Une zone monétaire décidée pour tous les pays de l’Afrique de l’Ouest anglophone et francophone depuis 1987 par les chefs d’Etat, la monnaie unique commune devrait être mise en place en 2002-2003. Et pourtant, la mise en place de la nouvelle monnaie commune de la CEDEAO, L’Eco, piétine à ce jour. Les présidents ivoirien Alassane Ouattara et français, Emmanuel Macron, avaient annoncé, en décembre dernier, la fin du Franc CFA pour la zone UEMOA au profit de l’Eco. Cette décision a été entérinée par le gouvernement français à travers l’adoption d’une loi. Sauf revirement de dernière minute, l’abandon du franc Cfa pour l’Eco, décidé par les pays de l’UEMOA entre en principe en vigueur dès demain 1er juillet 2020. Une crise de confiance fait rage entre des chefs d’Etat anglophones de la zone et ceux de l’UEMOA. Le problème de leadership entre certains chefs d’Etat a fait que les choses coincent. Même si personne n’a jamais remis en cause cette monnaie commune dont le nom Eco a été donné en 2019 par tous les chefs d’Etat de la CEDEAO.
Tout est techniquement prêt pour l’Eco
Il y a l’aspect technique et l’aspect politique qui entre en ligne de compte. Selon des économistes avérés, techniquement, tout est prêt du point de vue de la rationalité économique pour que l’Eco soit une effectivité en juillet. Depuis des années, il a été mis sur pied des institutions. Il y a l’institution monétaire de l’Afrique de l’Ouest qui travaille sur cet aspect technique. Notons que pour arriver à une zone monétaire, il y a différents critères sur lesquels l’institution a travaillé. Les structures ont également travaillé sur la monnaie elle-même. C’est-à-dire les billets, la valeur faciale etc. L’on serait même capable de présenter un spécimen aujourd’hui, à en croire les techniciens.
Ce sont les politiques qui bloquent
Le vrai problème se trouverait au niveau des politiques. Ce sont eux qui bloquent de sorte qu’au premier juillet, on peut ne pas être prêt. Certains pays à l’instar du Nigéria accusent l’UEMOA d’agir unilatéralement pour choisir l’Eco comme sa monnaie. Or ce n’est pas l’UEMOA seule qui a décidé du nom ECO. Ce sont les 15 pays de la CEDEAO. La logique aurait voulu qu’on conserve le FCFA. Puisqu‘il est prouvé techniquement que depuis des décennies, les pays qui ont formé la zone monétaire UEMOA ont réalisé des performances économiques nettement meilleures aux pays qui n’en sont pas membres. Le Ghana et le Libéria avaient par exemple souhaité se joindre mais face à la zone UEMOA déjà organisée, ils ont préféré attendre pour ne pas être fragilisés dans les débats. C’est pour cela qu’ils ont créé la zone monétaire de l’Afrique de l’Ouest avec les autres pays comme la Guinée en vue de venir aussi en groupe avec une position plus renforcée. Le problème est que la Guinée et les autres pays anglophones n’ont pas d’accords de coopération avec l’Europe ou la France. Ce qui fait que lorsqu’ils décident, ils y vont. Or les pays de l’UEMOA ont signé un accord de coopération monétaire avec la France et l’Europe. Dès lors, pour aller à l’Eco, l’UEMOA est obligée de signer d’autres accords de coopérations monétaires avec la France et l’Europe. Selon les économistes, il ne faut pas créer une monnaie pour une monnaie. Il faut que la monnaie soit solide, convertible et crédible. Il faut donc des accords de coopération pour que la monnaie ait toutes ces qualités. L’UEMOA est obligée de remettre en cause les accords de coopérations signés avec la France et l’Europe. De ce point de vue, ils n’ont pas besoin de l’avis des pays qui ne sont pas membres de l’UEMOA. Les Pays de l’UEMOA ont discuté avec les Français pour leur dire qu’ils vont rompre l’accord de coopération monétaire et traiter de la question de la parité ainsi que des réserves. Tout ce qui a été décidé a été entériné par la loi par le gouvernement français. Donc pour l’Eco, il va falloir chercher à signer des accords monétaires avec l’idée d’avoir une fixité. Car s’il n’y a pas de fixité, l’Eco ne pourra pas tenir selon les économistes. C’est la fixité qui rend la monnaie crédible et l’économie stable et met en confiance les investisseurs.
Le critère de convergence comme condition pour l’Eco est une vision erronée
Il y a un processus pour réaliser l’Union monétaire. La première étape est la zone de libre-échange, ensuite l’union douanière, le marché commun et enfin l’union économique et monétaire. A chaque étape, on essaie d’ajuster pour qu’il y ait des similarités pour que les pays soient à peu près au même niveau. Les pays de l’UEMOA, par exemple, n’ont pas actuellement le même niveau. Il y a une position où on demande que les critères soient remplis avant qu’un pays ne soit membre de la zone. Mais 99% des économistes soutiennent que lorsque des pays d’une zone se mettent ensemble, l’économie est plus stable et meilleure que dans les autres pays qui n’y sont pas. C’est sur cette base que l’union économique et monétaire a été créée. C’est donc un faux problème que posent les Anglophones. Selon cette théorie, on a créé la zone et au fur et à mesure, on réalise les critères de convergence. Tout en sachant, bien sûr, que certains critères de l’UEMOA sont erronés. Avec cette théorie, on est sûr d’y arriver. Par exemple, 19 pays sur les 28 de l’Europe remplissent les critères de convergence de l’UE. A partir du moment où l’économie est en perpétuel mouvement et que le bien-être social est une quête permanente, raisonner en termes de remplir les critères avant n’a pas de sens. Ceux qui demandent la mise en place d’un comité pour plancher sur cette question font de la diversion, selon des observateurs avisés. La commission économique de la CEDEAO est déjà là pour cela. Le vrai problème, c’est que le Nigéria qui fait 60% du PIB de l'Afrique de l’Ouest ne serait pas d’accord pour que les réserves de tous les pays de la CEDEAO soient mises ensemble. Sinon techniquement, il n’y a aucun problème.
2 possibilités s’offrent désormais pour sauver l’Eco
Selon des économistes, 2 possibilités s’offrent actuellement pour sortir de l’impasse qui plombe le processus de mise en place de la monnaie commune, l’Eco. La première possibilité est que les pays de l’UEMOA qui ont déjà remis en cause ces accords de coopération monétaire avec la France et l’Union Européenne, poursuivent leur lancée en utilisant la monnaie Eco en attendant que les autres les rejoignent. La deuxième possibilité qui est d’ordre politique est de décider qu’à partir de juillet, tout le monde utilise l’Eco qui sera en circulation dans les 15 pays de la CEDEAO et au fur et à mesure, les critères de convergences vont être remplis et respectés. Sinon techniquement, tout est prêt. Toutes les propositions sont prêtes. La balle est désormais dans le camp des politiques.
FRANCOIS BECANTHY
Tout est techniquement prêt pour l’Eco
Il y a l’aspect technique et l’aspect politique qui entre en ligne de compte. Selon des économistes avérés, techniquement, tout est prêt du point de vue de la rationalité économique pour que l’Eco soit une effectivité en juillet. Depuis des années, il a été mis sur pied des institutions. Il y a l’institution monétaire de l’Afrique de l’Ouest qui travaille sur cet aspect technique. Notons que pour arriver à une zone monétaire, il y a différents critères sur lesquels l’institution a travaillé. Les structures ont également travaillé sur la monnaie elle-même. C’est-à-dire les billets, la valeur faciale etc. L’on serait même capable de présenter un spécimen aujourd’hui, à en croire les techniciens.
Ce sont les politiques qui bloquent
Le vrai problème se trouverait au niveau des politiques. Ce sont eux qui bloquent de sorte qu’au premier juillet, on peut ne pas être prêt. Certains pays à l’instar du Nigéria accusent l’UEMOA d’agir unilatéralement pour choisir l’Eco comme sa monnaie. Or ce n’est pas l’UEMOA seule qui a décidé du nom ECO. Ce sont les 15 pays de la CEDEAO. La logique aurait voulu qu’on conserve le FCFA. Puisqu‘il est prouvé techniquement que depuis des décennies, les pays qui ont formé la zone monétaire UEMOA ont réalisé des performances économiques nettement meilleures aux pays qui n’en sont pas membres. Le Ghana et le Libéria avaient par exemple souhaité se joindre mais face à la zone UEMOA déjà organisée, ils ont préféré attendre pour ne pas être fragilisés dans les débats. C’est pour cela qu’ils ont créé la zone monétaire de l’Afrique de l’Ouest avec les autres pays comme la Guinée en vue de venir aussi en groupe avec une position plus renforcée. Le problème est que la Guinée et les autres pays anglophones n’ont pas d’accords de coopération avec l’Europe ou la France. Ce qui fait que lorsqu’ils décident, ils y vont. Or les pays de l’UEMOA ont signé un accord de coopération monétaire avec la France et l’Europe. Dès lors, pour aller à l’Eco, l’UEMOA est obligée de signer d’autres accords de coopérations monétaires avec la France et l’Europe. Selon les économistes, il ne faut pas créer une monnaie pour une monnaie. Il faut que la monnaie soit solide, convertible et crédible. Il faut donc des accords de coopération pour que la monnaie ait toutes ces qualités. L’UEMOA est obligée de remettre en cause les accords de coopérations signés avec la France et l’Europe. De ce point de vue, ils n’ont pas besoin de l’avis des pays qui ne sont pas membres de l’UEMOA. Les Pays de l’UEMOA ont discuté avec les Français pour leur dire qu’ils vont rompre l’accord de coopération monétaire et traiter de la question de la parité ainsi que des réserves. Tout ce qui a été décidé a été entériné par la loi par le gouvernement français. Donc pour l’Eco, il va falloir chercher à signer des accords monétaires avec l’idée d’avoir une fixité. Car s’il n’y a pas de fixité, l’Eco ne pourra pas tenir selon les économistes. C’est la fixité qui rend la monnaie crédible et l’économie stable et met en confiance les investisseurs.
Le critère de convergence comme condition pour l’Eco est une vision erronée
Il y a un processus pour réaliser l’Union monétaire. La première étape est la zone de libre-échange, ensuite l’union douanière, le marché commun et enfin l’union économique et monétaire. A chaque étape, on essaie d’ajuster pour qu’il y ait des similarités pour que les pays soient à peu près au même niveau. Les pays de l’UEMOA, par exemple, n’ont pas actuellement le même niveau. Il y a une position où on demande que les critères soient remplis avant qu’un pays ne soit membre de la zone. Mais 99% des économistes soutiennent que lorsque des pays d’une zone se mettent ensemble, l’économie est plus stable et meilleure que dans les autres pays qui n’y sont pas. C’est sur cette base que l’union économique et monétaire a été créée. C’est donc un faux problème que posent les Anglophones. Selon cette théorie, on a créé la zone et au fur et à mesure, on réalise les critères de convergence. Tout en sachant, bien sûr, que certains critères de l’UEMOA sont erronés. Avec cette théorie, on est sûr d’y arriver. Par exemple, 19 pays sur les 28 de l’Europe remplissent les critères de convergence de l’UE. A partir du moment où l’économie est en perpétuel mouvement et que le bien-être social est une quête permanente, raisonner en termes de remplir les critères avant n’a pas de sens. Ceux qui demandent la mise en place d’un comité pour plancher sur cette question font de la diversion, selon des observateurs avisés. La commission économique de la CEDEAO est déjà là pour cela. Le vrai problème, c’est que le Nigéria qui fait 60% du PIB de l'Afrique de l’Ouest ne serait pas d’accord pour que les réserves de tous les pays de la CEDEAO soient mises ensemble. Sinon techniquement, il n’y a aucun problème.
2 possibilités s’offrent désormais pour sauver l’Eco
Selon des économistes, 2 possibilités s’offrent actuellement pour sortir de l’impasse qui plombe le processus de mise en place de la monnaie commune, l’Eco. La première possibilité est que les pays de l’UEMOA qui ont déjà remis en cause ces accords de coopération monétaire avec la France et l’Union Européenne, poursuivent leur lancée en utilisant la monnaie Eco en attendant que les autres les rejoignent. La deuxième possibilité qui est d’ordre politique est de décider qu’à partir de juillet, tout le monde utilise l’Eco qui sera en circulation dans les 15 pays de la CEDEAO et au fur et à mesure, les critères de convergences vont être remplis et respectés. Sinon techniquement, tout est prêt. Toutes les propositions sont prêtes. La balle est désormais dans le camp des politiques.
FRANCOIS BECANTHY