Nul doute qu’avec la configuration actuelle du parlement ivoirien, la loi sur le pole pénal économique et toutes les autres lois seront votées. Mais la question qui se pose est la suivante : comment seront choisis les magistrats, super juges qui animeront cette grande juridiction, une fois qu’elle est installée ? En effet, si l’idée de la création de cette juridiction qui doit réguler la fluidité économique dans les normes est une belle innovation, l’inquiétude des uns et des autres réside dans le choix des hommes et des femmes qui seront dans le rôle du super-juge, animant cette juridiction. Sans faire de procès d’intention, on est en droit de craindre que les nominations de ces magistrats ne se fassent sur des bases subjectives telles que le militantisme au parti au pouvoir, l’appartenance à un clan, la proximité parentale ou amicale…. Déjà, selon des informations qui nous sont parvenues, des magistrats de haut niveau souhaitent ardemment que le choix des hommes et des femmes se fasse par appel d’offres qui permettra de déceler les magistrats indiqués, qui ont le profil de la tâche. Car, il s’agira bien évidemment d’avoir des hommes et des femmes qui sachent se tenir à équidistance des chapelles politiques, faire fi des liens d’amitié ou régionalistes, surmonter les pressions de tous ordres, aller au-delà de faire plaisir à x ou y, se mettre au-dessus des considérations de bas niveau. Il faudra des hommes et des femmes de valeur épris de justice et d’équité pour mener à bien cette mission. C’est pourquoi des grands magistrats proposent d’ores et déjà un appel d’offres pour le choix.
O. CHÉRIF