Il y a parfois des parcours de vie, et particulièrement politiques qui sont une véritable source d’inspiration, même d’admiration. La vie de Félix Houphouët-Boigny en est une . Né le 18 octobre 1905, jusqu’à sa mort en 1993, nous n’avons pas assez de mots pour « saluer » sa vision et son action politique. Le français, Charles de Gaulle avait une seule phrase pour le premier président ivoirien : « un cerveau politique de premier ordre » cela a-t-il été bien compris ? Amplement pas bien. Beaucoup d’Africains n’ont pas apprécié les prises de positions de Félix Houphouët-Boigny dans sa campagne de dialogue avec l’Afrique du Sud, dont la gouvernance se reposait sur le développement séparé ou l’apartheid courageux, il envoya Laurent Dona Fologo pour dire aux « Blancs » qu’il ne peut passer sous silence le traitement inhumain infligé aux noirs, métis et indiens sud-africains. Quelques années plus tard, Félix Houphouët-Boigny à Abidjan va donner un cours magistral de sciences politiques à plus de deux cents journalistes africains, européens, asiatiques ; il va se livrer à la lecture de ce qui oppose Arabes et arabes qui ne sont d’accord que sur leurs désaccords. Au cœur de cette actualité, Abidjan la capitale politique et administrative de la Côte d’Ivoire devenait le sommet mondial autour des règlements de conflits dans le monde : Habib Dourguiba de Tunisie, Mobutu Sesse Seko du Zaïre. Aujourd’hui République démocratique du Congo. Le chef de l’Etat du Vatican Jean Paul II, le français François Mitterrand ont eu des entretiens en tête à tête avec Félix Houphouët-Boigny. Tenez-vous bien ! Félix Houphouët-Boigny était le seul Africain membre de la commission qui élabora la constitution actuelle de la France. Décidément, on aurait beaucoup à dire, s’il vivait encore. Nous dirons tout simplement que de 1905 à 2017 Félix Houphouët aurait 112 ans aujourd’hui. Et sans doute, l’homme qui a été le fruit de l’audace et de la pensée positive, serait encore redoutablement habile à régler certains conflits constitutionnels de l’Afrique. Résultat : Félix Houphouët-Boigny connaissait et sur toute la ligne les histoires politiques du Mali avec Modibo Kéita. Il est allé plus loin avec Gnassingbé Eyadema du Togo ; Félix Houphouët-Boigny disait à ceux qui ne le comprenaient pas, que tout Président de la République a trois juges : Dieu, sa conscience et son peuple. Malheureusement cette réflexion du père de l’indépendance de la Côte d’Ivoire, n’était pas celle de Dieu qui dans son extension du pouvoir divin rappela Félix Houphouët-Boigny à lui en décembre 1993. Avec le renvoi de l’image et même à 112 ans, Félix Houphouët-Boigny pourrait changer la vie des Ivoiriens aujourd’hui. Le titre de notre article laisse entendre que l’ombre de « l’enfant de Yamoussoukro » plane encore sur la vie politique et morale de la Côte d’Ivoire.
Ben Ismaël
Ben Ismaël