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Art et Culture Publié le vendredi 1 avril 2022 | Abidjan.net

"ABIDJAN.NET, UNE HISTOIRE D’AVENIR" : la critique littéraire de l’œuvre par Philippe A. Pango, Ph.D

© Abidjan.net Par Marc Innocent
Entrepreneuriat: cérémonie de dédicace du livre "Abidjan.net une histoire d'avenir"
Abidjan le 31 Mars 2022. La cérémonie de dédicace du livre "Abidjan.net une histoire d'avenir" écrit par Venance Konan et Faustin Ehouman, a eu lieu ce jeudi au siège du groupe WEBLOGY en présence de plusieurs ministres et des fondateurs d'Abidjan.net, Jil-Alexandre N'dia et Daniel Ahouassa.

Dans cette présentation, je compte essentiellement parler du parcours de deux jeunes entrepreneurs ivoiriens tel qu’il ressort de l’œuvre, de la valeur littéraire de l’œuvre, et de son éventuel usage comme support de formation dans certains milieux. Je me garderai d’élaborer sur certains détails croustillants de la vie personnelle de Jil et Alexandre, encore moins de leurs couples et familles respectives, même si ces aspects sont abordés dans l’œuvre. Vous l’aurez deviné, j’ai encore toutes mes dents, et je n’ai pas l’intention de recevoir une paire de gifles ce soir. 


Croyant en leur destinée, Jil Alexandre N’Dia et Daniel Ahouassa ont acheté le nom de domaine Abidjan.net en 1998, pour 200 dollars américains. À l’époque, ils ne savaient pas quel cadeau ils faisaient à la diaspora ivoirienne, dont je faisais partie. De 1999 à 2012, je n’ai pas passé une seule journée en terre canadienne, sans faire un tour sur Abidjan.Net. La vraie prouesse qu’ils ont réalisée n’est pas seulement technologique; ils ont réussi à amener un p’tit bout de Côte d’Ivoire aux ivoiriens partout dans le monde. Abidjan.Net, c’était notre maquis virtuel, c’était Abobo en plein Wall Street, c’était Cocody sous moins vingt degrés, c’était Koumassi transposé sur la Rue Ste Catherine à Montréal.


En 2012, à peine rentré pour occuper les fonctions que vous savez, on m’annonce la visite dans mon bureau, des dirigeants de l’entreprise Weblogy. Jil et Daniel avaient demandé à me rencontrer pour confirmer leur intention d’installer une filiale de Weblogy en zone franche, à Grand-Bassam. En les recevant, j’étais heureux de rencontrer enfin, ceux qui selon moi, représentaient la crème de l’entrepreneuriat numérique en Côte d’Ivoire. J’étais heureux d’avoir en face de moi deux jeunes ivoiriens, grâce à qui, nous ivoiriens de la diaspora, avons pu lire les journaux ivoiriens chaque jour, suivre en direct les élections présidentielles, bref, rester connectés à notre terre natale. Mais surtout, mon être intérieur avait envie de leur crier haut et fort, « savez-vous que je fus pendant très longtemps, un animateur très prolifique du Forum Les Grands Débats d’Abidjan.net » ? Aujourd’hui, Jil et Alexandre, je vous l’avoue, sans pour autant dévoiler le pseudo, ou Avatar comme on dit aujourd’hui, derrière lequel j’arpentais les pages d’Abidjan.net.


Jil et Daniel sont tombés dans l’informatique très tôt. Dans ce livre, je découvre que eux et moi avons une chose en commun. Le premier ordinateur que nous avons touché de notre vie était un Thomson TO7 ou MO5, le genre d’ordinateur avec clavier intégré, qui enregistrait nos programmes en langage BASIC sur des petites cassettes à bandes.  


En parcourant ce livre, vous vous rendrez compte que Abidjan.net a failli ne jamais voir le jour, puisque nos deux compères lui avaient préalablement donné le nom de … Neoweb. Neo, comme dans « nouveau », comme dans « nouvelle technologie », comme aussi le personnage de The Matrix, ce film de science-fiction qui joue entre fiction et réalité virtuelle pour sauver le monde. Décidemment, tout en Jil et Daniel flirte avec technologie.


Ivoiriens et ivoiriennes, pas besoin de chercher loin. Nous avons nos Mark Zuckerberg à nous, et non des moindres. L’un se réclame à la fois des pays Baoulé et Alladjan, l’autre est un drôle de mélange d’Attié et de slaves venus d’Asie. Le tout donne une formule ethniquement hétéroclite, détonante, qui, par métissage, ne peut accoucher que de choses innovantes. En effet, comme Mark Zuckerberg qui a créé Facebook en voulant créer un répertoire permettant aux anciens de l’Université Harvard de se retrouver, Jil et Daniel ont crée Abidjan.net sur les cendres d’une autre plateforme, aMermoz.com, six ans avant Facebook, une plateforme qui elle aussi, avait pour but de permettre aux anciens du Lycée Mermoz de se retrouver. Ils auraient eu les mêmes moyens dont a disposé Zuckerberg, et nous aurions peut-être été les témoins d’un réseau social planétaire, Made in Côte d’Ivoire.


Dans ce livre, on y découvre de jeunes :


Ambitieux


Impertinents


Fonceurs et déterminés


Passionnés


Indépendants et entrepreneurs car, comme le Dit Mr Didier Kla qui a eu l’un d’entre eux comme stagiaire à l’époque, « Le stagiaire Jil n’était pas fait pour travailler pour quelqu’un ».


Leur prouesse fut de tenir, tenir bon, jusqu’à ce que le succès populaire se traduise en succès financier. Et ça a mis du temps.


Ils symbolisent parfaitement le récit du fils prodigue, qui comprend que chez lui, il aura beaucoup plus de valeur qu’au pays de l’Oncle Sam. Oui, Abidjan.Net est l’histoire de deux entrepreneurs, qui même après avoir fait le tour du « pays des blancs », et quoiqu’ayant les moyens d’y vivre une vie paisible, ont toujours cru en l’Afrique, et misé sur l’Afrique.


Jil et Daniel ont peut-être inventé le mot TITROLOGIE, le jour ou ils ont pris la décision de s’orienter vers les médias. Ils sont de la race de ceux qui savent que les opportunités d’affaires sont démultipliées dans un contexte politique chaotique. 


Et que dire du style de l’œuvre ?


Non, ce roman n'a pas la prétention de décrocher le grand prix littéraire d'Afrique noire, ce qui serait d'ailleurs impossible pour une biographie. Par contre, s'il existait un Grand prix de l'œuvre la plus digeste, de la biographie la plus sympathique, ou du roman traitant d'un sujet sérieux de la manière la plus abordable, cette œuvre en serait un sérieux candidat. Venance Konan et Faustin Ehouman, plutôt connus pour une écriture très formelle, ont réalisé l’exploit d’alléger leur style, pour distiller au lecteur un récit fluide, attirant et envoutant, dans les méandres du parcours entrepreneurial de deux jeunes startupeurs.


La plume est donc abordable, tel un conte qu'on se doit de relater à tout prix, un témoignage lisible par tous. Le rythme par contre est endiablé, propulsé par les soubresauts d'un parcours d'entrepreneur rythmé par défis, remises en question, incertitudes, et à la clef, l'histoire d'une étonnante histoire de détermination.


Il y a plusieurs années de cela, je me suis demandé qu'est ce qui pouvait bien pousser l'ivoirien Venance Konan à pondre un pavé de plus de 360 pages sur un togolais du nom d'Edem Kodjo? Je crois avoir enfin compris pourquoi. Il l'a fait parce qu'il s'ennuyait, en attente d'un meilleur sujet dans son pays à lui. Eh bien, son ennui s'est aujourd’hui estompé, suite à sa rencontre avec Daniel Ahouassa et Jil Alexandre N’Dia, les fondateurs d’Abidjan.net.


Ce livre, qui est à classer au rang des biographies, s’avère finalement être un excellent bouquin de coaching en motivation personnelle, et pourrait très certainement servir de support dans tout cours traitant de l’entrepreneuriat. 


En définitive, à lire cette œuvre, on a envie de dire haut et fort, qu’il n’y a pas de mal à être « le fils de » ou « la fille de ». Il n’y a aucune honte à être des enfants de Cocody, à avoir des parents qui vous paient des études à l’étranger, ce qui fut le cas de Jil et Daniel. Par contre, il y a un sérieux mérite à se faire soi-même un nom, reconnaissable au-delà du patronyme de nos parents. Jil et Daniel ont fait la preuve qu'ils ne sont pas des "fils de untel". En ce jour, on les connaît, non par le patronyme de leurs parents, aussi illustres furent ils, mais par deux choses :


leurs PRÉnoms, Jil et Daniel, 


et par le nom de leur produit phare: Abidjan.net, produit qu’ils ont développé d’eux-mêmes, produits sorti de leur cellules grises à eux. 


L’œuvre étant donc un des meilleurs livres de chevet pour tout entrepreneur en herbe, je terminerai mon propos avec la phrase qui m’a le plus interpellé dans ce livre: Pour entreprendre il ne faut pas prendre l'ascenseur, mais les escaliers.


Je vous remercie.

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