En marge de son séjour à Abidjan où il a été reçu en audience par le Président ivoirien Alassane Ouattara, le ministre burkinabé des Affaires étrangères Alpha Barry a accordé un entretien à France 24 le lundi 22 février 2016 . A la question de savoir si le chef de l’Etat ivoirien lui a demandé de lever le mandat d’arrêt international contre le président du parlement ivoirien Guillaume Soro, le chef de la diplomatie burkinabé a indiqué : « Le Président Ouattara est respectueux de la justice, tout comme le Président Roch. Les questions judiciaires sont les questions judiciaires. Mais il est important de trouver un règlement diplomatique aux relations entre les deux pays. Pas à la question du mandat, mais aux relations entre les deux pays. Puisque les relations entre les deux pays ont pris un coup à cause de ce mandat, il était important que les deux gouvernements se parlent. (…) pas d’impunité, mais nous disons que les deux Etats ont encore d’autres défis assez importants. Vous savez, face à une guerre asymétrique, face à des gens que vous ne connaissez pas, qui sont armés, qui viennent vous attaquer, vous n’êtes plus dans des calculs de mandats contre x ou y. La seule chose qui importe, c’est comment faire en sorte, comment éviter de retomber encore dans la même situation. Et c’est ce travail que nous faisons. Pas seulement avec la Côte d’Ivoire, mais avec d’autres pays. Mais c’est important de le faire aussi avec la Côte d’Ivoire parce que les relations entre nos Etats sont assez fragiles ». Répondant à une préoccupation relative au mandat d’arrêt lancé contre Blaise Compaoré, Alpha Barry a laissé entendre que le plus important c’est de neutraliser les ex-Rsp. C’est pourquoi, il s’est réjoui de l’extradition du sergent chef Rambo. « Pour nous l’urgent, c’est vraiment les ex-Rsp, puisque vous vous souvenez qu’en janvier, ils sont venus attaquer un dépôt d’armes à Ouagadougou . La plupart de ceux qui l’ont fait, sont des anciens de la Garde présidentielle. C’est important que ces ex-soldats soient neutralisés d’une manière ou d’une autre et nous nous réjouissons de ce qui a été fait pour le sergent-chef Rambo. S’il y a d’autres - vous savez qu’ils sont dans la nature, un peu partout dans la sous-région notamment en Côte d’Ivoire- nous souhaitons la même disponibilité du côté d’Abidjan. Il y a eu cet engagement avec le Président Ouattara », a-t-il fait savoir.
Abdoulaye Touré
Abdoulaye Touré