Mes chers compatriotes,
Nous célébrons aujourd’hui les 60 ans de notre indépendance.
Quel meilleur moment pour réfléchir ensemble au chemin parcouru par notre beau pays, à son indépendance d’hier, d’aujourd’hui, surtout de demain.
La majorité d’entre vous n’a pas vécu ce 7 août 1960 et moi-même, j’étais à l’époque très jeune. Mais ce jour- là, la Côte d’Ivoire, notre cher pays, prenait son destin en main.
Bien sûr tout n’était pas parfait :
- Nos institutions étaient importées de l’extérieur, plaquées sur le modèle colonial.
- Nous étions sous le régime d’un parti unique.
- Beaucoup de choses étaient perfectibles.
Sous l’impulsion de Laurent Gbagbo, notre pays a rapidement pris conscience que l’indépendance devait se nourrir de démocratie et que le multipartisme était l’une des conditions de la vraie liberté.
- Il y a 60 ans, nous avions une marge de progression certaine, la Côte d’Ivoire était souvent célébrée comme un modèle.
60 ans plus tard, qu’avons-nous fait du 7 août 1960 ? La Nation ivoirienne est meurtrie, divisée, affaiblie et appauvrie. Elle a souffert d’un coup d’Etat, puis de la rébellion, de la guerre. Le régime au pouvoir, issu de cette guerre, n’a pas su, pas voulu réconcilier son peuple.
Il a en réalité fait tout l’inverse, estimant que le repli identitaire était une garantie pour s’assurer le pouvoir. Les institutions sont instrumentalisées au profit d’un clan toujours plus autocratique.
Depuis hier, le Chef de l'Etat a annoncé qu'il se portait candidat à l’élection présidentielle du 31 octobre 2020, pour un troisième mandat, foulant au pied notre constitution dont il est pourtant le garant, cela au mépris de sa propre parole face au peuple ivoirien et à la communauté internationale. Il affiche à la face du monde l’image d’une Côte d’Ivoire en pleine régression démocratique.
Une décision malheureuse, une candidature confligène dictée par la peur de l'alternance et la défense d'intérêts partisans au détriment de l'intérêt national. Mais le peuple est souverain et l'ancienne génération doit donner une chance à la renaissance de notre pays. C'est pourquoi il nous revient, le 31 octobre 2020, de nous rassembler afin d'apporter à cette volte-face, à cette forfaiture la sanction pacifique et démocratique qu'elle mérite et de mettre définitivement à la retraite cette ancienne génération, au non de l'unité nationale, de la stabilité politique et de la prospérité économique de notre pays.
Depuis de trop longues années, Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé sont les stigmates de cette dérive autoritaire, une souffrance pour tous les amoureux de la liberté. Leur retour et celui de tous les exilés constitue la condition de notre unité nationale. Je m’y emploie dans l’opposition. Moi président, il sera immédiat.
Faillite de la démocratie, faillite de la réconciliation, faillite sociale aussi. Depuis quelques années, l’émergence est souvent présentée en Afrique comme la seconde étape de l’indépendance. Mais dans la vie réelle, la vôtre, celle de tous les jours, il ne suffit pas de brandir des taux de croissance mirobolants pour assurer les fins de mois. Il ne suffit pas de disposer d’éléments de langage, de slogans publicitaires pour nourrir sa population. La communication ne résiste pas à l’épreuve des faits.
Le peuple ivoirien souffre dans l’indifférence générale.
60 ans après l’indépendance, c’est à vous qu’il appartient de reprendre votre destin en main. Personne ne le fera à votre place et je serai à vos côtés pour vous accompagner dans cette renaissance. Je vous en fais le serment.
En 60 ans, le monde a radicalement changé : climat, terrorisme, pandémies. Ensemble, il nous appartient de relever de nouveaux défis.
Notre indépendance s’inscrit aujourd’hui dans la dynamique d’une intégration africaine toujours plus forte. Aucun de nos Etats ne peut s’en sortir sans les autres.
Notre indépendance passe par la construction d’une armée nouvelle, unie par la fraternité d’armes, outil de défense de l’intégrité nationale, soutien au développement, facteur de paix à l’intérieur et l’extérieur du pays.
Notre indépendance impose, qu’ensemble, nous refondions notre Etat Nation dans une IVème République en rupture avec des institutions importées, inefficaces pour faire d’un Etat multi-ethnique une Nation résolument inclusive et soudée.
Notre indépendance doit faire de nous un exemple pour nos voisins,
- par la qualité de notre démocratie, nourrie d’alternances apaisées, et de respect des institutions.
- par la force de notre modèle de développement qui doit intégrer la défense de l’environnement, cet enjeu crucial pour l’humanité tout entière … et encore un peu davantage pour nous, parce-que nous sommes plus fragiles.
Notre indépendance a 60 ans.
C’est l’âge de la maturité. La maturité politique, la maturité démocratique, la maturité économique et sociale.
Tout cela reste à bâtir pour ensemble donner à notre indépendance un nouveau cap, celui de la renaissance.
Bonne fête à toutes et à tous
Fait à Abidjan, le 7 août 2020
Le Président du FPI
Pascal Affi N'Guessan
Nous célébrons aujourd’hui les 60 ans de notre indépendance.
Quel meilleur moment pour réfléchir ensemble au chemin parcouru par notre beau pays, à son indépendance d’hier, d’aujourd’hui, surtout de demain.
La majorité d’entre vous n’a pas vécu ce 7 août 1960 et moi-même, j’étais à l’époque très jeune. Mais ce jour- là, la Côte d’Ivoire, notre cher pays, prenait son destin en main.
Bien sûr tout n’était pas parfait :
- Nos institutions étaient importées de l’extérieur, plaquées sur le modèle colonial.
- Nous étions sous le régime d’un parti unique.
- Beaucoup de choses étaient perfectibles.
Sous l’impulsion de Laurent Gbagbo, notre pays a rapidement pris conscience que l’indépendance devait se nourrir de démocratie et que le multipartisme était l’une des conditions de la vraie liberté.
- Il y a 60 ans, nous avions une marge de progression certaine, la Côte d’Ivoire était souvent célébrée comme un modèle.
60 ans plus tard, qu’avons-nous fait du 7 août 1960 ? La Nation ivoirienne est meurtrie, divisée, affaiblie et appauvrie. Elle a souffert d’un coup d’Etat, puis de la rébellion, de la guerre. Le régime au pouvoir, issu de cette guerre, n’a pas su, pas voulu réconcilier son peuple.
Il a en réalité fait tout l’inverse, estimant que le repli identitaire était une garantie pour s’assurer le pouvoir. Les institutions sont instrumentalisées au profit d’un clan toujours plus autocratique.
Depuis hier, le Chef de l'Etat a annoncé qu'il se portait candidat à l’élection présidentielle du 31 octobre 2020, pour un troisième mandat, foulant au pied notre constitution dont il est pourtant le garant, cela au mépris de sa propre parole face au peuple ivoirien et à la communauté internationale. Il affiche à la face du monde l’image d’une Côte d’Ivoire en pleine régression démocratique.
Une décision malheureuse, une candidature confligène dictée par la peur de l'alternance et la défense d'intérêts partisans au détriment de l'intérêt national. Mais le peuple est souverain et l'ancienne génération doit donner une chance à la renaissance de notre pays. C'est pourquoi il nous revient, le 31 octobre 2020, de nous rassembler afin d'apporter à cette volte-face, à cette forfaiture la sanction pacifique et démocratique qu'elle mérite et de mettre définitivement à la retraite cette ancienne génération, au non de l'unité nationale, de la stabilité politique et de la prospérité économique de notre pays.
Depuis de trop longues années, Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé sont les stigmates de cette dérive autoritaire, une souffrance pour tous les amoureux de la liberté. Leur retour et celui de tous les exilés constitue la condition de notre unité nationale. Je m’y emploie dans l’opposition. Moi président, il sera immédiat.
Faillite de la démocratie, faillite de la réconciliation, faillite sociale aussi. Depuis quelques années, l’émergence est souvent présentée en Afrique comme la seconde étape de l’indépendance. Mais dans la vie réelle, la vôtre, celle de tous les jours, il ne suffit pas de brandir des taux de croissance mirobolants pour assurer les fins de mois. Il ne suffit pas de disposer d’éléments de langage, de slogans publicitaires pour nourrir sa population. La communication ne résiste pas à l’épreuve des faits.
Le peuple ivoirien souffre dans l’indifférence générale.
60 ans après l’indépendance, c’est à vous qu’il appartient de reprendre votre destin en main. Personne ne le fera à votre place et je serai à vos côtés pour vous accompagner dans cette renaissance. Je vous en fais le serment.
En 60 ans, le monde a radicalement changé : climat, terrorisme, pandémies. Ensemble, il nous appartient de relever de nouveaux défis.
Notre indépendance s’inscrit aujourd’hui dans la dynamique d’une intégration africaine toujours plus forte. Aucun de nos Etats ne peut s’en sortir sans les autres.
Notre indépendance passe par la construction d’une armée nouvelle, unie par la fraternité d’armes, outil de défense de l’intégrité nationale, soutien au développement, facteur de paix à l’intérieur et l’extérieur du pays.
Notre indépendance impose, qu’ensemble, nous refondions notre Etat Nation dans une IVème République en rupture avec des institutions importées, inefficaces pour faire d’un Etat multi-ethnique une Nation résolument inclusive et soudée.
Notre indépendance doit faire de nous un exemple pour nos voisins,
- par la qualité de notre démocratie, nourrie d’alternances apaisées, et de respect des institutions.
- par la force de notre modèle de développement qui doit intégrer la défense de l’environnement, cet enjeu crucial pour l’humanité tout entière … et encore un peu davantage pour nous, parce-que nous sommes plus fragiles.
Notre indépendance a 60 ans.
C’est l’âge de la maturité. La maturité politique, la maturité démocratique, la maturité économique et sociale.
Tout cela reste à bâtir pour ensemble donner à notre indépendance un nouveau cap, celui de la renaissance.
Bonne fête à toutes et à tous
Fait à Abidjan, le 7 août 2020
Le Président du FPI
Pascal Affi N'Guessan