Amsterdam - Les avocats des dizaines de milliers de victimes ivoiriennes "intoxiquées" par le déversement de déchets par le cargo Probo Koala à Abidjan en 2006 ont entamé une nouvelle bataille judiciaire aux Pays-Bas mercredi pour faire "payer" la société affréteuse.
La multinationale "Trafigura s’est mal conduite en déversant ces déchets en Côte d’Ivoire" et "doit passer à la caisse", a lancé Bojan Dekker, avocat des victimes, devant la Cour d’Amsterdam qui devra évaluer la recevabilité de cette nouvelle plainte introduite par une fondation "représentant les 107.000 victimes".
Le déversement des déchets hautement toxiques du Probo Koala en août 2006 à Abidjan, en Côte d’Ivoire, après qu’Amsterdam eut refusé au cargo immatriculé au Panama de décharger sa cargaison, avait causé la mort de 17 personnes et des dizaines de milliers d’intoxications, selon la justice ivoirienne.
"Trafigura n’aurait jamais dû déverser ses déchets à Abidjan et aux alentours", a reconnu l’avocat de la multinationale, Albert Knigge. "Nous ne voulons en aucun cas banaliser les faits", mais "la plainte des victimes n’est pas recevable car la fondation qui les représente n’est pas légitime".
La Fondation néerlandaise des victimes des déchets toxiques Côte d’Ivoire, un organisme à but non lucratif, se veut "solide mais nous notons une multitude d’erreurs de construction", a accusé la défense.
Selon cette dernière, les avocats, les dirigeants de la fondation et leurs contacts locaux à Abidjan - victimes ou non du déversement des déchets - ont des "intérêts financiers" dans cette affaire et voient là "un moyen d’échapper à la misère".
De l’autre côté de la juge Dudok van Heel, qui tentait tant bien que mal de préserver le bon déroulement de l’audience, les avocats des victimes rétorquaient que Trafigura avait "frauduleusement modifié des procès verbaux et des témoignages".
Il ne s’agit pas de la première procédure introduite par les victimes de la catastrophe environnementale contre Trafigura. Regroupées au sein d’une association de droit néerlandais, elles avaient été déboutées en novembre 2016.
Selon les médias néerlandais, il est probable que cette nouvelle démarche des victimes soit également vaine. La décision de la Cour d’Amsterdam ne devrait pas être donnée avant six semaines.
Trafigura, aujourd’hui basée à Singapour et à Genève, a toujours nié que le déversement ait provoqué décès et maladies graves. La multinationale du négoce des matières premières, notamment de pétrole, avait ses quartiers généraux en Suisse et était enregistrée aux Pays-Bas en 2006.
Elle n’a jamais été condamnée pour le déversement mais des accords à l’amiable ont été conclus en Grande-Bretagne et en Côte d’Ivoire.
cvo/jkb/shm/jab:jh
La multinationale "Trafigura s’est mal conduite en déversant ces déchets en Côte d’Ivoire" et "doit passer à la caisse", a lancé Bojan Dekker, avocat des victimes, devant la Cour d’Amsterdam qui devra évaluer la recevabilité de cette nouvelle plainte introduite par une fondation "représentant les 107.000 victimes".
Le déversement des déchets hautement toxiques du Probo Koala en août 2006 à Abidjan, en Côte d’Ivoire, après qu’Amsterdam eut refusé au cargo immatriculé au Panama de décharger sa cargaison, avait causé la mort de 17 personnes et des dizaines de milliers d’intoxications, selon la justice ivoirienne.
"Trafigura n’aurait jamais dû déverser ses déchets à Abidjan et aux alentours", a reconnu l’avocat de la multinationale, Albert Knigge. "Nous ne voulons en aucun cas banaliser les faits", mais "la plainte des victimes n’est pas recevable car la fondation qui les représente n’est pas légitime".
La Fondation néerlandaise des victimes des déchets toxiques Côte d’Ivoire, un organisme à but non lucratif, se veut "solide mais nous notons une multitude d’erreurs de construction", a accusé la défense.
Selon cette dernière, les avocats, les dirigeants de la fondation et leurs contacts locaux à Abidjan - victimes ou non du déversement des déchets - ont des "intérêts financiers" dans cette affaire et voient là "un moyen d’échapper à la misère".
De l’autre côté de la juge Dudok van Heel, qui tentait tant bien que mal de préserver le bon déroulement de l’audience, les avocats des victimes rétorquaient que Trafigura avait "frauduleusement modifié des procès verbaux et des témoignages".
Il ne s’agit pas de la première procédure introduite par les victimes de la catastrophe environnementale contre Trafigura. Regroupées au sein d’une association de droit néerlandais, elles avaient été déboutées en novembre 2016.
Selon les médias néerlandais, il est probable que cette nouvelle démarche des victimes soit également vaine. La décision de la Cour d’Amsterdam ne devrait pas être donnée avant six semaines.
Trafigura, aujourd’hui basée à Singapour et à Genève, a toujours nié que le déversement ait provoqué décès et maladies graves. La multinationale du négoce des matières premières, notamment de pétrole, avait ses quartiers généraux en Suisse et était enregistrée aux Pays-Bas en 2006.
Elle n’a jamais été condamnée pour le déversement mais des accords à l’amiable ont été conclus en Grande-Bretagne et en Côte d’Ivoire.
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