- Monsieur le Représentant Résident du PNUD ;
- Madame la Représentante Résident de l’UNFPA ;
- Madame la Représentante Résidente de l’ONUFEMMES ;
- Monsieur le Représentant Résident de l’UNICEF ;
- Monsieur le Représentant Résident de l’UNESCO ;
- Monsieur l’Ambassadeur de l’Union Européenne ;
- Madame la Présidente de la Commission Nationale des Droits de l’Homme ;
- Monsieur le Directeur de la Médecine Hospitalière ;
- Monsieur le Responsable de la Cellule Spéciale d’Enquête et d’Instruction ;
- Monsieur le Représentant du Directeur Exécutif du Fonds pour les Victimes de la CPI ;
- Messieurs les Membres du Comité de Coordination et de Suivi du Processus de Réparation des Préjudices ;
- Mesdames et Messieurs les Présidents et Représentants des ONG nationales et internationales ;
- Mesdames et Messieurs les Présidents et Représentants des Organisations de la Société Civile ;
- Mesdames et Messieurs les Présidents et Représentants des Associations de victimes ;
- Chers parents de victimes ;
- Chères victimes ;
- Chers partenaires de la presse ;
- Distingués invités ;
- Mesdames et Messieurs ;
C’est avec un réel plaisir que je vous accueille ce matin au PNCS, un cadre devenu familier dans le processus de réparation des préjudices des crises survenues en Côte d’Ivoire. A toutes et à tous, je souhaite la bienvenue.
Je vous dis un grand merci pour votre présence qui marque votre attachement à un processus dont le succès repose sur uneparticipation inclusive et une franche collaboration entre différents acteurs.
Mesdames et Messieurs,
Le 4 août 2015, Monsieur le Président de la République, SEM Alassane Ouattara, lançait officiellement le processus de réparation des préjudices des crises survenues en Côte d’Ivoire avec le démarrage de la phase pilote. Pour sa mise en œuvre, en attendant que la liste unique consolidée en cours d’élaboration par la Commission Nationale pour la Réconciliation et l’Indemnisation des Victimes des crises survenues en Côte d’Ivoire (CONARIV) soit prête, cette phase s’est appuyée sur des listes déjà disponibles.
Pour les décès, la liste utilisée, transmise à la Cellule Spéciale d’Enquête et d’Instruction, est celle de la Commission Nationale d’Enquête (CNE). Pour les blessés, les listes proviennent de l’ex-Ministère de la Solidarité, de la Famille, de la Femme et de l’Enfant (Direction des Victimes de Guerre), et de l’Autorité pour le Désarmement, la Démobilisation et la Réintégration des ex-Combattants (ADDR). Au total, la phase pilote a concerné 4500 victimes, réparties entre 3500 décès et 1000 blessés.
Pour la bonne conduite du processus de réparation, un Comité de coordination et de suivi du processus de réparation, en abrégé (CCSPR), a été mis en place. Il est composé des ministères techniques suivants :
• Ministère de la Femme, de la Protection de l’Enfant et de la Solidarité ;
• Ministère de la Justice et des Droits de l’Homme ;
• Ministère de la Santé et de l’Hygiène Publique ;
• Ministère d’Etat, Ministère de la Défense;
• Ministère de l’Intérieur;
• Ministère de l’Education Nationale, de l’Enseignement Technique et de la Formation Professionnelle ;
• Ministère de l’Economie et des Finances ;
• Ministère du Budget et du Portefeuille de l’Etat ;
• Ministère de l’Emploi et de la Protection Sociale ;
• Ministère de la Communication.
La supervision de la prise en charge médicale est assurée par la Ministère de la Santé Publique et de l’Hygiène Publique à travers la Direction de la Médecine Hospitalière (DMH).
La signature de conventions avec des structures sanitaires publiques ou privées (CHU, cliniques, pharmacies, laboratoires d’examens biologiques ou radiologiques, centres spécialisés de prothèses), a permis d’offrir la meilleure qualité de soins aux blessés.
Je voudrais, à ce stade de mes propos, exprimer mes sincères remerciements et ma profonde gratitude à Monsieur le Président de la République, dont la ferme volonté de soulager les victimes et les familles des victimes s’est traduitepar la mise en place d’un fonds spécial, d’une dotation initiale de 10 milliards en 2015.
Mesdames et Messieurs,
Pour la réussite de la phase pilote, qui était un véritable défi, nous avons bénéficié du concours inestimable des autres ministères techniques, des partenaires techniques et financiers, des autorités préfectorales et municipales, des chefs de villages et leaders communautaires, des organisations de la société civile, des organisations non gouvernementales nationales et internationales.
A tous, je dis un grand merci pour leur contribution.
Au niveau des ministères techniques, permettez-moi d’adresser des remerciements particuliers aux Ministères en charge de la Justice, de la Santé, de l’Intérieur et de la Défense, pour leur implication active dans la préparation du lancement de la phase pilote le 4 août 2015 au Palais Présidentiel et pour la suite du processus.
Au niveau des partenaires techniques et financiers, j’adresse mes remerciements particuliers à tout le Système des Nations Unies, singulièrement au PNUD et à l’UNFPA qui ont été toujours à nos côtés.
Je voudrais remercier ICTJ pour le renforcement des capacités en justice transitionnelle des agents du Ministère, des membres du CCSPR et des associations de victimes.
A partir des leçons apprises de la phase pilote, nous pourrons mieux gérer la grande phase où les défis à relever sont encore plus importants.
Mesdames et Messieurs,
Les dispositions prises lors de la phase pilote pour la compassion aux ayants droit de victimes décédées et la prise en charge médicale et psychologique des blessés demeurent celles qui seront en vigueur au cours de la grande phase :
• une somme de 1000 000 FCFA/victime aux ayants droit de victimes décédées ;
• une prise en charge médicale et psychologique pour les blessés qui seront référés dans les structures sanitaires publiques ou privées avec lesquelles des conventions ont été établies ;
• une somme de 150 000 FCFA comme frais de transport aux blessés pour se rendre dans les centres de soins.
Pour rapprocher les services de prise en charge médicale et psychologique des blessés, d’autres conventions de partenariat vont être signées dans les prochains jours.
La grande phase qui démarre aujourd’hui intègre d’autres formes de réparation. Au niveau individuel, il s’agit de la prise en charge scolaire pour les orphelins et de l’appui à des Activités Génératrices de Revenus (AGR) pour les victimes en situation de précarité.
Au niveau des réparations communautaires, le processus a démarré avec les consultations des populations sur l’ensemble du territoire national. La prochaine étape est l’organisation d’un atelier, avec tous les acteurs et parties prenantes, pour l’élaboration d’un plan de réparation.
Je voudrais remercier le PNUD, le FNUAP et l’ONG SMET J. pour leur accompagnement technique et financier dans cette activité très importante. Je voudrais également inviter les autres partenaires à s’y impliquer compte tenu de l’impact des projets communautaires sur l’amélioration des conditions de vie des populations, le renforcement de la cohésion sociale et la consolidation de la paix.
A travers les infrastructures sociales de base, il s’agit d’apporter aux populations des réponsesconcrètes à leurs droits à l’éducation, à la santé ou à l’eau potable.
Les réparations communautaires, c’est aussi les réponses symboliques apportées aux populations pour tourner définitivement les pages tristes de notre histoire récente et garantir la non-répétition de ce qui s’est passé. Il s’agit de l’édification de mémoriaux pour rappeler aux Ivoiriens, et à tous ceux qui vivent avec nous, les attitudes et comportements à éviter ou à adopter pour que notre pays connaisse une paix sociale durable.
Nous sommes heureux de l’appui que nous allons recevoir du Fonds des Victimes de la Cour Pénale Internationale (CPI) pour la mise en œuvre des réparations communautaires.
Je prie Monsieur le Représentant du Directeur Exécutif du Fonds, présent parmi nous, de lui transmettre nos chaleureuses salutations et nos remerciements pour la collaboration avec mon département ministériel.
Mesdames et Messieurs,
Nous avons fait du chemin. Mais il reste des défis importants, avec certainement des obstacles à franchir. C’est avec la participation de tous que nous pouvons y arriver. Pour créer cette synergie, le Comité de Coordination et de Suivi du Processus de Réparation des préjudices sera élargi :
• aux associations de victimes (deux membres, dont l’un issu d’une plateforme d’organisations féminines) ;
• aux organisations de la société civile (un membre issu d’une plateforme d’associations des droits de l’homme) ;
• à la Chambre Nationale des Rois et Chefs Traditionnels de Côte d’Ivoire (un membre).
Nous devons, à travers la réparation des préjudices, réussir à apaiser les cœurs et à atténuer les douleurs des victimes, des parents de victimes et des communautés.
Chères victimes,
Chers parents de victimes,
Malgré vos douleurs, je vous invite à l’apaisement et au renoncement à la vengeance.Par nos sacrifices et concessions réciproques, nous avons tenu le pari de réussirl’élection présidentielle d’octobre 2015 dans un environnement apaisé. En cette circonstance, nous avons mis l’intérêt général avant tout autre intérêt particulier ou partisan.Il en fut de même pour les élections législatives 2016 où, en dehors de cas isolés, le scrutin s’est déroulé dans un climat de non violence. Pour rester dans cette dynamique de renforcement de la cohésion sociale et de l’unité nationale, nous devons, absolument, intégrer la culture de la paix dans nos attitudes et comportements quotidiens.
Aux hommes et partis politiques,
Vos actes et paroles, dans la perspective des élections de 2020, ont commencé déjà à provoquer des inquiétudes et des traumatismes au sein des populations. Je vous invite donc à l’apaisement. Évitons d’entretenir les rumeurs dont les effets ne sont pas toujours maîtrisables. Combattons tous ensemble la désinformation, la sous-information et les doutes semés volontairement dans les esprits, pour des objectifs électoralistes.
Hommes politiques, votre responsabilité est grande dans la consolidation de la paix en Côte d’Ivoire. Évitons de retomber dans la violence verbale et/ou physique, comme en 2010, dans les erreurs du passé, pour épargner notre beau pays de nouvelles meurtrissures et douleurs. Nous avons déjà trop pleuré.
Le maintien de la paix en Côte d’Ivoire, à travers l’ONUCI, est devenu un modèle de réussite que les Nations Unies nous invitent à partager avec le monde entier. Il en est de même dans le domaine de la justice transitionnelle où d’autres pays africains viennent s’inspirer de notre expérience. Il y a quelques jours, nous avons reçu une mission malienne à cet effet. Aujourd’hui même, à 13 heures, c’est une délégation centrafricaine qui sera reçue.
Ramener la paix dans notre pays est le résultat de la volonté commune de tous les Ivoiriens, sans aucune distinction. Nous devons conjuguer nos efforts pour rester ce modèle qui indique la route à suivre à ceux qui sont encore en quête de paix dans leur pays.
Mesdames et Messieurs,
Pour clore mes propos, je voudrais réitérer mes remerciements à Monsieur le Président de la République, SEM Alassane Ouattara, qui a mis la réparation des préjudices des crises au cœur du processus de la réconciliation nationale, et à Monsieur le Premier Ministre, Chef du Gouvernement, SEM Amadou Gon Coulibaly, pour toute l’attention accordée au processus de réparation.
Je voudrais également réitérer mes remerciements à tous nos partenaires nationaux et internationaux pour leur appui technique et financier.
Je voudrais renouveler toute la compassion de Monsieur le Président de la République et de la Nation ivoirienne aux victimes et aux parents de victimes. Ils vivent des douleurs partagées par tous leurs compatriotes.
Malgré ces douleurs, parfois à la cicatrisation difficile, je les exhorte, une nouvelle fois, au pardon pour qu’une autre page, pleine d’espérance, s’ouvre pour notre pays.
Réapprenons à vivre avec nos différences, si nous voulons bâtir une Nation forte, fraternelle et solidaire, fruit de notre capacité à aller à l’émergence à l’horizon 2020 et au développement durable.
Unis, sommes plus forts.
Je vous remercie.
Professeur Mariatou KONE
Ministre de la Femme, de la Protection de l'Enfant et de la Solidarité
- Madame la Représentante Résident de l’UNFPA ;
- Madame la Représentante Résidente de l’ONUFEMMES ;
- Monsieur le Représentant Résident de l’UNICEF ;
- Monsieur le Représentant Résident de l’UNESCO ;
- Monsieur l’Ambassadeur de l’Union Européenne ;
- Madame la Présidente de la Commission Nationale des Droits de l’Homme ;
- Monsieur le Directeur de la Médecine Hospitalière ;
- Monsieur le Responsable de la Cellule Spéciale d’Enquête et d’Instruction ;
- Monsieur le Représentant du Directeur Exécutif du Fonds pour les Victimes de la CPI ;
- Messieurs les Membres du Comité de Coordination et de Suivi du Processus de Réparation des Préjudices ;
- Mesdames et Messieurs les Présidents et Représentants des ONG nationales et internationales ;
- Mesdames et Messieurs les Présidents et Représentants des Organisations de la Société Civile ;
- Mesdames et Messieurs les Présidents et Représentants des Associations de victimes ;
- Chers parents de victimes ;
- Chères victimes ;
- Chers partenaires de la presse ;
- Distingués invités ;
- Mesdames et Messieurs ;
C’est avec un réel plaisir que je vous accueille ce matin au PNCS, un cadre devenu familier dans le processus de réparation des préjudices des crises survenues en Côte d’Ivoire. A toutes et à tous, je souhaite la bienvenue.
Je vous dis un grand merci pour votre présence qui marque votre attachement à un processus dont le succès repose sur uneparticipation inclusive et une franche collaboration entre différents acteurs.
Mesdames et Messieurs,
Le 4 août 2015, Monsieur le Président de la République, SEM Alassane Ouattara, lançait officiellement le processus de réparation des préjudices des crises survenues en Côte d’Ivoire avec le démarrage de la phase pilote. Pour sa mise en œuvre, en attendant que la liste unique consolidée en cours d’élaboration par la Commission Nationale pour la Réconciliation et l’Indemnisation des Victimes des crises survenues en Côte d’Ivoire (CONARIV) soit prête, cette phase s’est appuyée sur des listes déjà disponibles.
Pour les décès, la liste utilisée, transmise à la Cellule Spéciale d’Enquête et d’Instruction, est celle de la Commission Nationale d’Enquête (CNE). Pour les blessés, les listes proviennent de l’ex-Ministère de la Solidarité, de la Famille, de la Femme et de l’Enfant (Direction des Victimes de Guerre), et de l’Autorité pour le Désarmement, la Démobilisation et la Réintégration des ex-Combattants (ADDR). Au total, la phase pilote a concerné 4500 victimes, réparties entre 3500 décès et 1000 blessés.
Pour la bonne conduite du processus de réparation, un Comité de coordination et de suivi du processus de réparation, en abrégé (CCSPR), a été mis en place. Il est composé des ministères techniques suivants :
• Ministère de la Femme, de la Protection de l’Enfant et de la Solidarité ;
• Ministère de la Justice et des Droits de l’Homme ;
• Ministère de la Santé et de l’Hygiène Publique ;
• Ministère d’Etat, Ministère de la Défense;
• Ministère de l’Intérieur;
• Ministère de l’Education Nationale, de l’Enseignement Technique et de la Formation Professionnelle ;
• Ministère de l’Economie et des Finances ;
• Ministère du Budget et du Portefeuille de l’Etat ;
• Ministère de l’Emploi et de la Protection Sociale ;
• Ministère de la Communication.
La supervision de la prise en charge médicale est assurée par la Ministère de la Santé Publique et de l’Hygiène Publique à travers la Direction de la Médecine Hospitalière (DMH).
La signature de conventions avec des structures sanitaires publiques ou privées (CHU, cliniques, pharmacies, laboratoires d’examens biologiques ou radiologiques, centres spécialisés de prothèses), a permis d’offrir la meilleure qualité de soins aux blessés.
Je voudrais, à ce stade de mes propos, exprimer mes sincères remerciements et ma profonde gratitude à Monsieur le Président de la République, dont la ferme volonté de soulager les victimes et les familles des victimes s’est traduitepar la mise en place d’un fonds spécial, d’une dotation initiale de 10 milliards en 2015.
Mesdames et Messieurs,
Pour la réussite de la phase pilote, qui était un véritable défi, nous avons bénéficié du concours inestimable des autres ministères techniques, des partenaires techniques et financiers, des autorités préfectorales et municipales, des chefs de villages et leaders communautaires, des organisations de la société civile, des organisations non gouvernementales nationales et internationales.
A tous, je dis un grand merci pour leur contribution.
Au niveau des ministères techniques, permettez-moi d’adresser des remerciements particuliers aux Ministères en charge de la Justice, de la Santé, de l’Intérieur et de la Défense, pour leur implication active dans la préparation du lancement de la phase pilote le 4 août 2015 au Palais Présidentiel et pour la suite du processus.
Au niveau des partenaires techniques et financiers, j’adresse mes remerciements particuliers à tout le Système des Nations Unies, singulièrement au PNUD et à l’UNFPA qui ont été toujours à nos côtés.
Je voudrais remercier ICTJ pour le renforcement des capacités en justice transitionnelle des agents du Ministère, des membres du CCSPR et des associations de victimes.
A partir des leçons apprises de la phase pilote, nous pourrons mieux gérer la grande phase où les défis à relever sont encore plus importants.
Mesdames et Messieurs,
Les dispositions prises lors de la phase pilote pour la compassion aux ayants droit de victimes décédées et la prise en charge médicale et psychologique des blessés demeurent celles qui seront en vigueur au cours de la grande phase :
• une somme de 1000 000 FCFA/victime aux ayants droit de victimes décédées ;
• une prise en charge médicale et psychologique pour les blessés qui seront référés dans les structures sanitaires publiques ou privées avec lesquelles des conventions ont été établies ;
• une somme de 150 000 FCFA comme frais de transport aux blessés pour se rendre dans les centres de soins.
Pour rapprocher les services de prise en charge médicale et psychologique des blessés, d’autres conventions de partenariat vont être signées dans les prochains jours.
La grande phase qui démarre aujourd’hui intègre d’autres formes de réparation. Au niveau individuel, il s’agit de la prise en charge scolaire pour les orphelins et de l’appui à des Activités Génératrices de Revenus (AGR) pour les victimes en situation de précarité.
Au niveau des réparations communautaires, le processus a démarré avec les consultations des populations sur l’ensemble du territoire national. La prochaine étape est l’organisation d’un atelier, avec tous les acteurs et parties prenantes, pour l’élaboration d’un plan de réparation.
Je voudrais remercier le PNUD, le FNUAP et l’ONG SMET J. pour leur accompagnement technique et financier dans cette activité très importante. Je voudrais également inviter les autres partenaires à s’y impliquer compte tenu de l’impact des projets communautaires sur l’amélioration des conditions de vie des populations, le renforcement de la cohésion sociale et la consolidation de la paix.
A travers les infrastructures sociales de base, il s’agit d’apporter aux populations des réponsesconcrètes à leurs droits à l’éducation, à la santé ou à l’eau potable.
Les réparations communautaires, c’est aussi les réponses symboliques apportées aux populations pour tourner définitivement les pages tristes de notre histoire récente et garantir la non-répétition de ce qui s’est passé. Il s’agit de l’édification de mémoriaux pour rappeler aux Ivoiriens, et à tous ceux qui vivent avec nous, les attitudes et comportements à éviter ou à adopter pour que notre pays connaisse une paix sociale durable.
Nous sommes heureux de l’appui que nous allons recevoir du Fonds des Victimes de la Cour Pénale Internationale (CPI) pour la mise en œuvre des réparations communautaires.
Je prie Monsieur le Représentant du Directeur Exécutif du Fonds, présent parmi nous, de lui transmettre nos chaleureuses salutations et nos remerciements pour la collaboration avec mon département ministériel.
Mesdames et Messieurs,
Nous avons fait du chemin. Mais il reste des défis importants, avec certainement des obstacles à franchir. C’est avec la participation de tous que nous pouvons y arriver. Pour créer cette synergie, le Comité de Coordination et de Suivi du Processus de Réparation des préjudices sera élargi :
• aux associations de victimes (deux membres, dont l’un issu d’une plateforme d’organisations féminines) ;
• aux organisations de la société civile (un membre issu d’une plateforme d’associations des droits de l’homme) ;
• à la Chambre Nationale des Rois et Chefs Traditionnels de Côte d’Ivoire (un membre).
Nous devons, à travers la réparation des préjudices, réussir à apaiser les cœurs et à atténuer les douleurs des victimes, des parents de victimes et des communautés.
Chères victimes,
Chers parents de victimes,
Malgré vos douleurs, je vous invite à l’apaisement et au renoncement à la vengeance.Par nos sacrifices et concessions réciproques, nous avons tenu le pari de réussirl’élection présidentielle d’octobre 2015 dans un environnement apaisé. En cette circonstance, nous avons mis l’intérêt général avant tout autre intérêt particulier ou partisan.Il en fut de même pour les élections législatives 2016 où, en dehors de cas isolés, le scrutin s’est déroulé dans un climat de non violence. Pour rester dans cette dynamique de renforcement de la cohésion sociale et de l’unité nationale, nous devons, absolument, intégrer la culture de la paix dans nos attitudes et comportements quotidiens.
Aux hommes et partis politiques,
Vos actes et paroles, dans la perspective des élections de 2020, ont commencé déjà à provoquer des inquiétudes et des traumatismes au sein des populations. Je vous invite donc à l’apaisement. Évitons d’entretenir les rumeurs dont les effets ne sont pas toujours maîtrisables. Combattons tous ensemble la désinformation, la sous-information et les doutes semés volontairement dans les esprits, pour des objectifs électoralistes.
Hommes politiques, votre responsabilité est grande dans la consolidation de la paix en Côte d’Ivoire. Évitons de retomber dans la violence verbale et/ou physique, comme en 2010, dans les erreurs du passé, pour épargner notre beau pays de nouvelles meurtrissures et douleurs. Nous avons déjà trop pleuré.
Le maintien de la paix en Côte d’Ivoire, à travers l’ONUCI, est devenu un modèle de réussite que les Nations Unies nous invitent à partager avec le monde entier. Il en est de même dans le domaine de la justice transitionnelle où d’autres pays africains viennent s’inspirer de notre expérience. Il y a quelques jours, nous avons reçu une mission malienne à cet effet. Aujourd’hui même, à 13 heures, c’est une délégation centrafricaine qui sera reçue.
Ramener la paix dans notre pays est le résultat de la volonté commune de tous les Ivoiriens, sans aucune distinction. Nous devons conjuguer nos efforts pour rester ce modèle qui indique la route à suivre à ceux qui sont encore en quête de paix dans leur pays.
Mesdames et Messieurs,
Pour clore mes propos, je voudrais réitérer mes remerciements à Monsieur le Président de la République, SEM Alassane Ouattara, qui a mis la réparation des préjudices des crises au cœur du processus de la réconciliation nationale, et à Monsieur le Premier Ministre, Chef du Gouvernement, SEM Amadou Gon Coulibaly, pour toute l’attention accordée au processus de réparation.
Je voudrais également réitérer mes remerciements à tous nos partenaires nationaux et internationaux pour leur appui technique et financier.
Je voudrais renouveler toute la compassion de Monsieur le Président de la République et de la Nation ivoirienne aux victimes et aux parents de victimes. Ils vivent des douleurs partagées par tous leurs compatriotes.
Malgré ces douleurs, parfois à la cicatrisation difficile, je les exhorte, une nouvelle fois, au pardon pour qu’une autre page, pleine d’espérance, s’ouvre pour notre pays.
Réapprenons à vivre avec nos différences, si nous voulons bâtir une Nation forte, fraternelle et solidaire, fruit de notre capacité à aller à l’émergence à l’horizon 2020 et au développement durable.
Unis, sommes plus forts.
Je vous remercie.
Professeur Mariatou KONE
Ministre de la Femme, de la Protection de l'Enfant et de la Solidarité