Allo ! Allo

Que devient la mesure proposée par le gouvernement ivoirien de voir fusionner certaines entreprises de téléphonie mobile qui, de petite taille, sont menacées de disparition ? La mesure traine et les abonnés de ces maisons ne savent à quelle sauce seront mangés leurs droits, eux qui ne sont guères associés aux grandes décisions prises dans ce domaine. C’est peut-être le contraire qui surprendrait d’autant plus que jamais les plaintes et les griefs des clients n’ont eu d’oreilles attentives de la part des gouvernants. Est-ce parce qu’il n’existe pas d’associations de consommateurs pour revendiquer des droits ?
C’est d’ailleurs pour ne pas donner l’impression qu’il en n’existe pas qu’Adou Assemien, président de l’Association des consommateurs de télécommunication de Côte d’Ivoire, a décidé de donner de la voix. D’abord pour faire comprendre que les abonnés des maisons de téléphonie mobile ne sont pas dupes. Ensuite, il est question de dénoncer l’attitude des autorités qui semblent les ignorer au moment de prendre d’importantes mesures. Au-delà, il s’agit de prendre en compte les droits des consommateurs et faire en sorte que cette fusion ne se fasse pas au préjudice des abonnés.
Qu’ils ont bien raison d’exiger d’être pris au sérieux. Car, à la vérité, sans eux, toutes ces entreprises de téléphonie mobile qui font fortune en Côte d’Ivoire n’existeraient pas. Ces entreprises, pour le peu qui nous est donné de constater n’offrent pas une qualité de service à la hauteur de la publicité dont elles nous rabattent les oreilles à longueur de journée. L’écoute, les produits et services ne sont pas toujours de bonnes qualités et l’Autorité chargée de réguler ce secteur s’est depuis lors enlisée dans une complaisance. Au point où, on l’a entendue rarement interpeller ces sociétés qui, à la limite, ne font presqu’aucun effort pour la satisfaction des besoins des consommateurs. Elles peuvent donc prospérer sur le champ des abonnés qui ignorent tout de leurs droits. Impunément !

Alain BOUABRE