Bouaké (Côte d'Ivoire) - Le chef d'état-major des armées ivoiriennes s'est rendu jeudi à Bouaké (centre), épicentre de la mutinerie qui a secoué le pays, et a demandé "pardon" pour la mort d'un ex-rebelle démobilisé tué par les mutins, a constaté un journaliste de l'AFP.
L'homme a été tué au quartier général des démobilisés (ex-rebelles qui n'ont pas été intégrés à l'armée, contrairement aux mutins) par des soldats mutinés qui ont ouvert le feu sur eux. Les mutins reprochaient aux démobilisés de revendiquer des primes similaires aux leurs, et ainsi de mettre en péril leur propres revendications.
Devant une centaine de démobilisés, le général Touré Sekou a assuré de sa compassion la famille et les camarades du défunt.
"Nous sommes tous choqués (...) je viens vous présenter les excuses de toute l'armée". "Quand vous êtes père et que vous avez malheureusement de mauvais enfants, vous allez toujours avoir honte du comportement de ces enfants. Nous sommes venus ici pour vous demander pardon" au nom de l'armée, a-t-il lancé, recueillant des applaudissements.
Le général n'avait pas prévu de prendre publiquement la parole mais a dû improviser pour désamorcer un incident et calmer les démobilisés, rendus furieux par des paroles malheureuses du maire-adjoint de la ville Zoumana Ouattara.
Celui-ci avait utilisé un ton menaçant, accusant notamment les porte-parole des démobilisés de vouloir les mener "au suicide".
Un premier porte-parole, Amadou Ouattara, avait demandé le paiement de 18 millions de francs CFA de primes (27.000 euros).
"Comment comprendre que certaines personnes (les démobilisés) n'ont perçu que 800.000 FCFA (1.200 euros, lors de leur démobilisation) tandis que d'autres (les mutins) en plus d'être fonctionnaires, bénéficient de différentes primes (12 millions CFA, 18.000 euros)?", s'était-il interrogé.
Un autre porte-parole, Diomande Megbe, avait déclaré: "Nous sommes fatigués. Nous n'avons plus de maison, plus d'électricité. Nos enfants ne vont plus à l'école. On ne mange même plus".
Il avait ensuite annoncé qu'au lieu d'enterrer le corps de leur camarade, ils le placeraient lundi sur un rond-point central de la ville et entameraient "une grève de la faim jusqu'à la mort".
Après l'intervention du général qui a promis de transmettre leurs doléances au président Alassane Ouattara, les porte-parole ont affirmé à l'AFP suspendre leur mouvement.
Le général a par la suite visité à l'hôpital des civils blessés lors de la mutinerie, qui a fait au total quatre morts et neuf blessés dans tout le pays selon le bilan du gouvernement.
Protégé par une unité de gendarmerie, le général n'a toutefois pas rencontré les anciens mutins rentrés en caserne.
"Ce n'était pas prévu pour aujourd'hui. On est venu constater, pour rendre visite aux familles des victimes. Tout est normal", a-t-il dit à l'AFP.
pgf/de/jpc
L'homme a été tué au quartier général des démobilisés (ex-rebelles qui n'ont pas été intégrés à l'armée, contrairement aux mutins) par des soldats mutinés qui ont ouvert le feu sur eux. Les mutins reprochaient aux démobilisés de revendiquer des primes similaires aux leurs, et ainsi de mettre en péril leur propres revendications.
Devant une centaine de démobilisés, le général Touré Sekou a assuré de sa compassion la famille et les camarades du défunt.
"Nous sommes tous choqués (...) je viens vous présenter les excuses de toute l'armée". "Quand vous êtes père et que vous avez malheureusement de mauvais enfants, vous allez toujours avoir honte du comportement de ces enfants. Nous sommes venus ici pour vous demander pardon" au nom de l'armée, a-t-il lancé, recueillant des applaudissements.
Le général n'avait pas prévu de prendre publiquement la parole mais a dû improviser pour désamorcer un incident et calmer les démobilisés, rendus furieux par des paroles malheureuses du maire-adjoint de la ville Zoumana Ouattara.
Celui-ci avait utilisé un ton menaçant, accusant notamment les porte-parole des démobilisés de vouloir les mener "au suicide".
Un premier porte-parole, Amadou Ouattara, avait demandé le paiement de 18 millions de francs CFA de primes (27.000 euros).
"Comment comprendre que certaines personnes (les démobilisés) n'ont perçu que 800.000 FCFA (1.200 euros, lors de leur démobilisation) tandis que d'autres (les mutins) en plus d'être fonctionnaires, bénéficient de différentes primes (12 millions CFA, 18.000 euros)?", s'était-il interrogé.
Un autre porte-parole, Diomande Megbe, avait déclaré: "Nous sommes fatigués. Nous n'avons plus de maison, plus d'électricité. Nos enfants ne vont plus à l'école. On ne mange même plus".
Il avait ensuite annoncé qu'au lieu d'enterrer le corps de leur camarade, ils le placeraient lundi sur un rond-point central de la ville et entameraient "une grève de la faim jusqu'à la mort".
Après l'intervention du général qui a promis de transmettre leurs doléances au président Alassane Ouattara, les porte-parole ont affirmé à l'AFP suspendre leur mouvement.
Le général a par la suite visité à l'hôpital des civils blessés lors de la mutinerie, qui a fait au total quatre morts et neuf blessés dans tout le pays selon le bilan du gouvernement.
Protégé par une unité de gendarmerie, le général n'a toutefois pas rencontré les anciens mutins rentrés en caserne.
"Ce n'était pas prévu pour aujourd'hui. On est venu constater, pour rendre visite aux familles des victimes. Tout est normal", a-t-il dit à l'AFP.
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