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Société Publié le mardi 12 septembre 2017 | Pôle Afrique

Côte d’Ivoire : vous avez dit microbes ?

© Pôle Afrique Par Issouf Sanogo
"Microbe", c`est ainsi que les Ivoiriens ont baptisé les enfants-brigands qui volent, agressent et parfois tuent pour vivre à Abidjan.
« La rubrique » LIBRE EXPRESSION » est une fenêtre ouverte par Poleafrique.info pour publier des textes émanant de personnes qui n’appartiennent pas a cet organe de presse. la direction de Politikafrique.info a choisi de publier ces articles car ils constituent des réflexions de très bonne tenue, contribuent au débat public et respectent la charte éditoriale de notre média. ils n’engagent que leurs auteurs et ne reflètent pas la pensée de la rédaction de Poleafrique.info ou de ses responsables ».

Je ne sais plus à quand remonte leur intrusion irrégulière dans le paysage de la violence ivoirienne, mais à l’époque mon petit doigt me disait que cet épiphénomène au sens de petit phénomène, ne ferait pas long feu. Aujourd’hui c’est avec beaucoup de peines et de meurtrissures, que je dois reconnaitre que je me suis fourré le doigt dans le globe oculaire.

A l’époque eu égard à leur jeune âge et aux méthodes qui étaient les leurs, je ne donnais pas cher de leur peau face à nos forces constituées qui avaient en théorie et en pratique, l’intelligence et les moyens de les ramener dans « leurs foyers » respectifs. Faute de combattre leur idéologie avec les ressources de notre dernière énergie, certains intellectuels du dimanche se sont complus à leur tailler un costard étiqueté : « enfants en conflit avec la loi » ! Si l’on voulait par cette phraséologie rendre tous les acteurs contemporains de la société responsable de cette embardée sociale, je pense sincèrement qu’on s’y est mal pris.

Car pour moi être dans une posture qui serait en conflit avec la loi, c’est se mettre dans une position constructive qui permet de mettre à nue, le caractère nocif de la loi en vue de sa correction. Tel n’a jamais été le cas. Il semblerait que les acteurs juvéniles pour la plupart de cette nouvelle forme de violence aux méthodes barbares et inhumaines, se sont eux-mêmes affublés volontairement du vocable de : « microbe ». Vecteur pathologique qui sied à mon avis, eu égard à la terreur destructrice qu’ils font subir aux paisibles ivoiriens / victimes qui ne demandent qu’à survivre dignement dans leur bulle respective.

Comment des gens qui décident visiblement d’ignorer la loi, de mépriser la loi, de dévoyer la loi qui s’impose à eux, peuvent être assimilés à des gens proprement en conflit avec la loi ? Cette méprise de façon inconsciente et insidieuse, contribue à leur négatif épanouissement dans la société. Aujourd’hui cette « idéologie » fragmentaire qui essaiment en faisant florès dans toutes les contrés du pays, constitue pour une certaine catégorie de gens, une école dont les adeptes sont désormais légion. Les « microbes » dont la cécité sociale s’épaissit inexorablement chaque jour, n’est pas sans m’inquiéter en cette période de rentrée scolaire.

Car, qui dit rentrée scolaire, dit ouverture des établissements éducatifs et partant, la fréquentation de ces lieux du savoir par de jeunes apprenants, rendus vulnérables par leur désir implacable d’apprendre. Quand j’entends dire par nos autorités du monde scolaire, que « la rentrée 2017/2018 est placées sous de bons auspices », c’est d’un grand bol d’air dont je me gonfle les poumons, avant de retomber dans un spleen peu rassurant. Avoir de bons rapports avec les partenaires sociaux de l’espace éducatif est une chose, une autre est de trouver une thérapie imparable à la prolifération des microbes de toutes espèces. Par la loi de la digression, on verra qu’il y a dans notre beau pays, plusieurs variantes de la défiance de loi : il y a ceux qui sont absents à leur poste de travail, il y a ceux qui détournent et revendent les médicaments destinés aux malades des hôpitaux publics, il y a ceux qui ne respectent pas le plafonnement des prix des produits de grande consommation, il y a ceux qui acceptent d’inscrire seulement les enfants contre espèces sonnantes et trébuchantes et… enfin, ceux qui rétrécissent les caisses justiciables de l’Etat et jusqu’ici inaudibles !

Loin de moi l’idée d’insinuer que tous les ivoiriens et leurs frères ressortissants des pays d’Afrique sont pour la plupart en conflit ambiant avec la loi. Il y a dans ce pays à côté de ceux qui sont dits en conflit avec la loi, une majorité de gens qui sont heureusement en harmonie symphonique avec la loi. Malheureusement cette majorité imprudente et respectueuse des lois, confrontée qu’elle est à la violence des « microbes », ne sait plus avec quel microbe elle doit faire alliance ! Au terme de mon propos permettez que je soumette à ceux qui sont en conflit ou non avec la loi la simplicisme question suivante : savez-vous pourquoi, selon qu’on appartienne à tel ou tel pays, les citoyens sont invités à s’acquitter sous peine de sanction, d’une litanie d’impôts auxquelles ils satisfont sans broncher ?

D’ici là on remarquera qu’en Côte d’Ivoire, la capacité à légiférer relève de la compétence exclusive des députés. Si donc ces personnes ont la réputation inélégante d’être en conflit avec la loi, pourquoi ils ne trouvent pas de porte-parole au sein de la vaste communauté de députés nouvellement désignées (décembre 2016) ? A la décharge de la société civile, en 1986, avant de croiser le chemin contraire à la vie le 05 octobre 2009, l’écrivain ivoirien Adou Koffi enrichissait l’espace social d’un essai sur la vie intitulé : « l’Annihilisme » qui a été réédité quelques années plus tard.

KONE KOBALI Libre auteur, créateur
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