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Société Publié le mardi 5 mars 2019 | AIP

JIF 2019 : Aïchatou Mindaoudou appelle à une « pleine participation » des femmes aux processus de paix

© AIP Par DR
JIF 2019: La femme leader Aichatou Mindaoudou
Abidjan, Dernière représentante spéciale du secrétaire général de l’ONU en Côte d’Ivoire de mai 2013 à juin 2017, la Nigérienne Aïchatou Mindaoudou plaide pour une « pleine participation » des femmes aux processus de paix et de sortie de crise en Afrique.

Dans une tribune publiée, en prélude à la Journée Internationale de la Femme JIF 2019 prévue le 08 mars, la diplomate nigérienne propose « quelques actions concrètes, éprouvées qui pourraient être généralisées pour la pleine participation des femmes dans les processus de paix et de sortie de crise », pour qu’elles sachent « mieux investir les domaines de la médiation et contribuer à endiguer les cycles de violence ».

Dans ce texte intitulée « Au-delà des mots : agissons concrètement pour la pleine participation des femmes dans les processus de paix et de sortie de crise en Afrique ! », Mme Mindahoudou déplore le fait que « l’expérience a démontré que les femmes qui ont pris part, au niveau local, au processus de retour de la paix et de cohésion sociale, ne sont quasiment jamais invitées, ou sont si peu conviées, aux grandes réunions pour partager leur expérience ».

Tandis que, paradoxalement, « partout dans les zones de conflit ou post conflit, des femmes leaders insoupçonnées et médiatrices naturelles ont émergé et ont fait évoluer de façon conséquente la paix sociale et le vivre ensemble dans leurs communautés », écrit-elle.

Elle estime qu’il importe « non seulement de soutenir et d’accompagner ces femmes mais encore d’en faire des vecteurs efficaces pour la promotion des droits, de la cohésion sociale et de la paix dans leurs communautés (...), parce qu’« elles constitueront un réseau solide, une composante essentielle dans la consolidation des acquis du maintien de la paix dans les pays concernés ».

A son avis, « valoriser l’action de ces femmes leaders et de ces médiatrices naturelles et les accompagner contribuera sans nul doute à l’avènement d’une Afrique exempte de conflits et résolument engagée dans le développement économique et social dans lequel les femmes, pour paraphraser Mao Zedong, soutiennent leur moitié du ciel, c’est à dire joueront le rôle qui est le leur ».

Elle affirme que c’est beaucoup plus à ce niveau qu’au niveau normatif que des « moyens adéquats » doivent être injectés pour faire avancer de façon résolue la question de la participation efficiente des femmes dans les processus de paix et de sortie de crise pour leur permettre d’être reconnues sur le terrain de la médiation.

L’analyse de cette femme leader part du constat que l’impact des conflits en particulier sur les femmes, mais également « la nécessité » de les impliquer dans la prévention et à la résolution des conflits, a fait adopter, en 2000, la Résolution 1325 sur les femmes, la paix et la sécurité par le Conseil de sécurité pour accroître la prise en compte des femmes et leur rôle dans la résolution des conflits et dans les processus de paix.

Elle rappelle que sur le terrain, la mise en œuvre de cette Résolution a permis d’élaborer et d’adopter une planification soucieuse de la parité entre les sexes et qu’à ce titre, une participation plus accentuée des femmes aux efforts de la paix a été effective et remarquée.

Elle cite à titre d’exemple la protection des droits fondamentaux des femmes et des filles, une présence accrue des femmes policières dans les missions de maintien de la paix, la mise en place de comités de veille et de suivi des violences sexuelles, un investissement significatif des femmes dans les processus de dialogue politique, de réconciliation nationale, de justice transitionnelle, de promotion du respect des droits de l’Homme.

Elles ont contribué à la Réforme du secteur de la sécurité (RSS) et aux processus de Démobilisation, Désarmement et de Réinsertion (DDR), à travers notamment la mise en place de réseaux « Genre et réforme du secteur de sécurité au sein des forces armées » et l’augmentation de l’admission de femmes dans les écoles de police et de gendarmerie, souligne-t-elle.

Dame Mindaoudou relève également qu’une dynamique d’ensemble s’appuyant sur de petits projets communautaires pour soutenir l’autonomisation des femmes à travers leurs associations et leurs coopératives a été initiée et que l’accent a concomitamment été mis sur la sensibilisation et la communication dans différents domaines pour transformer l’éventail des opportunités politiques, juridiques et économiques en actions concrètes.

Elle déplore, cependant, que 20 ans après, au niveau des différents pays, le constat n’est pas reluisant, peu d’entre eux ayant développé et appliqué les Plans nationaux d’action (PNA) et que beaucoup de défis subsistent qui nécessitent d’être relevés.

Elle en appelle donc à un engagement soutenu de l’ensemble des femmes et de ceux qui les soutiennent.

« Au-delà des rencontres dans des salles climatisées assorties de litanies de recommandations difficilement mises en œuvre, il s’agit de s’engager à transformer réellement sur le terrain l’éventail des opportunités politiques, juridiques et économiques en actions concrètes », lance-t-elle.

Pour elle, « c’est possible. L’une des solutions consisterait à mettre l’accent sur des actions de proximité qui prennent en compte les femmes victimes de conflits et les femmes en zones de conflit, celles-là mêmes qui ne sont pas toujours présentes dans les grands fora internationaux ou régionaux, alors qu’elles en sont le principal objet ».

(AIP)

aaa/tm
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