Les populations d’Angoda, et plus particulièrement du village d’Affotobo, vivent dans la psychose.Le dimanche 14 mai dernier, le corps sans vie de Gbégré Kouadio Pierre, un paysan de 62 ans, père de 14 enfants, a été retrouvé dans son champ, après plusieurs jours de recherche. Le corps mutilé était en état de décomposition très avancé. L’avant-bras gauche sectionné et des impacts de balle visibles sur son dos, la preuve que le paysan a été atteint de chevrotines au moment où il tentait de prendre la fuite pour échapper à ses bourreaux. Selon les témoignages, depuis mercredi 10 mai dernier, les inconnus armés s’étaient signalés dans la forêt Mamnibo située non loin d’Angoda. A partir de 10 h, des détonations suivies de tirs de rafales ont été entendus. Tous ceux qui étaient dans les champs ont précipitamment regagné le village. Mais Gbégré Kouadio Pierre n’aura pas cette chance. Il est pris en otage par les malfrats. Les battues organisées par les jeunes du village ne donnent rien. Ces derniers essuient même des tirs des assaillants repliés dans les collines. La descente des gendarmes ne donne rien non plus. Finalement, c’est dimanche dernier que son corps a été retrouvé, après quatre jours de recherche. Selon toute vraisemblance, les malfrats armés avaient installé leur bivouac dans le champ du défunt, égorgé les poulets de sa ferme pour en faire un festin. De là, ils organisaient des opérations qui ont fait plusieurs victimes. On cite, entre autres, un taxi brousse et ses 6 passagers, l’infirmier de Konankokorékro et sa femme, un livreur de pain. Tous ont été dépouillés de leurs biens. Depuis mercredi, les paysans ont abandonné leurs platations. Tous n’ont qu’un seul souhait, qu’une brigade de gendarmerie soit installée à Angoda parce que les attaques de cette nature sont devenues récurrentes.
Pierre Djessane Gervais
Correspondant permanent à Toumodi
Pierre Djessane Gervais
Correspondant permanent à Toumodi