Le Gouvernement ivoirien a finalement capitulé devant la forte pression et ce à 24 heures de l’adoption en plénière du projet de loi portant régime juridique de la Presse et de la communication audiovisuelle. Dans un tweet, le porte-parole du gouvernement Bruno Nabagné Koné qui avoue ne pas comprendre les récriminations portées contre le projet de texte, annonçait cependant la disponibilité du Gouvernement d’entendre ceux qui ‘‘font ces bruits-là’’, selon ses propres termes. « Nous voulons entendre les personnes ou la personne qui fait ou font ces bruits-là », a indiqué le porte-parole du Gouvernement qui a le sentiment d’être en face de simples saboteurs d’un projet pourtant salvateur. « Beaucoup de gens s’opposent parce qu’il faut s’opposer. Certains n’ont même pas lu le texte et se livrent à ce brouhaha », a relevé M. Nabagné précisant les raisons qui ont amené le gouvernement a cédé en demandant le retrait du projet de loi de l’Assemblée Nationale. « Nous l’avons retiré pour en rediscuter », a-t-il souligné, évitant ainsi de justesse une humiliation qui pointait certainement à l’horizon. Selon une source bien introduite au Conseil constitutionnel, l’institution aurait informé l’exécutif du bien-fondé de la requête de retrait pur et simple de ce projet de loi formulée par les organisations de défense de droits humains. En décidant donc du retrait de ce projet de texte, il ne s’agit pas d’en ‘‘rediscuter’’ comme l’a indiqué le ministre Koné mais plutôt pour éviter au Gouvernement un échec cuisant dans ses projets de réforme. Aussi, le Gouvernement Ouattara ulcéré ces derniers jours par les mutineries et revendications socio-politiques, ne pouvait pas en rajouter en se mettant à dos le quatrième pouvoir qui ne veut pas du tout de ce texte qu’il qualifie de liberticide et de reculade en terme d’avancée démocratique et de liberté de la presse.
JEN
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