Il y a des sujets pour lesquels l’on n’a pas besoin d’être un expert pour en comprendre les contours. C’est le cas des récurrentes pénuries d’eau à Abidjan. Une situation que vivent les Ivoiriens depuis des années. Face à ce désastre, le gouvernement visiblement en panne de solutions, donne dans les contre-vérités. Lors d’une cérémonie le week-end dernier, M. Yapi Topo, chef de cabinet et représentant le ministre des Infrastructures économiques, a vanté les efforts du gouvernement à satisfaire les besoins des Abidjanais en eau potable. Selon le représentant de Patrick Achi, l’équipe du Premier ministre, Daniel Kablan Duncan aurait résolu 92% des besoins en eau potable des populations. Bien que n’étant pas experts en hydraulique, la présence de l’eau dans les foyers est évidente si des solutions ont été apportées par les gouvernants. Ce qui n’est malheureusement pas le cas actuellement. Un tour à Yopougon, dans les quartiers de Gesco, Ananeraie, Maroc, Selmer, pour ne citer ces cas suffit à se rendre à l’évidence. Pendant plusieurs jours, voire des semaines, les habitants de ces quartiers sillonnent la commune, bidons et autres ustensiles sur la tête ou dans des brouettes, à la recherche de cette eau, source de vie. Récemment des femmes, dans un reflexe de survie, ont barré l’autoroute du Nord au niveau de Gesco pour se faire entendre par les autorités dans leur quête effrénée d’eau potable. Dispersées à coups de gaz lacrymogènes, ces malheureuses femmes ont quitté la rue sans être satisfaites. Cette situation de pénurie perdure malheureusement encore dans presque tous les quartiers. A Abobo, la commune la plus peuplée des du pays, les populations ne sont pas non plus épargnées par ce fléau. Les robinets dans cette commune sont secs depuis un certain temps déjà. Des femmes parfois aidées de leurs époux passent des nuits blanches devant les robinets en train de quêter la première goutte qui ne viendra jamais. La situation est plus préoccupante dans le quartier derrière-rails. Là-bas, c’est souvent avec des citernes que la SODECI distribue quelquefois de l’eau aux populations de cette localité. C’est dans cette situation désastreuse que le gouvernement dans une sorte d’autosatisfaction. Comme si ce que vivent les populations ne relève pas des actes réguliers des gouvernants. Le bien-être des populations doit être le premier souci de tout gouvernement. Hélas ici, les populations sont abandonnées à leur triste sort.
Rodolphe Flaha
Rodolphe Flaha