Abidjan - Directrice centrale de l’Agence ivoirienne de presse (AIP), Mme Oumou Barry Sana est la seule femme à la tête d’un organe de presse de service public. Prix d’excellence du meilleur communicateur en 2016, elle salue la totale implication des femmes leaders à la tête de leur activité et livre, dans cet entretien, quelques recettes de sa réussite, sa vision de la femme dans le secteur des médias, à la faveur de la Journée internationale des droits de la femme (JIF 2019) célébrée le vendredi 8 mars.
Madame la directrice, nous avons célébré, vendredi, la Journée internationale des droits de la femme. Que vous inspire le thème de cette année consacré au « numérique pour l’autonomisation des femmes » ?
Directrice de l’AIP : Le numérique permet aux femmes de renforcer leurs performances en se cultivant davantage. Avec le numérique, on n’a pas besoin d’aller forcément dans une école pour apprendre et acquérir de nouvelles compétences et expériences. Le numérique permet aux femmes de se développer en acquérant de nouvelles expériences. Le Net constitue une somme d’expériences. Quand on vous demande par exemple de rédiger un discours, vous disposez de la structure de sorte qu’en restant tranquillement dans son foyer, on peut avoir une source d’expériences pour faire mieux.
Dans le paysage médiatique, vous êtes la seule femme à la tête d’un organe de service public. Comment vivez-vous ce statut ?
Directrice AIP : Je suis très heureuse de faire partie de ces femmes qui ont été choisies parmi tant d’autres, qui sont très méritantes.
Comment vous y vous prenez-vous pour relever le challenge ?
Directrice AIP : Lorsqu’une femme dirige une structure, on a l’impression qu’elle ne doit avoir aucun défaut dans son management contrairement aux hommes. Elle doit forcement réussir, elle a une obligation de résultat coûte que coûte. Les femmes managers sont prudentes donc méticuleuses et s’investissent totalement pour mériter la confiance placée en elle. Quand elles délèguent, le contrôle est un impératif pour elles. Ce qui ne plait pas forcément.
Quel regard portez-vous sur la représentation des femmes dans les instances de décision dans les médias publics ?
Les femmes sont malheureusement fort peu représentées. Saly Silué Konaté par exemple est directrice de Radio Côte d’Ivoire, mais elle a un patron qui est le directeur général de la RTI (Radiodiffusion télévision ivoirienne) alors que je suis ma propre patronne. Je dirige l’AIP en âme et conscience. C’est une grande responsabilité.
Nous venons de recevoir une délégation du Niger. Je leur ai dit que ce n’est pas l’argent mis à la disposition de la structure qui fait changer les choses. Quand j’ai été nommée, j’ai passé deux nuits blanches. Je me demandais si les agents allaient accepter ma nomination, s’ils allaient accepter de travailler, de changer de comportement parce que j’ai vu comment on travaillait auparavant. J’ai donc dis à nos visiteurs que le plus grand capital, ce sont les hommes et qu’avant l’argent, il faut faire comprendre aux agents le bien-fondé du changement de comportement, l’intérêt de s’engager à fond.
Les femmes souhaitent que le taux de représentativité des femmes dans les assemblées élues soit porté de 30 à 50%. N’est-ce pas utopique ?
Non, pas du tout. Les femmes sont compétentes. Le seul problème, c’est qu’elles n’osent pas. Elles se mettent en arrière-plan. En nous efforçant de prendre les devants, nous allons avancer.
Vous avez remporté le Prix d’excellence du meilleur communicateur en 2016. Plusieurs agents ont glané de nombreux lauriers. Avez-vous une botte secrète sous la manchette pour continuer sur la lancée ?
Directrice AIP : Je n’ai pas de botte secrète. Seul le travail paie. Si vous faites une petite rétrospective, vous constaterez que c’est à partir de mon prix que tout a décollé. Les agents ont eu un modèle. Pas seulement les femmes. Les gens se sont dit si la directrice a réussi, c’est que nous le pouvons aussi. Cela a créé l’engouement et l’émulation.
Ce qui a joué, c’est qu’avec la politique managériale participative où le travailleur est une priorité que nous avons mis en place, la production journalière d’articles de presse et les recettes se sont accrues de façon substantielle.
Comment intégrez- vous la promotion de la femme et son émergence dans organe ?
Directrice AIP : Nous le faisons en nommant les femmes à des postes de responsabilité. Nous comptons une sous-directrice, ce qui n’existait pas. Nous avons deux rédactrices en chef, deux chefs de Desks et deux chefs d’antennes régionales. Nous ne pouvons pas chasser les hommes, mais chaque fois qu’un poste se libère, nous recrutons des femmes.
Comment entrevoyez-vous l’avenir ?
Je n’aime pas beaucoup parler de perspectives parce que quand vous avez une petite idée, les gens vous la piquent. Mais j’encourage tout le monde à la performance, à l’abnégation et à l’amour du travail. Quand tu aimes ce que tu fais, tu excelles.
(AIP)
Entretien réalisé par André Ahua
Madame la directrice, nous avons célébré, vendredi, la Journée internationale des droits de la femme. Que vous inspire le thème de cette année consacré au « numérique pour l’autonomisation des femmes » ?
Directrice de l’AIP : Le numérique permet aux femmes de renforcer leurs performances en se cultivant davantage. Avec le numérique, on n’a pas besoin d’aller forcément dans une école pour apprendre et acquérir de nouvelles compétences et expériences. Le numérique permet aux femmes de se développer en acquérant de nouvelles expériences. Le Net constitue une somme d’expériences. Quand on vous demande par exemple de rédiger un discours, vous disposez de la structure de sorte qu’en restant tranquillement dans son foyer, on peut avoir une source d’expériences pour faire mieux.
Dans le paysage médiatique, vous êtes la seule femme à la tête d’un organe de service public. Comment vivez-vous ce statut ?
Directrice AIP : Je suis très heureuse de faire partie de ces femmes qui ont été choisies parmi tant d’autres, qui sont très méritantes.
Comment vous y vous prenez-vous pour relever le challenge ?
Directrice AIP : Lorsqu’une femme dirige une structure, on a l’impression qu’elle ne doit avoir aucun défaut dans son management contrairement aux hommes. Elle doit forcement réussir, elle a une obligation de résultat coûte que coûte. Les femmes managers sont prudentes donc méticuleuses et s’investissent totalement pour mériter la confiance placée en elle. Quand elles délèguent, le contrôle est un impératif pour elles. Ce qui ne plait pas forcément.
Quel regard portez-vous sur la représentation des femmes dans les instances de décision dans les médias publics ?
Les femmes sont malheureusement fort peu représentées. Saly Silué Konaté par exemple est directrice de Radio Côte d’Ivoire, mais elle a un patron qui est le directeur général de la RTI (Radiodiffusion télévision ivoirienne) alors que je suis ma propre patronne. Je dirige l’AIP en âme et conscience. C’est une grande responsabilité.
Nous venons de recevoir une délégation du Niger. Je leur ai dit que ce n’est pas l’argent mis à la disposition de la structure qui fait changer les choses. Quand j’ai été nommée, j’ai passé deux nuits blanches. Je me demandais si les agents allaient accepter ma nomination, s’ils allaient accepter de travailler, de changer de comportement parce que j’ai vu comment on travaillait auparavant. J’ai donc dis à nos visiteurs que le plus grand capital, ce sont les hommes et qu’avant l’argent, il faut faire comprendre aux agents le bien-fondé du changement de comportement, l’intérêt de s’engager à fond.
Les femmes souhaitent que le taux de représentativité des femmes dans les assemblées élues soit porté de 30 à 50%. N’est-ce pas utopique ?
Non, pas du tout. Les femmes sont compétentes. Le seul problème, c’est qu’elles n’osent pas. Elles se mettent en arrière-plan. En nous efforçant de prendre les devants, nous allons avancer.
Vous avez remporté le Prix d’excellence du meilleur communicateur en 2016. Plusieurs agents ont glané de nombreux lauriers. Avez-vous une botte secrète sous la manchette pour continuer sur la lancée ?
Directrice AIP : Je n’ai pas de botte secrète. Seul le travail paie. Si vous faites une petite rétrospective, vous constaterez que c’est à partir de mon prix que tout a décollé. Les agents ont eu un modèle. Pas seulement les femmes. Les gens se sont dit si la directrice a réussi, c’est que nous le pouvons aussi. Cela a créé l’engouement et l’émulation.
Ce qui a joué, c’est qu’avec la politique managériale participative où le travailleur est une priorité que nous avons mis en place, la production journalière d’articles de presse et les recettes se sont accrues de façon substantielle.
Comment intégrez- vous la promotion de la femme et son émergence dans organe ?
Directrice AIP : Nous le faisons en nommant les femmes à des postes de responsabilité. Nous comptons une sous-directrice, ce qui n’existait pas. Nous avons deux rédactrices en chef, deux chefs de Desks et deux chefs d’antennes régionales. Nous ne pouvons pas chasser les hommes, mais chaque fois qu’un poste se libère, nous recrutons des femmes.
Comment entrevoyez-vous l’avenir ?
Je n’aime pas beaucoup parler de perspectives parce que quand vous avez une petite idée, les gens vous la piquent. Mais j’encourage tout le monde à la performance, à l’abnégation et à l’amour du travail. Quand tu aimes ce que tu fais, tu excelles.
(AIP)
Entretien réalisé par André Ahua