Abidjan – Une équipe de chercheurs a publié les résultats d’une étude consacrée au phénomène d’exploitation des enfants à des fins sexuelles (ESEC), une analyse situationnelle conjuguant des données quantitatives et qualitatives issues d’enquêtes de terrain menées à Abidjan, Grand Bassam, Man et Korhogo.
Cette étude et une analyse comparative des données de trois précédentes études menées sur le phénomène d’ESEC en Côte d’Ivoire, révèle que sur 251 enfants enquêtés par Adèle Larissa Koidio Krouwa et Diego Curutchet Mesner, co-auteurs de la recherche, la prostitution représente la principale manifestation des situations d’ESEC rencontrées lors de l’analyse. 62% des victimes enquêtées ont été exploitées dans la prostitution par le biais d’un intermédiaire (personne physique) et 70% affirment utiliser les technologies de l’information et la communication pour entrer en contact avec des abuseurs.
L’analyse met en lumière le fait que les enfants de sexe masculin sont également victimes d’exploitation dans la prostitution. L’exploitation sexuelle des enfants dans le voyage et le tourisme (ESEVT) concerne 16% des enfants enquêtés ou encore la traite des enfants à des fins d’exploitation sexuelle touche moins d’un enfant sur 100 au sein de la population enquêtée. Toutefois, d’autres recherches font état de la situation de victimes de traite à des fins d’exploitation sexuelle de jeunes nigérianes mais également de ressortissantes du Burkina Faso et d’autres pays de l’Ouest de l’Afrique, informent les auteurs.
L’étude soulève une vulnérabilité particulièrement élevée à l’ESEC autour de l’âge de 16 ans, ainsi qu’une forte proportion d’enfants victimes de nationalité ivoirienne (79,2%).
Près de 53% des enfants enquêtés étaient élèves ou étudiants au moment de l’enquête, 21,5% exerçaient une profession dans le secteur informel (personnels de maison, serveurs de maquis/restaurants, vendeurs ambulants, coiffeurs, couturiers…), 8% étaient sans emploi et 17,5% s’identifiaient eux-mêmes comme ayant pour principales activités le fait d’être prostitué. La principale raison apportée par 82,4 % des enfants scolarisés et amenés à échanger des services sexuels contre des biens ou des avantages a été de « pouvoir payer mes études ».
Les principales conséquences auxquelles ces victimes font face sont l’explosion des maladies sexuellement transmissibles et leur stigmatisation par la société qui refuse de voir en eux des victimes mais des enfants déviants.
Au regard des réponses de la législation et des moyens engagés par la Côte d’Ivoire face à ce phénomène, les auteurs proposent plusieurs pistes de solutions durables dont la prise en charge sanitaire et psychologique des victimes, leur accompagnement sur le plan juridique, leur réinsertion socio-économique et la vulgarisation du droit à la protection des enfants.
Les auteurs préconisent la protection des victimes d’ESEC par le renforcement de la présence des services étatiques de protection de l’enfance sur l’ensemble du territoire, l’amélioration de l’accès des victimes aux services de protection disponibles, le renforcement des capacités opérationnelles des services de police, l’élaboration d’une stratégie visant à développer la scolarisation et l’accès des victimes d’ESEC à des formations professionnelles de qualité, la mise en place de programmes de création ou de soutien d’activités génératrices de revenus à destination des victimes et la création d’un fonds d’indemnisation spécifique pour les victimes.
Ils suggèrent enfin l’intégration des ESEC dans la Politique nationale de Protection de l’enfant, gérée par le ministère de la Promotion de la Femme, de la Famille et de la Protection de l’Enfant, une prise en charge complète et adaptée par les acteurs institutionnels, un renforcement de la coopération et la coordination entre les structures, entre autres recommandations.
aaa/kam
Cette étude et une analyse comparative des données de trois précédentes études menées sur le phénomène d’ESEC en Côte d’Ivoire, révèle que sur 251 enfants enquêtés par Adèle Larissa Koidio Krouwa et Diego Curutchet Mesner, co-auteurs de la recherche, la prostitution représente la principale manifestation des situations d’ESEC rencontrées lors de l’analyse. 62% des victimes enquêtées ont été exploitées dans la prostitution par le biais d’un intermédiaire (personne physique) et 70% affirment utiliser les technologies de l’information et la communication pour entrer en contact avec des abuseurs.
L’analyse met en lumière le fait que les enfants de sexe masculin sont également victimes d’exploitation dans la prostitution. L’exploitation sexuelle des enfants dans le voyage et le tourisme (ESEVT) concerne 16% des enfants enquêtés ou encore la traite des enfants à des fins d’exploitation sexuelle touche moins d’un enfant sur 100 au sein de la population enquêtée. Toutefois, d’autres recherches font état de la situation de victimes de traite à des fins d’exploitation sexuelle de jeunes nigérianes mais également de ressortissantes du Burkina Faso et d’autres pays de l’Ouest de l’Afrique, informent les auteurs.
L’étude soulève une vulnérabilité particulièrement élevée à l’ESEC autour de l’âge de 16 ans, ainsi qu’une forte proportion d’enfants victimes de nationalité ivoirienne (79,2%).
Près de 53% des enfants enquêtés étaient élèves ou étudiants au moment de l’enquête, 21,5% exerçaient une profession dans le secteur informel (personnels de maison, serveurs de maquis/restaurants, vendeurs ambulants, coiffeurs, couturiers…), 8% étaient sans emploi et 17,5% s’identifiaient eux-mêmes comme ayant pour principales activités le fait d’être prostitué. La principale raison apportée par 82,4 % des enfants scolarisés et amenés à échanger des services sexuels contre des biens ou des avantages a été de « pouvoir payer mes études ».
Les principales conséquences auxquelles ces victimes font face sont l’explosion des maladies sexuellement transmissibles et leur stigmatisation par la société qui refuse de voir en eux des victimes mais des enfants déviants.
Au regard des réponses de la législation et des moyens engagés par la Côte d’Ivoire face à ce phénomène, les auteurs proposent plusieurs pistes de solutions durables dont la prise en charge sanitaire et psychologique des victimes, leur accompagnement sur le plan juridique, leur réinsertion socio-économique et la vulgarisation du droit à la protection des enfants.
Les auteurs préconisent la protection des victimes d’ESEC par le renforcement de la présence des services étatiques de protection de l’enfance sur l’ensemble du territoire, l’amélioration de l’accès des victimes aux services de protection disponibles, le renforcement des capacités opérationnelles des services de police, l’élaboration d’une stratégie visant à développer la scolarisation et l’accès des victimes d’ESEC à des formations professionnelles de qualité, la mise en place de programmes de création ou de soutien d’activités génératrices de revenus à destination des victimes et la création d’un fonds d’indemnisation spécifique pour les victimes.
Ils suggèrent enfin l’intégration des ESEC dans la Politique nationale de Protection de l’enfant, gérée par le ministère de la Promotion de la Femme, de la Famille et de la Protection de l’Enfant, une prise en charge complète et adaptée par les acteurs institutionnels, un renforcement de la coopération et la coordination entre les structures, entre autres recommandations.
aaa/kam