Abidjan- Dans le cadre d'un accord tripartite signé entre le ministère ivoirien de la Santé, de l’Hygiène publique et de la Couverture maladie universelle, le Fonds des Nations Unies pour la population (UNFPA) et l’Agence coréenne de coopération internationale (KOICA), 24 porteuses de fistule obstétricale ont été opérées à l’hôpital Saint Jean-Baptiste de Bodo.
Selon une note d'information transmise à l'AIP par l'AIBEF, jeudi 06 janvier 2022, les interventions chirurgicales se sont déroulées entre le 1er et le 10 décembre 2021, à l’hôpital Saint Jean-Baptiste de Bodo, près de Tiassalé (PK 108, Autoroute du Nord). Ces opérations ont été réalisées par deux chirurgiens venus de France qui avaient à leurs côtés, des chirurgiens de l’hôpital, en apprentissage sur cette intervention complexe.
Une trentaine de femmes se sont présentées à l’hôpital parmi lesquelles 27 ont été identifiées comme porteuses de fistule. Après examen, quatre femmes sont reparties avec un traitement pour revenir l’année prochaine, a expliqué le directeur de l’hôpital, Emmanuel Didier.
« On a fait des merveilles, il faut veiller à ce que les femmes s’alimentent bien, qu’elles n’aient pas de rapports sexuels pendant des mois, sinon, quand elles vont revenir, ça sera plus compliqué. J’ai vu des femmes sourire. J’ai vu une femme qui a dansé. Ma joie de directeur c’est de donner de la joie à des gens qui sont malades depuis longtemps », a-t-il témoigné.
Au titre du projet Ministère de la Santé-UNFPA-KOICA, les première et deuxième phases ont été mises en œuvre de janvier 2012 à novembre 2019. La troisième phase vise l’institutionnalisation de la prise en charge de fistules obstétricales. En quatre ans, les partenaires veulent traiter 2 350 victimes de fistules.
Outre la prise en charge de porteuses de fistules obstétricales, le projet est destiné à renforcer les capacités du personnel médical sur les techniques de l’opération. Ainsi, les chirurgiens de l’hôpital Saint Jean-Baptiste et deux autres extérieurs ont été formés.
L’Association ivoirienne pour le bien-être familiale (AIBEF) a joué un rôle crucial dans l’opérationnalité, ayant recensé les cas traités. « Dans ce projet, l’AIBEF est chargée de mobiliser les femmes à aller à la recherche des cas de fistule, les acheminer lors des campagnes. Après les interventions quand la femme retourne en société, l’AIBEF continue le travail en gardant le contact. (...) On lui restitue sa dignité qu’elle a perdue. La femme est acceptée (dans son environnement) », a expliqué Joséphine Loba, ingénieure qualiticienne à l’Association.
« Maintenant qu’elle est guérie, il y a des fonds à disposition. Nous demandons à chaque femme de nous dire ce qu’elle veut faire pour pouvoir être autonome. On les forme en activité génératrice de revenue (AGR) », a-t-elle ajouté.
cmas