Le président de la République, Alassane Ouattara, a échangé ce mardi 15 mars 2016, au Palais de la Présidence de la République, avec les ministres français des Affaires étrangères et de l’Intérieur, Jean-Marc Ayrault et Bernard Cazeneuve.
Au terme de la rencontre, le Ministre Jean- Marc Ayrault a indiqué avoir effectué le déplacement d’Abidjan avec son collègue Bernard Cazeneuve pour adresser d’abord au nom de la France et de son président, François Hollande, un ‘’ message de solidarité, de condoléances et d’affection’’ à la Côte d’Ivoire, à son chef de l’Etat, Alassane Ouattara et au peuplé ivoirien ‘’touché dans sa chair’’.
Il a ensuite ajouté qu’après ce ‘’lâche attentat’’, il voudrait exprimer ses ‘’condoléances à toutes les victimes et à leurs familles’’.
Après avoir relevé les attentats de Bamako (Mali), Ouagadougou (Burkina Faso), du Kenya, de la Tunisie et de la France, le ministre français des Affaires étrangères a souligné que nous sommes menacés par les terroristes de la même façon ; ajoutant que ce qui est en cause, c’est notre ‘’mode de vie ; notre volonté de réussir notre développement dans la démocratie et la liberté’’.
Pour lui, en effet, nous devons ‘’défendre de toute notre force, tout notre cœur et nos convictions, ce modèle de société menacé’’, avec tous les ‘’moyens nécessaires de façon solidaire’’.
Le porte-parole de la délégation française a, par ailleurs, traduit au président de la République toute leur ‘’admiration’’ pour le ‘’courage’’ avec lequel les forces de police et les Forces spéciales sont ‘’intervenues pour arrêter le carnage qui était en cours’’. A ce niveau, il a préconisé le renforcement de la coopération afin que les terroristes n’aient ‘’aucune chance’’.
Pour terminer, Jean-Marc Ayrault a bien voulu adresser un ‘’message de confiance’’ à tous ceux qui croient en la ‘’liberté, la démocratie’’. Mais également un ‘’message de confiance dans la Côte d’Ivoire’’, tout en annonçant le maintien dans notre pays de toutes les réunions économiques prévues dans les jours à venir. Car pour lui, c’est la ‘’meilleure façon de répondre aux terroristes qui veulent nous briser’’ parce que la ‘’ vie doit continuer pour nos peuples afin qu’ils aient un avenir’’.
Dans ce sens, il a affirmé qu’ils mettront ‘’tous les moyens qu’il faut’’ pour se ‘’ soutenir mutuellement mais surtout la Côte d’Ivoire’’ qui est engagée depuis plusieurs années dans un ‘’processus politique remarquable’’. Une Côte d’Ivoire qui, selon le ministre français des Affaires étrangères, est en train de retrouver son ‘’dynamisme économique, son rôle moteur’’ dans cette région d’Afrique.
Dans ce cadre, il a tenu à réitérer le ‘’soutien et l’amitié’’ de la France au chef de l’Etat, au gouvernement et au peuple ivoirien.
Notons que juste après cet entretien, le Président Alassane Ouattara a échangé avec M. Cheikhe Hadjibou Soumaré, président de la Commission de l’UEMOA qui a dit être venu présenter ses ‘’condoléances’’ au chef de l’Etat, au peuple ivoirien et à la Côte d’Ivoire qui a été ‘’frappée par des actes terroristes inqualifiables’’. Il a ajouté que ses condoléances s’adressent particulièrement à la ‘’jeunesse’’ qui doit être ‘’une jeunesse debout autour du président de la République et du gouvernement’’. Ceci pour montrer, selon lui, que la Côte d’Ivoire ne va se laisser ‘’distraire’’ par des terroristes de cette nature’’.
La France, le Togo et le Bénin soutiennent la Côte d’Ivoire
La journée d’hier n’a pas été de tout repos pour le président de la République. Dans la gestion de l’après attaque de Grand-Bassam, Alassane Ouattara a reçu des soutiens de poids. Jean-Marc Ayrault, ministre français des Affaires étrangères et du Développement international, son homologue de l’Intérieur Bernard Cazeneuve ainsi que les présidents togolais et béninois sont venus dire au chef de l’Etat de tenir bon parce qu’il n’est pas seul dans l’épreuve qu’il traverse. Ci-dessous l’intégralité des propos qu’ils ont tenus à la fin de leur rencontre avec le président ivoirien.
Jean-Marc Ayrault (ministre français des Affaires
étrangères et du développement
international) :
«La vie continue»
« Je suis venu ici au nom de la France accompagné de Bernard Cazeneuve, mon collègue de gouvernement, ministre de l’Intérieur, adresser un message, d’abord, celui du président de la République François Hollande qui s’est entretenu avec vous hier (avant-hier, ndrl), un message de solidarité, de condoléances, d’affection à votre pays, au peuple ivoirien touché dans sa chair. Après ce lâche attentat, nous voulons exprimer nos condoléances à toutes les victimes et leurs familles. Nous nous sommes recueillis il y a quelques instants devant la dépouille des quatre Français décédés et bien sûr dans cet hommage que nous leur avons rendu, nous nous sommes recueillis en mémoire de toutes les victimes. Après les attentats de Bamako, de Ouagadougou mais aussi au Kenya, en Tunisie, en France comme vous savez à deux reprises l’année dernière, nous sommes sous la menace des terroristes de la même façon. Ce qui est en cause, c’est notre mode de vie, notre volonté de réussir notre développement dans la démocratie et la liberté. C’est ce modèle de société qui est menacé et qui est en cause. Nous devons défendre ce modèle de toute notre force, de tout notre cœur, de toutes nos convictions avec les moyens nécessaires de façon solidaire. Dans quelques instants, nous aurons avec Bernard Cazeneuve une réunion de travail avec nos homologues ministres des Affaires étrangères, de l’Intérieur, de la Défense au cours de laquelle nous pourrons développer plus en détails les coopérations nécessaires. En tout cas, monsieur le président, je voudrais aussi vous adresser notre admiration pour le courage avec lequel les forces de la police et les Forces spéciales ivoiriennes sont intervenues pour arrêter le carnage en cours avec un mode opératoire qui est similaire à ce qui s’est produit dans d’autres pays. Mais il nous faut encore renforcer nos coopérations pour que le terrorisme n’ait aucune chance. Le message que je voudrais adresser pour terminer, cette intervention, c’est un message de confiance à tous ceux qui croient à la liberté, à la démocratie. Je voudrais aussi adresser un message de confiance à la Côte d’Ivoire. Il y a des réunions économiques qui sont prévues dans les jours qui viennent. Elles sont toutes maintenues. C’est la meilleure façon de répondre aux terroristes qui veulent nous briser. La vie continue. La vie pour nos peuples pour qu’ils puissent avoir un avenir en toute sécurité. Nous mettrons donc les moyens qu’il faut. Mais nous continuerons à nous soutenir mutuellement et en particulier à soutenir la Côte d’Ivoire qui est engagée depuis plusieurs années désormais dans un processus politique remarquable et en même temps qui est en train de retrouver son dynamisme économique, son rôle de moteur dans cette région d’Afrique. C’est à toutes vos ambitions que nous sommes venus apporter notre soutien. Un soutien à vous-même monsieur le président, à votre gouvernement mais aussi un soutien au peuple ivoirien, c’est-à-dire le soutien des Français et le soutien de l’amitié de la France. »
l Faure Gnassingbé
(Président du Togo) :
« Le terrorisme ne
se combat pas seul »
« Je voudrais d’abord remercier le président Alassane Ouattara qui a accepté de nous recevoir. Nous sommes ici pour dire le choc et l’indignation profonde qui ont traversé nos populations respectives après ce qui s’est passé à Grand-Bassam dimanche dernier. Je voudrais commencer par dire ma vive réprobation, ma forte condamnation de cet acte effroyable qui vient de frapper un pays frère, un pays qui a une tradition d’accueil et d’hospitalité pour tous les autres Etats de la sous région. En ces moments tragiques et assez éprouvants, je voudrais dire tout mon soutien au président Alassane Ouattara et exprimer au nom du peuple togolais ma grande compassion et une grande solidarité au peuple frère de Côte d’Ivoire. Cet élan de solidarité est d’autant plus grand que les liens d’amitié et de fraternité unissent le Togo et la Côte d’Ivoire depuis toujours. C’est au nom de cette amitié que j’ai demandé au président Alassane Ouattara de transmettre nos condoléances les plus sincères aux familles éplorées et de dire également nos souhaits de prompt rétablissement aux blessés qui ne sont pas encore guéris. Ayant dit cela, je voudrais aussi souligner notre admiration vis-à-vis des Forces de défense et de sécurité pour la qualité de la riposte qui a très rapidement mis en déroute les terroristes et limité le nombre de victimes. Il y avait de nombreuses personnes sur les plages. Je voudrais saluer leur professionnalisme, leur rigueur et leur efficacité. Ce n’est pas la première fois qu’un pays est frappé par le terrorisme. Le terrorisme ne se combat pas seul. Il y a des réponses nationales qui ont leur importance mais ces réponses doivent être complétées, amplifiées par une réponse régionale, même internationale. Nous croyons qu’autour du président Alassane Ouattara et dans un cadre approprié nous allons pouvoir réfléchir à cette question. Parce qu’aucun pays ne peut vaincre seul le terrorisme. Une fois encore, je voudrais exprimer au peuple ivoirien les condoléances et la grande compassion du peuple togolais. »
Yayi Boni (Président du Bénin) : « Il faut que la communauté internationale réagisse
de façon sérieuse »
«Je pense que mon cher frère, le président Faure, a su résumer le sens de notre passage ici. Monsieur le président et cher frère, après avoir appris avec émotion et consternation le choc qui a frappé ce pays frère et ami, nous nous sommes estimés nous-mêmes attaqués. Pour tenir compte des liens de solidarité, d’amitié de nos peuples, nous sommes ici pour non seulement vous présenter à vous-même, à la Première Dame, à tout le gouvernement ivoirien et à tout le peuple ivoirien nos condoléances les plus attristées. Nous sommes ici pour dire qu’en réalité tout ce qui concerne la Côte d’Ivoire nous concerne également. Comme nous l’avions fait lorsque le Mali et le Burkina ont été victimes d’attaques terroristes, nous sommes ici pour saluer votre leadership pour ce beau pays que vous êtes en train de construire depuis un certain moment. Le moment est venu pour que nous puissions renforcer le cadre institutionnel dans chacun de nos Etats contre la violence des terroristes. Que chaque pays, dans la mesure de ses moyens, puisse prendre des dispositions dans un premier temps et qu’ensuite au niveau sous régional des actes forts soient posés. Je voudrais aussi saluer la rapidité avec laquelle les forces de l’ordre sont intervenues. Nous avons besoin de votre expertise dans le cadre de l’UEMOA et de la CEDEAO pour que très rapidement nous puissions aller à la mutualisation de nos efforts, de nos ressources, de nos compétences pour les échanges d’informations, de renseignements pour bâtir un espace sécurisé. Nous en avons besoin. Pour moi, il faut traiter le mal à sa racine. C’est pourquoi depuis Abidjan, je voudrais lancer un appel pressant à la communauté internationale pour dire que le phénomène relève de la compétence internationale. Il faut traiter avec efficacité la question du terrorisme. Tout en saluant ce qui a été fait par les Nations Unies, je voudrais les exhorter à aller plus loin, parce que je me demande à qui le tour après Abidjan. Il faut que la communauté internationale réagisse de façon sérieuse. »
Alassane Ouattara (Président de la République) : « Nous serons encore plus forts maintenant pour affronter cette situation »
«Après ce qui est arrivé à Ouagadougou et à Bamako, nous nous attendions à une attaque. La réaction rapide des forces de sécurité et de la police l’a démontré. La mise en place d’une structure qui a suivi et géré cette situation mais également toutes les dispositions qui ont été prises après démontrent que nous étions préparés, comme tout Etat organisé doit l’être. Nous avons révélé que nous avons arrêté ou détruit quelques tentatives d’attentats mais évidemment ce n’était pas nécessaire d’en parler. Mais nous serons encore plus forts maintenant pour affronter cette situation. Quant à la stratégie régionale, elle est en cours. La CEDEAO a déjà organisé cela. L’UEMOA doit tenir, dans les jours à venir, une réunion des ministres chargés de la sécurité. »
TL
Au terme de la rencontre, le Ministre Jean- Marc Ayrault a indiqué avoir effectué le déplacement d’Abidjan avec son collègue Bernard Cazeneuve pour adresser d’abord au nom de la France et de son président, François Hollande, un ‘’ message de solidarité, de condoléances et d’affection’’ à la Côte d’Ivoire, à son chef de l’Etat, Alassane Ouattara et au peuplé ivoirien ‘’touché dans sa chair’’.
Il a ensuite ajouté qu’après ce ‘’lâche attentat’’, il voudrait exprimer ses ‘’condoléances à toutes les victimes et à leurs familles’’.
Après avoir relevé les attentats de Bamako (Mali), Ouagadougou (Burkina Faso), du Kenya, de la Tunisie et de la France, le ministre français des Affaires étrangères a souligné que nous sommes menacés par les terroristes de la même façon ; ajoutant que ce qui est en cause, c’est notre ‘’mode de vie ; notre volonté de réussir notre développement dans la démocratie et la liberté’’.
Pour lui, en effet, nous devons ‘’défendre de toute notre force, tout notre cœur et nos convictions, ce modèle de société menacé’’, avec tous les ‘’moyens nécessaires de façon solidaire’’.
Le porte-parole de la délégation française a, par ailleurs, traduit au président de la République toute leur ‘’admiration’’ pour le ‘’courage’’ avec lequel les forces de police et les Forces spéciales sont ‘’intervenues pour arrêter le carnage qui était en cours’’. A ce niveau, il a préconisé le renforcement de la coopération afin que les terroristes n’aient ‘’aucune chance’’.
Pour terminer, Jean-Marc Ayrault a bien voulu adresser un ‘’message de confiance’’ à tous ceux qui croient en la ‘’liberté, la démocratie’’. Mais également un ‘’message de confiance dans la Côte d’Ivoire’’, tout en annonçant le maintien dans notre pays de toutes les réunions économiques prévues dans les jours à venir. Car pour lui, c’est la ‘’meilleure façon de répondre aux terroristes qui veulent nous briser’’ parce que la ‘’ vie doit continuer pour nos peuples afin qu’ils aient un avenir’’.
Dans ce sens, il a affirmé qu’ils mettront ‘’tous les moyens qu’il faut’’ pour se ‘’ soutenir mutuellement mais surtout la Côte d’Ivoire’’ qui est engagée depuis plusieurs années dans un ‘’processus politique remarquable’’. Une Côte d’Ivoire qui, selon le ministre français des Affaires étrangères, est en train de retrouver son ‘’dynamisme économique, son rôle moteur’’ dans cette région d’Afrique.
Dans ce cadre, il a tenu à réitérer le ‘’soutien et l’amitié’’ de la France au chef de l’Etat, au gouvernement et au peuple ivoirien.
Notons que juste après cet entretien, le Président Alassane Ouattara a échangé avec M. Cheikhe Hadjibou Soumaré, président de la Commission de l’UEMOA qui a dit être venu présenter ses ‘’condoléances’’ au chef de l’Etat, au peuple ivoirien et à la Côte d’Ivoire qui a été ‘’frappée par des actes terroristes inqualifiables’’. Il a ajouté que ses condoléances s’adressent particulièrement à la ‘’jeunesse’’ qui doit être ‘’une jeunesse debout autour du président de la République et du gouvernement’’. Ceci pour montrer, selon lui, que la Côte d’Ivoire ne va se laisser ‘’distraire’’ par des terroristes de cette nature’’.
La France, le Togo et le Bénin soutiennent la Côte d’Ivoire
La journée d’hier n’a pas été de tout repos pour le président de la République. Dans la gestion de l’après attaque de Grand-Bassam, Alassane Ouattara a reçu des soutiens de poids. Jean-Marc Ayrault, ministre français des Affaires étrangères et du Développement international, son homologue de l’Intérieur Bernard Cazeneuve ainsi que les présidents togolais et béninois sont venus dire au chef de l’Etat de tenir bon parce qu’il n’est pas seul dans l’épreuve qu’il traverse. Ci-dessous l’intégralité des propos qu’ils ont tenus à la fin de leur rencontre avec le président ivoirien.
Jean-Marc Ayrault (ministre français des Affaires
étrangères et du développement
international) :
«La vie continue»
« Je suis venu ici au nom de la France accompagné de Bernard Cazeneuve, mon collègue de gouvernement, ministre de l’Intérieur, adresser un message, d’abord, celui du président de la République François Hollande qui s’est entretenu avec vous hier (avant-hier, ndrl), un message de solidarité, de condoléances, d’affection à votre pays, au peuple ivoirien touché dans sa chair. Après ce lâche attentat, nous voulons exprimer nos condoléances à toutes les victimes et leurs familles. Nous nous sommes recueillis il y a quelques instants devant la dépouille des quatre Français décédés et bien sûr dans cet hommage que nous leur avons rendu, nous nous sommes recueillis en mémoire de toutes les victimes. Après les attentats de Bamako, de Ouagadougou mais aussi au Kenya, en Tunisie, en France comme vous savez à deux reprises l’année dernière, nous sommes sous la menace des terroristes de la même façon. Ce qui est en cause, c’est notre mode de vie, notre volonté de réussir notre développement dans la démocratie et la liberté. C’est ce modèle de société qui est menacé et qui est en cause. Nous devons défendre ce modèle de toute notre force, de tout notre cœur, de toutes nos convictions avec les moyens nécessaires de façon solidaire. Dans quelques instants, nous aurons avec Bernard Cazeneuve une réunion de travail avec nos homologues ministres des Affaires étrangères, de l’Intérieur, de la Défense au cours de laquelle nous pourrons développer plus en détails les coopérations nécessaires. En tout cas, monsieur le président, je voudrais aussi vous adresser notre admiration pour le courage avec lequel les forces de la police et les Forces spéciales ivoiriennes sont intervenues pour arrêter le carnage en cours avec un mode opératoire qui est similaire à ce qui s’est produit dans d’autres pays. Mais il nous faut encore renforcer nos coopérations pour que le terrorisme n’ait aucune chance. Le message que je voudrais adresser pour terminer, cette intervention, c’est un message de confiance à tous ceux qui croient à la liberté, à la démocratie. Je voudrais aussi adresser un message de confiance à la Côte d’Ivoire. Il y a des réunions économiques qui sont prévues dans les jours qui viennent. Elles sont toutes maintenues. C’est la meilleure façon de répondre aux terroristes qui veulent nous briser. La vie continue. La vie pour nos peuples pour qu’ils puissent avoir un avenir en toute sécurité. Nous mettrons donc les moyens qu’il faut. Mais nous continuerons à nous soutenir mutuellement et en particulier à soutenir la Côte d’Ivoire qui est engagée depuis plusieurs années désormais dans un processus politique remarquable et en même temps qui est en train de retrouver son dynamisme économique, son rôle de moteur dans cette région d’Afrique. C’est à toutes vos ambitions que nous sommes venus apporter notre soutien. Un soutien à vous-même monsieur le président, à votre gouvernement mais aussi un soutien au peuple ivoirien, c’est-à-dire le soutien des Français et le soutien de l’amitié de la France. »
l Faure Gnassingbé
(Président du Togo) :
« Le terrorisme ne
se combat pas seul »
« Je voudrais d’abord remercier le président Alassane Ouattara qui a accepté de nous recevoir. Nous sommes ici pour dire le choc et l’indignation profonde qui ont traversé nos populations respectives après ce qui s’est passé à Grand-Bassam dimanche dernier. Je voudrais commencer par dire ma vive réprobation, ma forte condamnation de cet acte effroyable qui vient de frapper un pays frère, un pays qui a une tradition d’accueil et d’hospitalité pour tous les autres Etats de la sous région. En ces moments tragiques et assez éprouvants, je voudrais dire tout mon soutien au président Alassane Ouattara et exprimer au nom du peuple togolais ma grande compassion et une grande solidarité au peuple frère de Côte d’Ivoire. Cet élan de solidarité est d’autant plus grand que les liens d’amitié et de fraternité unissent le Togo et la Côte d’Ivoire depuis toujours. C’est au nom de cette amitié que j’ai demandé au président Alassane Ouattara de transmettre nos condoléances les plus sincères aux familles éplorées et de dire également nos souhaits de prompt rétablissement aux blessés qui ne sont pas encore guéris. Ayant dit cela, je voudrais aussi souligner notre admiration vis-à-vis des Forces de défense et de sécurité pour la qualité de la riposte qui a très rapidement mis en déroute les terroristes et limité le nombre de victimes. Il y avait de nombreuses personnes sur les plages. Je voudrais saluer leur professionnalisme, leur rigueur et leur efficacité. Ce n’est pas la première fois qu’un pays est frappé par le terrorisme. Le terrorisme ne se combat pas seul. Il y a des réponses nationales qui ont leur importance mais ces réponses doivent être complétées, amplifiées par une réponse régionale, même internationale. Nous croyons qu’autour du président Alassane Ouattara et dans un cadre approprié nous allons pouvoir réfléchir à cette question. Parce qu’aucun pays ne peut vaincre seul le terrorisme. Une fois encore, je voudrais exprimer au peuple ivoirien les condoléances et la grande compassion du peuple togolais. »
Yayi Boni (Président du Bénin) : « Il faut que la communauté internationale réagisse
de façon sérieuse »
«Je pense que mon cher frère, le président Faure, a su résumer le sens de notre passage ici. Monsieur le président et cher frère, après avoir appris avec émotion et consternation le choc qui a frappé ce pays frère et ami, nous nous sommes estimés nous-mêmes attaqués. Pour tenir compte des liens de solidarité, d’amitié de nos peuples, nous sommes ici pour non seulement vous présenter à vous-même, à la Première Dame, à tout le gouvernement ivoirien et à tout le peuple ivoirien nos condoléances les plus attristées. Nous sommes ici pour dire qu’en réalité tout ce qui concerne la Côte d’Ivoire nous concerne également. Comme nous l’avions fait lorsque le Mali et le Burkina ont été victimes d’attaques terroristes, nous sommes ici pour saluer votre leadership pour ce beau pays que vous êtes en train de construire depuis un certain moment. Le moment est venu pour que nous puissions renforcer le cadre institutionnel dans chacun de nos Etats contre la violence des terroristes. Que chaque pays, dans la mesure de ses moyens, puisse prendre des dispositions dans un premier temps et qu’ensuite au niveau sous régional des actes forts soient posés. Je voudrais aussi saluer la rapidité avec laquelle les forces de l’ordre sont intervenues. Nous avons besoin de votre expertise dans le cadre de l’UEMOA et de la CEDEAO pour que très rapidement nous puissions aller à la mutualisation de nos efforts, de nos ressources, de nos compétences pour les échanges d’informations, de renseignements pour bâtir un espace sécurisé. Nous en avons besoin. Pour moi, il faut traiter le mal à sa racine. C’est pourquoi depuis Abidjan, je voudrais lancer un appel pressant à la communauté internationale pour dire que le phénomène relève de la compétence internationale. Il faut traiter avec efficacité la question du terrorisme. Tout en saluant ce qui a été fait par les Nations Unies, je voudrais les exhorter à aller plus loin, parce que je me demande à qui le tour après Abidjan. Il faut que la communauté internationale réagisse de façon sérieuse. »
Alassane Ouattara (Président de la République) : « Nous serons encore plus forts maintenant pour affronter cette situation »
«Après ce qui est arrivé à Ouagadougou et à Bamako, nous nous attendions à une attaque. La réaction rapide des forces de sécurité et de la police l’a démontré. La mise en place d’une structure qui a suivi et géré cette situation mais également toutes les dispositions qui ont été prises après démontrent que nous étions préparés, comme tout Etat organisé doit l’être. Nous avons révélé que nous avons arrêté ou détruit quelques tentatives d’attentats mais évidemment ce n’était pas nécessaire d’en parler. Mais nous serons encore plus forts maintenant pour affronter cette situation. Quant à la stratégie régionale, elle est en cours. La CEDEAO a déjà organisé cela. L’UEMOA doit tenir, dans les jours à venir, une réunion des ministres chargés de la sécurité. »
TL