L’élection de George Weah, comme vingt-deuxième président du Libéria, me fait imaginer,
d’ores et déjà, à un match passionnant de football, pas à cause de sa carrière de footballeur,
mais surtout en raison du comportement des spectateurs aux matchs et durant les matchs.
Des comportements identiques à ceux des peuples, face aux élus. Tout commence dans
l’enthousiasme à l’entrée des équipes. Chaque public de supporters vibre en voyant ses
idoles, son équipe favorite. La sortie des vestiaires est l’un des actes que j’aime dans un
match de football. Il faut aller dans un stade, et non regarder un match en direct à la télé,
pour le comprendre. Rien que la vue de son joueur préféré donne de l’espoir, l’espoir de
gagner le match en survolant les adversaires. Si à la quinzième minute, l’équipe favorite ne
marque aucun but, tout un brouhaha s’élève des gradins. Les mécontentements se font
entendre. C’est alors que les discussions et les disputes éclatent entre supporters de même
camp et de camp opposé. Tout geste et tout acte sont l’objet de critiques plus ou moins
malveillantes. La démocratie se joue parfaitement sur une tribune de football. Son équipe,
son footballeur leader doit pouvoir tout faire rapidement en un temps record. Le spectateur
ne remarque jamais d’adversaire face à son équipe préférée. Par conséquent, cette dernière
doit se trouver sur un boulevard de défilé sans aucun obstacle devant elle. Certains même
quittent les gradins avant la fin du match. Et cette connaissance d’un public de spectateurs
sera l’un des atouts d’un homme qui connait bien Abidjan, surtout le quartier Angré. Les
ingrédients du début d’un match de football et jusqu’à sa fin ne lui sont pas inconnus. Le
premier défi sera l’impatience. Tout peuple vit dans l’impatience. Comment la vaincre et
travailler avec sérénité pour une victoire. Ce ne sera pas du tout facile. Pour tous les peuples
africains, une élection présidentielle ou toutes élections est un jeu du millionnaire gagnant.
Aucun pays n’y échappe. Pour des raisons liées à la civilisation africaine, les peuples
attendent de leurs dirigeants monts et merveilles. Un président de la République c’est le
Dieu sur terre. Il peut tout et il doit tout faire. Même ceux qui ont de la culture et de
l’instruction n’attendent qu’on leur donne chaque mois des enveloppes, des enveloppes
contenant des millions ; Surtout pour son électorat. Comme cela est impossible on imagine
les mécontentements dans tous les milieux avant même le premier quart d’heure du match.
Notamment au niveau de la jeunesse, des étudiants. Tout le monde sait que le plus grand
marché de Monrovia est une gigantesque concentration de jeunes diplômés sans emploi qui
y font de petits métiers. Disant dans ses premières déclarations qu’il fera appel aux
investisseurs, George Weah montre son choix économique. Le libéralisme. Pour satisfaire
une jeunesse africaine assoiffée d’emplois de « luxe », le libéralisme ne sera pas la panacée.
Le communisme qui peut employer toute la jeunesse libérienne est « hors de saison. »
Aucun pays ne l’applique. On imagine d’ores et déjà le divorce entre la star et ses fans. Mais
le pire, comme dans tous les pays africains, résidera dans le tribalisme. Tout commencera
avec la nomination des membres dirigeants du pays. Aucun nommé ne sera vu sous l’angle
de la compétence mais de sa région, de son ethnie. Georges Weah a ouvert lui-même la
boite à pandore en faisant la différence entre les natifs et les libériens venus d’ailleurs. C’est
vrai que c’était pour des raisons électoralistes mais son plus grand défi sera le tribalisme,
l’une des grandes causes des différentes guerres de ce petit pays. L’atmosphère du pays
sera, très rapidement, viciée par ce tribalisme ambiant. Toute critique, tout jugement
comme ailleurs, sur le continent partira des images ethniques. Un individu est aimé ou
détesté à cause de son ethnie ou de sa région. Cette énergie mise à critiquer avec
malveillance tout et tous sont à l’origine des débâcles persistants de l’Afrique et des
africains. Il est impossible d’être ainsi aigri, de tout voir en noir, d’être contre tous,
d’annoncer chaque semaine des malheurs sans qu’on y prenne soi-même de grands
malheurs, de voir ses affaires s’effriter. Quand on remarque la chute de ses affaires, de ses
bilans négatifs, il est inutile de chercher loin l’origine de son bilan négatif. Il faut interroger
soi-même son cœur, sa conscience, son subconscient. Passer toute la journée à humer
l’encens de la haine, de la jalousie, de l’envie, de l’hypocrisie étouffe le cœur, paralyse les
actions et fait échouer toute entreprise. Einstein disait que le hasard c’est Dieu qui se
promène incognito. Débarrassez-vous de vos mauvais sentiments pour vous trouver pas
surpris sur le chemin de Dieu. Ainsi va l’Afrique. A la semaine prochaine.
Par Isaïe Biton Koulibaly
d’ores et déjà, à un match passionnant de football, pas à cause de sa carrière de footballeur,
mais surtout en raison du comportement des spectateurs aux matchs et durant les matchs.
Des comportements identiques à ceux des peuples, face aux élus. Tout commence dans
l’enthousiasme à l’entrée des équipes. Chaque public de supporters vibre en voyant ses
idoles, son équipe favorite. La sortie des vestiaires est l’un des actes que j’aime dans un
match de football. Il faut aller dans un stade, et non regarder un match en direct à la télé,
pour le comprendre. Rien que la vue de son joueur préféré donne de l’espoir, l’espoir de
gagner le match en survolant les adversaires. Si à la quinzième minute, l’équipe favorite ne
marque aucun but, tout un brouhaha s’élève des gradins. Les mécontentements se font
entendre. C’est alors que les discussions et les disputes éclatent entre supporters de même
camp et de camp opposé. Tout geste et tout acte sont l’objet de critiques plus ou moins
malveillantes. La démocratie se joue parfaitement sur une tribune de football. Son équipe,
son footballeur leader doit pouvoir tout faire rapidement en un temps record. Le spectateur
ne remarque jamais d’adversaire face à son équipe préférée. Par conséquent, cette dernière
doit se trouver sur un boulevard de défilé sans aucun obstacle devant elle. Certains même
quittent les gradins avant la fin du match. Et cette connaissance d’un public de spectateurs
sera l’un des atouts d’un homme qui connait bien Abidjan, surtout le quartier Angré. Les
ingrédients du début d’un match de football et jusqu’à sa fin ne lui sont pas inconnus. Le
premier défi sera l’impatience. Tout peuple vit dans l’impatience. Comment la vaincre et
travailler avec sérénité pour une victoire. Ce ne sera pas du tout facile. Pour tous les peuples
africains, une élection présidentielle ou toutes élections est un jeu du millionnaire gagnant.
Aucun pays n’y échappe. Pour des raisons liées à la civilisation africaine, les peuples
attendent de leurs dirigeants monts et merveilles. Un président de la République c’est le
Dieu sur terre. Il peut tout et il doit tout faire. Même ceux qui ont de la culture et de
l’instruction n’attendent qu’on leur donne chaque mois des enveloppes, des enveloppes
contenant des millions ; Surtout pour son électorat. Comme cela est impossible on imagine
les mécontentements dans tous les milieux avant même le premier quart d’heure du match.
Notamment au niveau de la jeunesse, des étudiants. Tout le monde sait que le plus grand
marché de Monrovia est une gigantesque concentration de jeunes diplômés sans emploi qui
y font de petits métiers. Disant dans ses premières déclarations qu’il fera appel aux
investisseurs, George Weah montre son choix économique. Le libéralisme. Pour satisfaire
une jeunesse africaine assoiffée d’emplois de « luxe », le libéralisme ne sera pas la panacée.
Le communisme qui peut employer toute la jeunesse libérienne est « hors de saison. »
Aucun pays ne l’applique. On imagine d’ores et déjà le divorce entre la star et ses fans. Mais
le pire, comme dans tous les pays africains, résidera dans le tribalisme. Tout commencera
avec la nomination des membres dirigeants du pays. Aucun nommé ne sera vu sous l’angle
de la compétence mais de sa région, de son ethnie. Georges Weah a ouvert lui-même la
boite à pandore en faisant la différence entre les natifs et les libériens venus d’ailleurs. C’est
vrai que c’était pour des raisons électoralistes mais son plus grand défi sera le tribalisme,
l’une des grandes causes des différentes guerres de ce petit pays. L’atmosphère du pays
sera, très rapidement, viciée par ce tribalisme ambiant. Toute critique, tout jugement
comme ailleurs, sur le continent partira des images ethniques. Un individu est aimé ou
détesté à cause de son ethnie ou de sa région. Cette énergie mise à critiquer avec
malveillance tout et tous sont à l’origine des débâcles persistants de l’Afrique et des
africains. Il est impossible d’être ainsi aigri, de tout voir en noir, d’être contre tous,
d’annoncer chaque semaine des malheurs sans qu’on y prenne soi-même de grands
malheurs, de voir ses affaires s’effriter. Quand on remarque la chute de ses affaires, de ses
bilans négatifs, il est inutile de chercher loin l’origine de son bilan négatif. Il faut interroger
soi-même son cœur, sa conscience, son subconscient. Passer toute la journée à humer
l’encens de la haine, de la jalousie, de l’envie, de l’hypocrisie étouffe le cœur, paralyse les
actions et fait échouer toute entreprise. Einstein disait que le hasard c’est Dieu qui se
promène incognito. Débarrassez-vous de vos mauvais sentiments pour vous trouver pas
surpris sur le chemin de Dieu. Ainsi va l’Afrique. A la semaine prochaine.
Par Isaïe Biton Koulibaly