60 % des petits garçons, 47% des fillettes dont 11% parmi les premiers cités et 19% pour la deuxième catégorie, ont subi des abus sexuels. Ce sont là, les statistiques des cas enregistrés de violences faites aux enfants durant l’année 2020. Et pour cette année 2021, la situation n’est guère reluisante au regard de la longue liste des plaintes et dénonciations dans les juridictions, à la Police, à la Gendarmerie et sur les réseaux sociaux.
Le Tonkpi compte parmi les Régions au fort taux d’abus contre les enfants. C’est pourquoi, la Direction de la protection de l’enfant du ministère de la Femme, de la famille et de l’enfant, a entrepris une rencontre, le jeudi 4 novembre 2021, à la Préfecture de Man, avec les différentes couches sociales du Tonkpi pour les exhorter au respect des Droits de l’enfant, conformément aux conventions des Nations Unies. « Rien ne peut justifier qu’un enfant soit battu, ni exposé à des travaux pénibles et humiliants », a tapé du poing sur la table la directrice de la Protection de l’enfant, Mme Mariam DIABY, qui a mis en garde tout contrevenant à ces dispositions et leurs complices qui risquent de lourdes peines d’emprisonnement assorties de fortes sommes d’amende. La représentante du Parlement des enfants pour le compte du département de Man, Ange-Arnelle Guéi, a fustigé le comportement de certains adultes qui poussent les enfants à travailler pour soit disant aider les parents à assurer les dépenses domestiques. Ainsi, ce sont plusieurs adolescents, fillettes comme garçonnets qu’on retrouve aux abords des marchés, porter de lourdes charges sur des longues distances, sous le chaud soleil, parfois sous la pluie. Elle plaide donc pour que la lutte contre les violences faites aux enfants ne soient pas que médiatique, mais se concrétise sur le terrain. « Que les auteurs de la maltraitance des enfants soient punis et que les enfants en difficulté soient pris en charge par les structures étatiques. Et chaque Sous-préfecture, Préfecture, Commune et Région doit être évaluée sur la condition des enfants. C’est à ce juste titre que le taux de violences sur les enfants pourrait être amenuisé », a-t-elle renchéri. Les parents d’enfants, au cours des échanges, ont relevé que tous sont coupables des violences faites aux enfants. Car, la pauvreté sans cesse galopante est la cause primordiale de ce fléau, et qu’il incombe au Gouvernement de trouver des moyens pour permettre à la cellule familiale de vivre décemment. « Un enfant bien nourri, bien soigné dont les parents ont la possibilité de le scolariser convenablement, ira chercher quoi au marché, à faire "tantie bagage" ? », se sont interrogés les mères et pères de famille qui ont pris l’engagement de ne pas porter atteinte aux enfants et à véhiculer le message partout.
Cette rencontre qui avait pour but de lutter contre les abus sur mineur, s’inscrivait dans le cadre de la campagne ‘’Réinventons une Cote d’Ivoire sans violence faite aux enfants’’, initiée par la Première dame, Dominique Ouattara en partenariat avec la Représentation Pays de l’UNICEF.
TIANTIGUI SADIA