Le Directeur Général Régional de l'entreprise fait des révélations
Installée il y a trois ans, l’entreprise marocaine Ciments de l’Afrique ( Cimaf ) a métamorphosé le paysage cimentier en Côte d’Ivoire. Sur le marché, elle s’est rendue incontournable tant par la qualité de son ciment que par ses services. À la faveur de l’inauguration de sa deuxième ligne de production le mardi 1er mars 2016 par le Premier ministre Daniel Kablan Duncan, son Directeur Général Régional Khalid Iben Khayat, s’est confié à L’Intelligent d’Abidjan.
En l’espace de trois années (juillet 2013-février 2016), vous avez doublé votre production. Vous inaugurez votre deuxième ligne de production. Quel est le secret de Cimaf ?
Il n’y a pas de secret. Depuis la pose de la première pierre de la 1ère ligne, nous avions prévu une usine extensible à 1 million de tonnes (ingénierie et études déjà réalisées) et tout était prévu dans ce sens depuis le premier jour. Nous avons tout de même anticipé cette extension pour répondre à la demande du marché de plus en plus forte afin d’accompagner les travaux et grands projets lancés dans le pays. Je voudrais tout de même rappeler quelques dates-clés depuis notre installation en Côte d’Ivoire : 17 novembre 2011 : pose de la première pierre sous le haut patronage et la présence effective de Son Excellence Monsieur Premier ministre, Guillaume Kigbafori Soro et le ministre de la Construction Monsieur Mamadou Sanogo.
Janvier 2012 : début des travaux de construction de la 1ère ligne avec une capacité annuelle de 500 000 tonnes.
Juillet 2013 : production du 1er sac de Ciment. Août 2014 : début travaux 2ème ligne. Février 2016 : démarrage de la 2ème ligne portant la production annuelle à 1 000 000 de tonnes.
À quoi répond la mise en place de cette deuxième ligne de production?
Comme déjà mentionné, nous avons anticipé la construction de la 2ème ligne afin de répondre à une demande. Il y a, aujourd’hui, des grands projets d’infrastructure, BTP et surtout le programme des logements sociaux qui est un grand consommateur de ciment. L’objectif est de couvrir tous les besoins de la Côte d’Ivoire avec la production d’un ciment de haute qualité. Aujourd’hui, nous pouvons dire que suite au pic et à la pression exceptionnelle liée à la saisonnalité dans la demande en ciment, que nous avons connue sur le marché l’année dernière, l'actuelle capacité ainsi que les installations en cours d’investissement par les cimentiers existants, dépassera les besoins du marché. Pour votre information, la capacité annuelle installée pour 2016 est de l’ordre de 4 200 000 tonnes pour une demande prévisionnelle de 3 400 000 tonnes. Cette capacité grâce aux investissements en cours par les cimentiers, dépassera les 6 200 000 de tonnes en 2017.
Aujourd’hui, la Côte d’Ivoire compte plusieurs unités de production de ciment. Comment arrivez-vous à faire face à la concurrence ?
La concurrence dans tous les domaines est indispensable. C’est ce qui booste la compétitivité et nous permet d’être plus performants. La différenciation se fera par la qualité des produits et services, et la mise sur le marché de nouveaux produits répondant aux besoins réels du marché dans le cadre de l’optimisation dans la mise en œuvre des ouvrages. La concurrence doit être loyale, en respectant la réglementation en vigueur et la loi en la matière. Malheureusement, nous assistons aujourd’hui à une concurrence déloyale avec une vague d’importation de ciment qui ne répond pas toujours aux normes de qualité, ni à la réglementation en vigueur. Ce qui engendre un dumping, une déstabilisation et une perturbation du marché.
Cette vague d’importation, ne remet-elle pas en question tous ces investissements lourds réalisés dans le secteur, aussi bien par les industrielles cimentiers déjà présents et que ceux annoncés dans un futur proche ?
Vous savez, le secteur de ciment est une industrie lourde qui nécessite des moyens financiers et humains colossaux ainsi qu’une expertise très poussée. En plus, c’est un secteur qui génère beaucoup d’emplois et des recettes importantes à l’État. Pour le cas de Cimaf par exemple, juste pour l’usine d’Abidjan (1ère et 2ème ligne), la construction a nécessité environ 40 milliards de francs CFA. Donc, ces usines doivent fonctionner à pleine capacité afin d’amortir ces lourds investissements, préserver les emplois et continuer surtout à investir. Oui, les importations tous azimuts et non maitrisées pourraient déstabiliser le secteur.
Il se raconte qu'à votre arrivée sur le marché ivoirien, vous avez métamorphosé le paysage cimentier en Côte d’voire …
Je ne pense pas avoir métamorphosé le secteur, mais nous avons contribué à structurer le secteur et rendre le marché cimentier encore plus concurrentiel. Pour rappel, tous les opérateurs cimentiers actuels présents en Côte d’Ivoire, font partie de grands groupes cimentiers avec des objectifs d’amélioration en continu des performances et de la compétitivité.
À ce jour, combien d’emplois générez-vous en Côte d’Ivoire ?
En ce qui concerne Cimaf, pendant la phase projet de construction qui a duré environ 18 mois, entre 800 et 1000 personnes ont travaillé sur le chantier. Actuellement, en phase exploitation, entre emplois directs et indirects, nous sommes à un niveau d’environ 350 personnes.
Le Président de la République, Alassane Ouattara a assoupli le code d’investissement ivoirien. L’a-t-il rendu plus attractif pour les opérateurs que vous êtes…?
Tout à fait, ce nouveau code assoupli par SEM le Président de la République Alassane Ouattara, a permis aux opérateurs d’investir avec toutes les garanties ; la célérité avec laquelle les procédures d’installation sont concrétisées est à saluer ; et d’ailleurs, je tiens au passage à remercier le CEPICI pour sa gestion rationnelle, rigoureuse et performante des dossiers déposés.
Comptez-vous élargir vos activités en dehors de la seule ville d’Abidjan ?
Effectivement, après Abidjan, nous avons lancé depuis novembre 2015, la construction d’une nouvelle cimenterie d’une capacité annuelle d’un million de tonnes dans la zone portuaire de San Pedro, c’est un investissement d’environ 30 milliards de francs CFA dont l’usine sera opérationnelle début 2017.
Avec la présence massive des entreprises marocaines sur les bords de la lagune Ebrié, peut-on dire que la coopération entre la Côte d’Ivoire et le Maroc a pris son véritable envol ?
La présence en grands nombres des entreprises marocaines est naturelle et historique, le Maroc est présent en plus du secteur BTP, dans les Telecom, les Assurances, les banques et les services. Grâce à la visite en Côte d’Ivoire ces trois dernières années de Sa Majesté le Roi Mohammed VI et aux relations historiques entre le Maroc et la Côte d’Ivoire et les deux chefs d’Etat, ces investissements ont été accélérés. Pour l’année 2015, le Maroc est le premier investisseur en Côte d’Ivoire avec 22 % des investissements ; et je suis, persuadé, que ce chiffre va encore augmenter pour les prochaines années.
Nous avons appris que les Cimentiers Industriels en Côte d’Ivoire, se sont constitués en Association des Producteurs de Ciment en Côte d’Ivoire dénommée APCCI, et vous avez été élu Président de cette association, pourriez-vous nous en dire plus ?
C’est exact, depuis le 15 septembre 2015, les Cimentiers industriels installés en Côte d’Ivoire, à savoir, Socimat, Sca, Socim et Cimaf se sont constitués en association professionnelle. Nous avons jugé que le moment était venu en tant qu’acteurs majeur de l’économie nationale, de disposer d’une plateforme d’échanges, de promotion et de valorisation de notre activité. L’APCCI aura entre autres, comme objectif de représenter et défendre les intérêts du secteur notamment dans les discussions et échanges avec les autorités publiques, politiques et administratives en vue de trouver des solutions de tous ordres du secteur.
Quel sera votre objectif ?
En tant que 1er Responsable de Cimaf en Côte d’Ivoire, notre objectif est l’amélioration continue de la qualité des produits proposés aux utilisateurs finaux avec des produits spécifiques leur permettant une optimisation des coûts de la construction. Aussi, en tant que Président de l’APCCI, notre objectif avec les membres de l’association est de faire connaître et promouvoir notre métier de cimentier, et le développer encore plus en tant qu’acteur principal dans l’économie nationale.
Dosso Villard
Installée il y a trois ans, l’entreprise marocaine Ciments de l’Afrique ( Cimaf ) a métamorphosé le paysage cimentier en Côte d’Ivoire. Sur le marché, elle s’est rendue incontournable tant par la qualité de son ciment que par ses services. À la faveur de l’inauguration de sa deuxième ligne de production le mardi 1er mars 2016 par le Premier ministre Daniel Kablan Duncan, son Directeur Général Régional Khalid Iben Khayat, s’est confié à L’Intelligent d’Abidjan.
En l’espace de trois années (juillet 2013-février 2016), vous avez doublé votre production. Vous inaugurez votre deuxième ligne de production. Quel est le secret de Cimaf ?
Il n’y a pas de secret. Depuis la pose de la première pierre de la 1ère ligne, nous avions prévu une usine extensible à 1 million de tonnes (ingénierie et études déjà réalisées) et tout était prévu dans ce sens depuis le premier jour. Nous avons tout de même anticipé cette extension pour répondre à la demande du marché de plus en plus forte afin d’accompagner les travaux et grands projets lancés dans le pays. Je voudrais tout de même rappeler quelques dates-clés depuis notre installation en Côte d’Ivoire : 17 novembre 2011 : pose de la première pierre sous le haut patronage et la présence effective de Son Excellence Monsieur Premier ministre, Guillaume Kigbafori Soro et le ministre de la Construction Monsieur Mamadou Sanogo.
Janvier 2012 : début des travaux de construction de la 1ère ligne avec une capacité annuelle de 500 000 tonnes.
Juillet 2013 : production du 1er sac de Ciment. Août 2014 : début travaux 2ème ligne. Février 2016 : démarrage de la 2ème ligne portant la production annuelle à 1 000 000 de tonnes.
À quoi répond la mise en place de cette deuxième ligne de production?
Comme déjà mentionné, nous avons anticipé la construction de la 2ème ligne afin de répondre à une demande. Il y a, aujourd’hui, des grands projets d’infrastructure, BTP et surtout le programme des logements sociaux qui est un grand consommateur de ciment. L’objectif est de couvrir tous les besoins de la Côte d’Ivoire avec la production d’un ciment de haute qualité. Aujourd’hui, nous pouvons dire que suite au pic et à la pression exceptionnelle liée à la saisonnalité dans la demande en ciment, que nous avons connue sur le marché l’année dernière, l'actuelle capacité ainsi que les installations en cours d’investissement par les cimentiers existants, dépassera les besoins du marché. Pour votre information, la capacité annuelle installée pour 2016 est de l’ordre de 4 200 000 tonnes pour une demande prévisionnelle de 3 400 000 tonnes. Cette capacité grâce aux investissements en cours par les cimentiers, dépassera les 6 200 000 de tonnes en 2017.
Aujourd’hui, la Côte d’Ivoire compte plusieurs unités de production de ciment. Comment arrivez-vous à faire face à la concurrence ?
La concurrence dans tous les domaines est indispensable. C’est ce qui booste la compétitivité et nous permet d’être plus performants. La différenciation se fera par la qualité des produits et services, et la mise sur le marché de nouveaux produits répondant aux besoins réels du marché dans le cadre de l’optimisation dans la mise en œuvre des ouvrages. La concurrence doit être loyale, en respectant la réglementation en vigueur et la loi en la matière. Malheureusement, nous assistons aujourd’hui à une concurrence déloyale avec une vague d’importation de ciment qui ne répond pas toujours aux normes de qualité, ni à la réglementation en vigueur. Ce qui engendre un dumping, une déstabilisation et une perturbation du marché.
Cette vague d’importation, ne remet-elle pas en question tous ces investissements lourds réalisés dans le secteur, aussi bien par les industrielles cimentiers déjà présents et que ceux annoncés dans un futur proche ?
Vous savez, le secteur de ciment est une industrie lourde qui nécessite des moyens financiers et humains colossaux ainsi qu’une expertise très poussée. En plus, c’est un secteur qui génère beaucoup d’emplois et des recettes importantes à l’État. Pour le cas de Cimaf par exemple, juste pour l’usine d’Abidjan (1ère et 2ème ligne), la construction a nécessité environ 40 milliards de francs CFA. Donc, ces usines doivent fonctionner à pleine capacité afin d’amortir ces lourds investissements, préserver les emplois et continuer surtout à investir. Oui, les importations tous azimuts et non maitrisées pourraient déstabiliser le secteur.
Il se raconte qu'à votre arrivée sur le marché ivoirien, vous avez métamorphosé le paysage cimentier en Côte d’voire …
Je ne pense pas avoir métamorphosé le secteur, mais nous avons contribué à structurer le secteur et rendre le marché cimentier encore plus concurrentiel. Pour rappel, tous les opérateurs cimentiers actuels présents en Côte d’Ivoire, font partie de grands groupes cimentiers avec des objectifs d’amélioration en continu des performances et de la compétitivité.
À ce jour, combien d’emplois générez-vous en Côte d’Ivoire ?
En ce qui concerne Cimaf, pendant la phase projet de construction qui a duré environ 18 mois, entre 800 et 1000 personnes ont travaillé sur le chantier. Actuellement, en phase exploitation, entre emplois directs et indirects, nous sommes à un niveau d’environ 350 personnes.
Le Président de la République, Alassane Ouattara a assoupli le code d’investissement ivoirien. L’a-t-il rendu plus attractif pour les opérateurs que vous êtes…?
Tout à fait, ce nouveau code assoupli par SEM le Président de la République Alassane Ouattara, a permis aux opérateurs d’investir avec toutes les garanties ; la célérité avec laquelle les procédures d’installation sont concrétisées est à saluer ; et d’ailleurs, je tiens au passage à remercier le CEPICI pour sa gestion rationnelle, rigoureuse et performante des dossiers déposés.
Comptez-vous élargir vos activités en dehors de la seule ville d’Abidjan ?
Effectivement, après Abidjan, nous avons lancé depuis novembre 2015, la construction d’une nouvelle cimenterie d’une capacité annuelle d’un million de tonnes dans la zone portuaire de San Pedro, c’est un investissement d’environ 30 milliards de francs CFA dont l’usine sera opérationnelle début 2017.
Avec la présence massive des entreprises marocaines sur les bords de la lagune Ebrié, peut-on dire que la coopération entre la Côte d’Ivoire et le Maroc a pris son véritable envol ?
La présence en grands nombres des entreprises marocaines est naturelle et historique, le Maroc est présent en plus du secteur BTP, dans les Telecom, les Assurances, les banques et les services. Grâce à la visite en Côte d’Ivoire ces trois dernières années de Sa Majesté le Roi Mohammed VI et aux relations historiques entre le Maroc et la Côte d’Ivoire et les deux chefs d’Etat, ces investissements ont été accélérés. Pour l’année 2015, le Maroc est le premier investisseur en Côte d’Ivoire avec 22 % des investissements ; et je suis, persuadé, que ce chiffre va encore augmenter pour les prochaines années.
Nous avons appris que les Cimentiers Industriels en Côte d’Ivoire, se sont constitués en Association des Producteurs de Ciment en Côte d’Ivoire dénommée APCCI, et vous avez été élu Président de cette association, pourriez-vous nous en dire plus ?
C’est exact, depuis le 15 septembre 2015, les Cimentiers industriels installés en Côte d’Ivoire, à savoir, Socimat, Sca, Socim et Cimaf se sont constitués en association professionnelle. Nous avons jugé que le moment était venu en tant qu’acteurs majeur de l’économie nationale, de disposer d’une plateforme d’échanges, de promotion et de valorisation de notre activité. L’APCCI aura entre autres, comme objectif de représenter et défendre les intérêts du secteur notamment dans les discussions et échanges avec les autorités publiques, politiques et administratives en vue de trouver des solutions de tous ordres du secteur.
Quel sera votre objectif ?
En tant que 1er Responsable de Cimaf en Côte d’Ivoire, notre objectif est l’amélioration continue de la qualité des produits proposés aux utilisateurs finaux avec des produits spécifiques leur permettant une optimisation des coûts de la construction. Aussi, en tant que Président de l’APCCI, notre objectif avec les membres de l’association est de faire connaître et promouvoir notre métier de cimentier, et le développer encore plus en tant qu’acteur principal dans l’économie nationale.
Dosso Villard