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International Publié le dimanche 14 août 2016 | AIP

Journée internationale des gauchers : ces « maladroites personnes », célébrées les 13 août

Abidjan – « Je suis gaucher, il va falloir vous y faire! », avait lancé en 2009, Barack Obama aux photographes gênés par sa main tordue masquant la signature de son premier décret en tant que Président des Etats-Unis.

Depuis 1976, la Journée internationale des gauchers (International Lefthanders Day, en Anglais) est célébrée tous les 13 août, pour sensibiliser aux droits des gauchers contre la stigmatisation et la discrimination.

Ils sont environ 12% de la population mondiale à être mis à l'honneur lors de cette Journée internationale visant à faire la guerre aux idées reçues et à rappeler que se servir de sa main gauche n’est pas un signe de malédiction.

De fait, les membres de cette minorité sont soit encensés, soit diabolisés dans le long déroulement de l’histoire humaine. Ils intriguent même de nombreux chercheurs et sont à l’origine d’études diverses.

Depuis l’Antiquité, la droite est la représentation de la justice et du bien tandis que la gauche représente le mal et l’erreur.

Pour comprendre scientifiquement le fait d’être gaucher, il faut remonter aux travaux du neurochirurgien français Paul Broca qui évoque pour la première fois en 1861, la latéralisation du cerveau. Ce qui signifie les fonctions prises en charge par l’hémisphère droit ou gauche du cerveau, c’est-à-dire, lorsqu’un côté du corps devient prévalent sur l’autre.

On peut être un gaucher intégral si on utilise plus les parties gauches de son corps (la main, le pied, l’œil ou l’oreille). C’est la conséquence d’une latéralisation intégrale à gauche. Il se peut aussi qu’on soit gaucher partiel si une seule partie du corps est convoquée, par exemple, si on utilise son pied gauche pour jouer au football mais sa main droite pour écrire.

A la fin des années 80, deux études ont été publiées dans les revues « Nature » et « New England Journal of Medecine ». Les chercheurs, Diane Halpern et Stanley Coren, avancent alors que les droitiers vivent en moyenne neuf ans de plus que les gauchers. Selon eux, un gaucher a cinq fois plus de chance de mourir dans un accident de voiture qu'un droitier, parce que le monde et les outils du quotidien ont été pensés pour les droitiers.

C’est le cas des poignées de portes, tire-bouchons, ouvre-boîtes, distributeurs automatiques ou stylos à la banque dont le socle est invariablement fixé à la droite du guichet... « Les gauchers vivent en permanence à contre-courant », répète à l'envi Pierre-Michel Bertrand, historien et auteur du Nouveau dictionnaire des gauchers (éditions Imago).

Même dans de grandes religions, l’on dit que le diable est gaucher et que la main droite est une bénédiction.

Dans la langue française, les gauchers sont victimes d’expressions injustes. « Se lever du pied gauche » veut dire être de mauvaise humeur, « Être gauche » signifie être maladroit, « Avoir deux mains gauches », c'est être maladroit des deux mains, « Passer l'arme à gauche » est synonyme de mourir.

Pourtant, être gaucher n’est pas une tare. Le monde a connu de très grands leaders gauchers dans tous les domaines. Jules César, Jimi Hendrix, Bill Gates, Albert Einstein, Léonard de Vinci, Lord Robert Baden-Powell et Ernö Rubik, l'inventeur du Rubik's cube, ont tous en commun le fait d’être des gauchers.

Aujourd'hui, les mentalités ont évolué et être gaucher est même parfois considéré comme un avantage dans certains domaines, comme le sport.

cmas
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