Abidjan- L’Alliance mondiale pour la santé et le bien-être des femmes, des enfants et des adolescents (PMNCH) a appelé à “agir en urgence" pour protéger les agents de santé ainsi que les femmes, les enfants et les adolescents vulnérables dans la région du Sahel qui fait l'objet d'attaques de la part d'insurgés et des groupes armés non identifiés.
« Les préjudices et pertes causés aux agents de santé et d’assistance dans les zones de conflits appellent à des réponses multisectorielles et équitable. Il est temps d’agir pour protéger ceux qui protègent la santé et le bien-être des femmes, des enfants et des adolescents, même dans des contextes sécuritaires périlleux. Il est temps, pour tous les acteurs engagés sur les terrains humanitaires, de prendre des actions concrètes et innovantes afin que les agents de santé ne subissent plus de dommages et ne perdent plus la vie en accomplissant leur mission », déclare un membre du conseil d’administration du PMNCH, Marleen Temmerman, dans un communiqué parvenu vendredi 29 avril 2022.
Dans la région du Sahel, les pays comme le Nigéria, le Burkina-Faso, le Mali et le Niger, les conflits occasionnent des conséquences humanitaires inquiétantes. Les professionnels de la santé et les agents humanitaires risquent leur propre sécurité et leur vie en cherchant à maintenir la continuité de la couverture des services, des soins et des aides aux femmes, aux enfants et aux adolescents vulnérables dans les zones de conflits. Selon la note, la violence contre les agents humanitaires a fait 484 victimes individuelles en 2020, dont 117 décès.
Au Mali, 11 incidents de violence ou d'obstruction contre les travailleurs de la santé ont été enregistrés en 2020. Au moins quatre ambulances ont été endommagées au cours de ces incidents. L'une des formes courantes de violence contre les professionnels de la santé consistait pour des groupes armés à tirer sur des ambulances et à les détruire. Ces types d'attaques visaient souvent les ambulances des organisations humanitaires bénévoles et des professionnels de la santé locaux.
Le 31 décembre 2021, le ministère burkinabé de la Santé a indiqué que 444 centres de santé (30,7 % du nombre total) ont été victimes de l'insécurité dans les régions les plus affectées par la crise humanitaire. Cent quarante-neuf centres de santé ont complètement fermé leurs portes, privant ainsi environ 1,8 million de personnes d'un accès aux soins de santé. Quatre-vingt-seize pour cent de ces centres de santé ont cessé leurs activités en raison d'attaques directes menées par des groupes armés non identifiés. En 2020, par exemple, un nombre record de 56 conflits actifs a été recensé dans le monde.
Sur les 8,4 millions de personnes vivant dans les États du nord-est du Nigeria, plus de 30 % des ménages font part de leurs difficultés à accéder aux services de santé de base. Le nord-est du Nigeria présente également des taux de vaccination plus bas que dans les autres régions du pays, soit 42 % des enfants qui n'ont jamais été vaccinés, alors que ce taux n'est que de 8 % dans le Sud-Est (Enquête nationale sur la couverture vaccinale, 2016/2017).
L'impact des conflits et des crises humanitaires sur les femmes, les enfants et les adolescents, ainsi que sur les professionnels de la santé, sera davantage examiné lors d'un prochain sommet virtuel organisé par le PMNCH, le 19 mai 2022, sur le thème « Des vies en jeu : honorer ses engagements dans les contextes fragiles et humanitaires ». cette rencontre va réunir des représentants de gouvernements, du secteur privé, des organisations non gouvernementales, des institutions académiques, des associations de professionnels de la santé, des organisations de jeunes et des groupes de défense des droits de l'homme pour réfléchir sur les actions à mener au niveau mondial pour relever ces défis.
ena/ask