Comme on le dit, la fin et le début d’année engendrent des sentiments mitigés. Tristesse d’être passé à côté de son sujet, satisfaction d’avoir mené le bon combat, mais surtout comment appréhender la nouvelle année qui nous tend les bras. Dans quelle posture se tenir pour que le nouveau soleil qui point à l’horizon nous soit favorable. Dans tous les cas de figures, pour peu responsable que l’on soit, un bilan s’impose. Vider les contentieux, interroger nos actes manqués, se plaindre du fait de n’avoir pu briser certains murs, mais aussi se réjouir, humblement, d’avoir accompli des performances, d’avoir tendu la main à un sinistré, d’avoir offert du pain à un frère, à une sœur. Quoiqu’il en soit, au crépuscule d’une année, émergent des questionnements.
Selon les réponses qu’on aura trouvées à l’issue de ce brainstorming, comme le dit le sage, il ne faut pas tomber dans la satisfaction béate, ni se résigner parce qu’on n’aura pas réussi dans l’accomplissement de nos actions. Il est vrai, le temps peut nous être compté, mais il faut toujours avoir les yeux rivés sur ses ambitions et ses objectifs. Il y a 24 heures que 2018 a étendu son voile sur l’humanité. Dans une lumineuse interview contenue dans notre livraison de cette semaine, un pasteur et théologien, parlant du devenir de la Côte d’Ivoire, a dit ceci : « 2018, est une année de transition ». Propos anagogiques dont le décryptage pourra se faire plus tard mais en ce qui concerne les Ivoiriens et leurs dirigeants, 2018 marque une étape importante dans la vie de la Nation. Cette année, en effet, signifie qu’il ne reste que deux ans, soit 730 jours, pour que le pays soit émergent. C’est-à-dire aux portes de l’industrialisation. En effet, sous la férule d’Alassane Ouattara, président de la république, la Côte d’Ivoire a pris le pari d’émerger. Cela est une gageure, d’autant plus qu’au regard de la définition que les économistes donne de la notion, ce challenge, n’est aucunement une sinécure. Est considéré comme pays émergent, celui « dont le Pib par habitant est inférieur à celui des pays développés, mais qui connait une croissance économique rapide, et dont le niveau de vie ainsi que les structures économiques convergent vers ceux des pays développés », définissent les économistes.
C’est bien à l’aune de cette définition que nous pouvons jauger de la capacité de la Côte d’Ivoire à atteindre cette fatidique étape vers l’industrialisation. Il faut, en tout état de cause, saluer la volonté d’Alassane Ouattara qui, dès sa prise des rênes de l’Etat, a annoncé les couleurs. Dès lors, des efforts ont été faits, des actions ont été accomplies et des visions ont été définies. Les institutions de Bretton Woods, incarnées par le Fonds monétaire international (Fmi) et la Banque mondiale (Bm) ont bien perçu les signaux émis par la Côte d’Ivoire, et ont décidé de l’accompagner dans ce titanesque projet. Ces institutions, en effet, n’ont de cesse de vanter les mérites du gouvernement ivoirien dont les performances, selon elles, sont exponentielles. Grande première dans l’histoire du Fmi, le Fonds a octroyé un prêt à la Côte d’Ivoire sans que le Conseil d’administration n’ait siégé. Bien flatteurs tous ces égards à l’endroit de ce pays qui sort d’une violente crise post-électorale. Il y a de quoi à espérer, selon des spécialistes. Mais il faut se dire les choses clairement. Toutes les performances réalisées par la Côte d’Ivoire ne sont encore qu’au niveau macroéconomique. C’est-à-dire qu’elles répondent aux normes des institutions économiques et financières internationales mais ne profitent aucunement aux Ivoiriens. La plupart d’entre eux continuant à vivre avec moins de 500 Fcfa par jour. Le maire de la commune huppée de Cocody, lors d’une remise de cadeaux à des enfants, a fait une révélation de taille. « Contrairement à ce que l’on croit, ¾ des populations de Cocody sont démunies », a dit le premier magistrat de la commune présidentielle. Que dire donc de celles d’Abobo, de Yopougon, est-on tenté de s’interroger. Dans bien de domaines, l’émergence demeure une vue de l’esprit en Côte d’Ivoire. A deux ans de 2020, date-butoir, il nous faut tous, dirigeants et populations, bander les muscles pour y parvenir. Que 2018 nous donne les arguments pour ne pas que cette ambition ne soit un vœu pieu.
Bonne année à toutes et à toutes et à tous !
Par Charles L. TRA-BI
Selon les réponses qu’on aura trouvées à l’issue de ce brainstorming, comme le dit le sage, il ne faut pas tomber dans la satisfaction béate, ni se résigner parce qu’on n’aura pas réussi dans l’accomplissement de nos actions. Il est vrai, le temps peut nous être compté, mais il faut toujours avoir les yeux rivés sur ses ambitions et ses objectifs. Il y a 24 heures que 2018 a étendu son voile sur l’humanité. Dans une lumineuse interview contenue dans notre livraison de cette semaine, un pasteur et théologien, parlant du devenir de la Côte d’Ivoire, a dit ceci : « 2018, est une année de transition ». Propos anagogiques dont le décryptage pourra se faire plus tard mais en ce qui concerne les Ivoiriens et leurs dirigeants, 2018 marque une étape importante dans la vie de la Nation. Cette année, en effet, signifie qu’il ne reste que deux ans, soit 730 jours, pour que le pays soit émergent. C’est-à-dire aux portes de l’industrialisation. En effet, sous la férule d’Alassane Ouattara, président de la république, la Côte d’Ivoire a pris le pari d’émerger. Cela est une gageure, d’autant plus qu’au regard de la définition que les économistes donne de la notion, ce challenge, n’est aucunement une sinécure. Est considéré comme pays émergent, celui « dont le Pib par habitant est inférieur à celui des pays développés, mais qui connait une croissance économique rapide, et dont le niveau de vie ainsi que les structures économiques convergent vers ceux des pays développés », définissent les économistes.
C’est bien à l’aune de cette définition que nous pouvons jauger de la capacité de la Côte d’Ivoire à atteindre cette fatidique étape vers l’industrialisation. Il faut, en tout état de cause, saluer la volonté d’Alassane Ouattara qui, dès sa prise des rênes de l’Etat, a annoncé les couleurs. Dès lors, des efforts ont été faits, des actions ont été accomplies et des visions ont été définies. Les institutions de Bretton Woods, incarnées par le Fonds monétaire international (Fmi) et la Banque mondiale (Bm) ont bien perçu les signaux émis par la Côte d’Ivoire, et ont décidé de l’accompagner dans ce titanesque projet. Ces institutions, en effet, n’ont de cesse de vanter les mérites du gouvernement ivoirien dont les performances, selon elles, sont exponentielles. Grande première dans l’histoire du Fmi, le Fonds a octroyé un prêt à la Côte d’Ivoire sans que le Conseil d’administration n’ait siégé. Bien flatteurs tous ces égards à l’endroit de ce pays qui sort d’une violente crise post-électorale. Il y a de quoi à espérer, selon des spécialistes. Mais il faut se dire les choses clairement. Toutes les performances réalisées par la Côte d’Ivoire ne sont encore qu’au niveau macroéconomique. C’est-à-dire qu’elles répondent aux normes des institutions économiques et financières internationales mais ne profitent aucunement aux Ivoiriens. La plupart d’entre eux continuant à vivre avec moins de 500 Fcfa par jour. Le maire de la commune huppée de Cocody, lors d’une remise de cadeaux à des enfants, a fait une révélation de taille. « Contrairement à ce que l’on croit, ¾ des populations de Cocody sont démunies », a dit le premier magistrat de la commune présidentielle. Que dire donc de celles d’Abobo, de Yopougon, est-on tenté de s’interroger. Dans bien de domaines, l’émergence demeure une vue de l’esprit en Côte d’Ivoire. A deux ans de 2020, date-butoir, il nous faut tous, dirigeants et populations, bander les muscles pour y parvenir. Que 2018 nous donne les arguments pour ne pas que cette ambition ne soit un vœu pieu.
Bonne année à toutes et à toutes et à tous !
Par Charles L. TRA-BI