Le nouveau Premier ministre ivoirien, Hamed Bakayoko, ministre de la Défense, un pilier du parti au pouvoir, est « un joker de Alassane Ouattara », estiment des observateurs des questions politiques en Côte d’Ivoire.
Le chef de l’Etat, Alassane Ouattara a pris sa décision finale, nommant Hamed Bakayoko comme Premier ministre. Il était déjà sur toutes les lèvres, mais il fallait encore convaincre les derniers sceptiques au sein des instances du Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RDHP), confient des sources proches de la présidence ivoirienne.
Présenté comme un fonceur, Hamed Bakayoko, est un proche du président et un militant historique du parti présidentiel. Le nouveau Premier ministre est un vieux praticien d’arts martiaux qui revendique mettre la détermination et l’audace au cœur de son action.
Entré en politique voici des années, alors qu’il n’était qu’étudiant militant au Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI, ex-parti unique, actuellement dans l’opposition), il finit par en diriger la branche estudiantine avec abnégation.
Il ne tardera toutefois pas à rejoindre le Rassemblement des Républicains (RDR, parti de Ouattara) avant la fin des années 1990. Il opère dans le domaine de la communication qui le mène à devenir journaliste et à fonder le journal Le Patriote, devenu depuis un organe de presse proche du RDR.
Le reste de sa carrière journalistique se passe à Radio Nostalgie où il dirige successivement la branche Côte d’Ivoire puis Afrique. Un poste prestigieux qui, combiné à son très bon relationnel, va l’aider à se tisser un réseau très important au sein des élites médiatiques et politiques d’Afrique de l’Ouest.
Hamed Bakayoko, le joker de Ouattara
Hamed Bakayoko est très tôt pressenti pour ses qualités politiques. Il fait les premières armes de sa carrière gouvernementale comme ministre des Nouvelles technologies, de l’information et de la communication du gouvernement Soro 1, dans le cadre de l’union nationale, entre 2007 et 2010.
Son profil n’est cependant pas encore particulièrement technique : un état de fait qui change lorsqu’il est nommé ministre de l’Intérieur en 2011, à l’arrivée de Alassane Ouattara aux affaires, suite à l’élection présidentielle de 2010.
Cette fonction stratégique est un témoignage précoce de la confiance que lui accorde le président Alassane Ouattara. Il prend les rênes de ce ministère dans un pays miné par l’insécurité au sortir de la crise postélectorale de 2010-2011.
Une tâche dont il sort politiquement renforcé tant son bilan est alors reconnu comme positif. Auréolé de sa nouvelle carrure d’homme d’état fiable, il est appelé sur un nouveau dossier particulièrement brûlant : la réforme des forces armées nationales de Côte d’Ivoire (FANCI).
L’armée ivoirienne rencontre alors des difficultés profondes depuis 2011 et n’est toujours pas parvenue à devenir opérationnelle ; pire, une partie de ses rangs se mutinent en avril 2017. Le président Ouattara espère donc que la poigne et l’énergie d’Hamed Bakayoko, en tant que ministre d’Etat, ministre de la Défense, sauront contraindre les turbulents militaires à se mettre au pas.
Trois ans plus tard la direction prise semble être la bonne et les armées ivoiriennes sont parvenues à enclencher des réformes organiques et même remporter des victoires : telle l’opération « Comoé » en mai 2020, menée aux côtés des forces burkinabè pour neutraliser les terroristes.
L’avènement au sommet
Infatigable, Hamed Bakayoko parvient en 2018 à se faire élire maire d’Abobo (plus d’1 million d’habitants), commune située dans le Nord d’Abidjan, parvenant ainsi à empêcher que cette grande commune d’Abidjan bascule dans le camp de l’opposition.
Cette victoire confirme le statut de « recours d’urgence » du ministre, tout comme elle donne la preuve des talents de politicien, d’orateur et de meneur de foule du patron de la défense ivoirienne. Sa victoire à Abobo et son bilan au ministère de la Défense sont très certainement les raisons de la confiance que le président Ouattara accorde à son nouveau Premier ministre.
Une confiance d’autant plus importante qu’Hamed Bakayoko garde son portefeuille de ministre de la Défense, en plus d’animer le gouvernement. Ce dernier semble ne pas avoir d’ambition présidentielle, déclarant qu’il n’aspire qu’à servir son président, dont il est effectivement proche.
Toutefois, si malgré tout Alassane Ouattara ne devait pas se présenter pour un troisième mandat présidentiel, il ne fait guère de doute qu’Hamed Bakayoko serait parmi les candidats les plus sérieusement envisagés par le RDHP.
AP/ls/APA
Le chef de l’Etat, Alassane Ouattara a pris sa décision finale, nommant Hamed Bakayoko comme Premier ministre. Il était déjà sur toutes les lèvres, mais il fallait encore convaincre les derniers sceptiques au sein des instances du Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RDHP), confient des sources proches de la présidence ivoirienne.
Présenté comme un fonceur, Hamed Bakayoko, est un proche du président et un militant historique du parti présidentiel. Le nouveau Premier ministre est un vieux praticien d’arts martiaux qui revendique mettre la détermination et l’audace au cœur de son action.
Entré en politique voici des années, alors qu’il n’était qu’étudiant militant au Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI, ex-parti unique, actuellement dans l’opposition), il finit par en diriger la branche estudiantine avec abnégation.
Il ne tardera toutefois pas à rejoindre le Rassemblement des Républicains (RDR, parti de Ouattara) avant la fin des années 1990. Il opère dans le domaine de la communication qui le mène à devenir journaliste et à fonder le journal Le Patriote, devenu depuis un organe de presse proche du RDR.
Le reste de sa carrière journalistique se passe à Radio Nostalgie où il dirige successivement la branche Côte d’Ivoire puis Afrique. Un poste prestigieux qui, combiné à son très bon relationnel, va l’aider à se tisser un réseau très important au sein des élites médiatiques et politiques d’Afrique de l’Ouest.
Hamed Bakayoko, le joker de Ouattara
Hamed Bakayoko est très tôt pressenti pour ses qualités politiques. Il fait les premières armes de sa carrière gouvernementale comme ministre des Nouvelles technologies, de l’information et de la communication du gouvernement Soro 1, dans le cadre de l’union nationale, entre 2007 et 2010.
Son profil n’est cependant pas encore particulièrement technique : un état de fait qui change lorsqu’il est nommé ministre de l’Intérieur en 2011, à l’arrivée de Alassane Ouattara aux affaires, suite à l’élection présidentielle de 2010.
Cette fonction stratégique est un témoignage précoce de la confiance que lui accorde le président Alassane Ouattara. Il prend les rênes de ce ministère dans un pays miné par l’insécurité au sortir de la crise postélectorale de 2010-2011.
Une tâche dont il sort politiquement renforcé tant son bilan est alors reconnu comme positif. Auréolé de sa nouvelle carrure d’homme d’état fiable, il est appelé sur un nouveau dossier particulièrement brûlant : la réforme des forces armées nationales de Côte d’Ivoire (FANCI).
L’armée ivoirienne rencontre alors des difficultés profondes depuis 2011 et n’est toujours pas parvenue à devenir opérationnelle ; pire, une partie de ses rangs se mutinent en avril 2017. Le président Ouattara espère donc que la poigne et l’énergie d’Hamed Bakayoko, en tant que ministre d’Etat, ministre de la Défense, sauront contraindre les turbulents militaires à se mettre au pas.
Trois ans plus tard la direction prise semble être la bonne et les armées ivoiriennes sont parvenues à enclencher des réformes organiques et même remporter des victoires : telle l’opération « Comoé » en mai 2020, menée aux côtés des forces burkinabè pour neutraliser les terroristes.
L’avènement au sommet
Infatigable, Hamed Bakayoko parvient en 2018 à se faire élire maire d’Abobo (plus d’1 million d’habitants), commune située dans le Nord d’Abidjan, parvenant ainsi à empêcher que cette grande commune d’Abidjan bascule dans le camp de l’opposition.
Cette victoire confirme le statut de « recours d’urgence » du ministre, tout comme elle donne la preuve des talents de politicien, d’orateur et de meneur de foule du patron de la défense ivoirienne. Sa victoire à Abobo et son bilan au ministère de la Défense sont très certainement les raisons de la confiance que le président Ouattara accorde à son nouveau Premier ministre.
Une confiance d’autant plus importante qu’Hamed Bakayoko garde son portefeuille de ministre de la Défense, en plus d’animer le gouvernement. Ce dernier semble ne pas avoir d’ambition présidentielle, déclarant qu’il n’aspire qu’à servir son président, dont il est effectivement proche.
Toutefois, si malgré tout Alassane Ouattara ne devait pas se présenter pour un troisième mandat présidentiel, il ne fait guère de doute qu’Hamed Bakayoko serait parmi les candidats les plus sérieusement envisagés par le RDHP.
AP/ls/APA