas à leur premier forfait. A Yopougon, commune généralement paisible a été victime de la barbarie des microbes avec l’agression d’une couturière en face du palais de justice. C’était le 5 juillet 2015. On se souvient aussi de l’étudiante en BTS, Claude Larissa Abogny, âgée de 23 ans, qui a été assassinée, le mercredi 12 août 2015. Ce n’est pas tout, un affrontement entre ces scélérats et la population a eu lieu, faisant deux morts selon le préfet de police d’Abidjan, Joseph Yao Kouamé. Quelque 300 policiers ivoiriens avaient été alors déployés pour sécuriser la commune de Yopougon. A Marcory, les microbes se sont également attaqués aux élèves du cours Lamartine, une école française située dans la commune de Marcory. Une situation pour le moins honteuse quand on sait que ces petits bandits ne se sont pas faits prier pour arracher aux pauvres collégiens leurs téléphones portables et autres objets de valeur. Les élèves, précisément ceux qui n’ont pas voulu se laisser faire, se sont braqués contre ces délinquants refusant de céder à leur menace. Il s’en est alors suivi une rixe, à la suite de laquelle les agresseurs ont été repoussés. Non contents de cet échec, ces voyous sont revenus à la charge en s’en prenant à un autre élève, dans les environs du même établissement. Celui-ci aura eu la vie sauve en sortant une arme à feu.

L’indice de sécurité au "même niveau que New York et Genève »

Exaspérées par les attaques des « microbes », les populations ont décidé de prendre leur responsabilité. L’on a donc assisté à des cas de lynchage des microbes par les populations. La question qui taraude les esprits est de savoir qui sont ces bambins qui défient les forces de l’ordre et le gouvernement ivoirien ? Pourquoi, malgré les unités d’intervention mises en place, les forces de l’ordre n’arrivent pas à neutraliser ces gangsters juvéniles qui font montre d’une violence déconcertante ? Selon des sources qui ont requis l’anonymat, les « le phénomène a été des microbes » a été créé par les pontes de l’ex-rébellion. L’objectif étant d’entretenir une certaine psychose au sein de la population et d’avoir recours à ces délinquants au moment opportun pour parvenir à des desseins inavoués. Toute chose qui explique le caractère structuré de cette bande. De vrai, les microbes sont bien organisés, armés (fusils, armes blanches) et ravitaillés en drogue pour mieux accomplir leur mission, selon une autre source proche du secteur des transports abidjanais corroboré par une source proche de la police nationale. Le butin amassé de ces rapines (argents et biens en nature) serait remis au chef d’orchestre qui à son tour, fait le partage. Il est bon de noter que ces « microbes » continuent de martyriser la population. Est-ce parce que les éléments des forces de l’ordre ne disposent pas de moyens adéquats pour accomplir leur devoir régalien ? La question reste posée. Même si, dans la foulée, le préfet de police d’Abidjan, Joseph Yao Kouamé, peut affirmer sans sourciller: « Que les populations abidjanaises peuvent se tranquilliser parce que la police est toujours là, appuyée par la gendarmerie pour assurer leur protection. Et qu’il ne faudrait pas qu’elles pensent qu’elles sont abandonnées ». Alors question. Comment des forces de l’ordre qui ne disposent pas de moyens conséquents pourront-elles assurer la sécurité de la population ? Au moment où le chef de l’Etat annonce que l’indice de sécurité en Côte d’ivoire est désormais au "même niveau que New York et Genève » et que l’ex-ministre délégué auprès du président de la République en charge de la défense, Paul Koffi Koffi parlait d’un indice de 1.18, les microbes continuent de faire parler d’eux sans en être inquiétés. Quel pacte existe-t-il entre le gouvernement ivoirien et les « microbes » pour que ceux- ci continuent de semer la tristesse et désolation au sein de la population au vu et au su de tout le monde ? Le gouvernement ivoirien manque t-il de moyens financiers au point de ne pas doter les unités d’intervention de matériels adéquats ? Une chose est sûre, le laxisme des autorités face à ce phénomène laisse penser à une complicité qui ne dit pas son nom. Et, aussi longtemps que le gouvernement ne prendra pas des mesures draconiennes pour éradiquer ce phénomène, il sera toujours accusé de cautionner les dérives de ces malfaiteurs sans foi ni loi. En attendant, que peut faire la population si ce n’est de s’en remettre à Dieu.

Rosemonde Kouadio
PUBLICITÉ
PUBLICITÉ

Playlist Société

Toutes les vidéos Société à ne pas rater, spécialement sélectionnées pour vous

PUBLICITÉ