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Politique Publié le jeudi 5 avril 2018 | AFP

Côte d’Ivoire: première séance et premier président pour un sénat contesté

© AFP Par SIA KAMBOU
Yamoussoukro : Jeannot Kouadio Ahoussou élu premier président du sénat ivoirien lors d’une session inaugurale
Jeudi 5 avril 2018. L’élection du tout premier président du premier Sénat ivoirien s’est déroulée, lors d’une séance inaugurale, à la Fondation internationale Félix Houphouët-Boigny pour la recherche de la paix de Yamoussoukro.
Yamoussoukro (Côte d’Ivoire) - Jugé "illégal" par une opposition qui y voit un antre de "clientélisme", le tout nouveau Sénat ivoirien a tenu jeudi sa séance inaugurale et élu un baron du régime à sa présidence.

En absence d’opposition --celle-ci a boycotté le scrutin et n’a donc pas de sénateur--, il n’y a pas eu de suspense: Jeannot Ahousso Kouadio, 67 ans, candidat de la coalition au pouvoir en Côte d’Ivoire (Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix, RHDP), a été élu au perchoir à l’unanimité moins un nul.

Membre du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), allié du Rassemblement des Républicains (RDR) du président ivoirien Alassane Ouattara, M. Ahousso-Kouadio était depuis 2013 ministre d’Etat chargé du Dialogue politique et des relations avec les institutions. Il a été brièvement Premier ministre en 2012 pendant le premier mandat de M. Ouattara. Il est aussi président de la région du Bélier (centre), dont Yamoussoukro est le chef-lieu.

"Le Sénat va contribuer à prendre en compte les problèmes des populations à la base puisque nous sommes l’émanation des collectivités territoriales", "c’est une institution forte au service de la démocratie", a déclaré après son élection celui qui devient le cinquième personnage de l’Etat ivoirien.

"Nous allons booster la décentralisation et permettre aux élus locaux d’être des agents du développement", a assuré à l’AFP Raymond N’Dohi, sénateur-maire de Koumassi, une commune d’Abidjan.

Les soixante-six sénateurs et sénatrices élus le 24 mars se sont réunis dans l’enceinte de la fondation Félix Houphouët-Boigny pour la paix, un bâtiment grandiose et vide, tout de marbres, marqueterie et lustres géants, bâti dans les années 1980 par le père de l’indépendance ivoirienne, qui rêvait de transformer son village natal en métropole.

Cet "éléphant blanc", n’abritant jusqu’alors qu’épisodiquement des cérémonies, devrait donc trouver une nouvelle utilité en accueillant le Sénat, dont la prochaine session est fixée le 12 avril. Trente-trois sénateurs doivent encore être nommés par le président Ouattara, selon la Constitution.

- ’nulle et non avenue’ -

Nouvelle institution prévue par la Constitution de 2016, mais seulement mise en place cette année, le Sénat est vivement contesté par l’opposition.

"C’est une institution illégale, budgétivore et qui va contre les intérêts de la Nation", a réagi le porte-parole du Front Populaire ivoirien (FPI) Boubakar Koné, joint par téléphone après la première séance du Sénat.

"Nous avons manifesté contre le Sénat et contre le système électoral, et nous allons continuer de le faire", a ajouté M. Koné, également secrétaire général par intérim du FPI, parti de l’ancien président Laurent Gbgabo détenu par la Cour pénale internationale (CPI). "L’installation du Sénat est nulle et non avenue".

L’opposition ainsi que la société civile ont parlé de "clientélisme" et critiqué les sénatoriales, soulignant que l’opposition ayant boycotté les élections locales de 2013, il aurait été plus juste de tenir l’élection de ce premier Sénat après les élections municipales et régionales qui doivent avoir lieu cette année, à une date restant à fixer.

Cette élection a en effet eu lieu au scrutin universel indirect, les conseillers municipaux et régionaux des 197 communes et 31 régions, ainsi que les députés, constituant le collège électoral.

Le président de la plateforme d’opposition Ensemble pour la démocratie et la souveraineté (EDS), Georges-Armand Ouégnin, a fustigé un "déni de démocratie".

"Nous ne sommes pas concernés par ce Sénat émanant d’élections organisées par un organe illégal et illégitime, la Commission électorale indépendante" (CEI), a-t-il expliqué à l’AFP.

Coalition qui regroupe des partis politiques, des associations de la société civile et le FPI, EDS accuse la Commission d’être déséquilibrée en faveur du pouvoir, et exige sa refonte.

Le pouvoir a jusqu’à présent refusé cette demande, et l’actuel CEI devrait donc organiser les prochains scrutins, les municipales et régionales, courant 2018 mais aussi et surtout la prochaine présidentielle de 2020 qui est déjà dans toutes les têtes.

de/pgf/jpc
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