En visite de travail aux États Unis, le Premier Ministre ivoirien, Patrick ACHI, s’est adressé, ce Mardi 15 Mars au conseil d’administration du groupe de la banque mondiale, réuni au grand complet.
La Côte d’Ivoire, première puissance économie de la sous-région UEMOA, et parmi les meilleurs élèves en matière de gestion des finances publiques entretient d’excellentes relations avec la Banque Mondiale et bénéficie ainsi, de nombreuses facilités aux guichets de cette institution, basée à Washington DC.
En effet, les appuis financiers de la Banque mondiale au profit de la Côte d’Ivoire sont passés de 600 millions de dollars sur titre de l’IDA 17 (l'Association internationale de développement) à environ 2700 millions de dollars dans le cadre de l’IDA19 et devrait encore largement progresser en ce qui concerne l’IDA 20, au regard de l’ambitieux programme de développement dénommé « Côte d’Ivoire 2030 ».
« Bien entendu, au regard des enjeux majeurs d’accélération de notre développement pour permettre à notre nation de faire face aux 3 défis démographique, climatique et de stabilité sous-régionale que nous devrons affronter, nous ne doutons pas que la dynamique d’augmentation des ressources allouées à notre pays se poursuivra dans le cadre de l’IDA 20. » a déclaré Patrick ACHI dans son allocution devant le conseil d’administration du groupe de la banque mondiale.
Selon Patrick ACHI, il ressort du diagnostic du comité national de politiques économiques (CNPE), certes d’énormes acquis sociaux, économiques et humains, palpables et visibles, cependant, il a aussi permis d’anticiper sur les principaux défis majeurs dont la Côte d’Ivoire aura à faire face et qui se résument en deux points que sont, les limites du modèle de développement et le rôle de l’État-Administration et la soutenabilité à long terme d’une politique d’investissement public, dans le contexte de maintien de la stabilité macro-économique et des grands équilibres.
Pour le Premier Ministre Patrick ACHI, le constat est clair et simple, il faut donner la priorité au secteur privé pour tirer la croissance, pour soutenir le développement à long terme afin de garantir et pérenniser les équilibres macro-économiques et permettre à l’État de se concentrer sur le développement des infrastructures de base, le social, la sécurité et l’éducation.
« Nous sommes parvenus à une conclusion simple, majeure, évidente pour beaucoup en Amérique, mais encore trop rare sur notre continent : nous devons faire du développement du secteur privé notre priorité absolue et le principal vecteur de convergence pour intégrer les deux défis que je viens de mentionner. » a-t-il expliqué devant un auditoire attentif.
« C’est grâce à son accélération, et seulement grâce à elle, que nous pourrons répondre à nos ambitions de la vision 2030 en termes de progrès économiques, sociaux et humains » a-t-il encore ajouté.
Le Premier Ministre, Patrick ACHI, à travers son exposé, a pu éclairer les administrateurs du groupe de la Banque mondiale, sur la capacité de la Côte d’ivoire à travailler efficacement pour faire du secteur privé, le poumon et le cœur de sa nouvelle politique de développement. Insistant sur ce changement de paradigme, il a expliqué les reformes en cours en Côte d’Ivoire pour moderniser l’administration, pour lutter contre la corruption, pour promouvoir la bonne gouvernance et surtout pour faciliter l’accès des entreprises aux sources de financement.
Patrick ACHI a naturellement invité les partenaires financiers, les bailleurs de fonds dont le groupe de la banque mondiale, à opérer aussi un changement de paradigme, à faire évoluer leurs modèles ainsi que leur vision, afin de contribuer plus efficacement au développement des économies locales, africaines comme la Côte d’Ivoire.
« Un tel changement de paradigme doit aussi se traduire, nous le pensons, par un changement d’approche de nos partenaires.
Nous n’allons pas réussir une telle transformation structurelle à travers des projets de développement, même bien conçus et efficaces, s’ils n’entrent pas dans une vision globale conçue autour de l’émergence d’un secteur privé dynamique. » a affirmé le Premier Ministre pendant son allocution.
« La vision 2030 implique des reformes importantes que nous sommes appelés à mettre en œuvre dans le cadre de sa déclinaison dans le PND 2021-2025. Ce plan porte sur un coût de 59 000 milliards de FCFA, soit près de 100 milliards de USD, dont les ¾ devront provenir du secteur privé. » a-t-il ajouté.
Pour terminer, le Premier Ministre a partagé avec les administrateurs du groupe de la banque mondiale, le souhait de SEM le Président Alassane OUATTARA, qui est de nouer et d’établir de nouvelles relations de coopération, basées sur l’appui et l’aide au secteur privé local afin d’en faire le maillon fort des prochaines croissances économiques de nos Etats.
Il a invité les administrateurs à instaurer une ingénieuse complémentarité entre la Banque Mondiale, la SFI et la MIGA, dans la mise en œuvre de projets intégrés, à apporter un appui financier stratégique à la Côte d’Ivoire dans le cadre de la lutte contre la fragilité, et à procéder à un investissement massif dans la modernisation de l’agriculture y compris l’accès aux intrants, le développement de l’aquaculture, la production et la transformation de produits vivriers.
« SEM. Alassane Ouattara souhaiterait ainsi que puissent être étudiés pour l’avenir. La possibilité d’établir une nouvelle phase de relation, autour du développement du secteur privé. Dans cette nouvelle orientation, la Côte d’Ivoire peut jouer le rôle de pilote, de sorte à étendre l’expérience à toute la sous- région. » a terminé Patrick ACHI.
Rk avec L.B