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Économie Publié le vendredi 8 juillet 2022 | Le Nouveau Réveil

Enquête au cœur du pouvoir / Grosse révélation du chercheur Erwan Deveze sur la mentalité des dirigeants : « Un dirigeant sur cinq serait un psychopathe »

Erwan Deveze est consultant en neurosciences et en management. Dirigeant de Neuroperformance Consulting, il conseille des grands groupes privés et publics, des ministères, des grandes écoles, des associations. Son livre intitulé « Le pouvoir rend-il fou ? Enquête au cœur du cerveau de nos dirigeants » pénètre la psychologie des dirigeants qui, selon lui, sont de grands malades pour avoir subi, pour la plupart, ce qu’il a appelé " le trauma originel". Pourquoi avoir écrit un tel livre qui déshabille nos hommes au pouvoir pénétrant leur intimité psychologique ? Il en donne lui-même les motivations « Notre ambition dans ce livre est de permettre une meilleure compréhension des comportements et attitudes de nos hommes et femmes de pouvoir en nous appuyant sur les découvertes les plus récentes en neurosciences et en psychologie (…). Ce livre vise à proposer des clés de compréhension les plus objectives possibles sur un monde, celui du pouvoir, aussi fascinant que mystérieux pour la plupart d’entre nous. Ainsi peut-être, votre regard sur ces leaders tantôt adulés, tantôt détestés, évoluera-t-il grâce à cet éclairage neuropsychologique. Peut-être également que nos dirigeant(e)s, en lisant cet ouvrage, pourront-ils trouver matière à réflexion sur leur conception et pratique du pouvoir ».


Le pouvoir rend-il fou ?


Selon Erwan Deveze, le chercheur en neurosciences à l’université de Fribourg, Sebastian Dieguez, revenant sur un article signé de la journaliste Anne Guion « Le pouvoir rend-il fou ? », révèle la dimension ultra-addictive du pouvoir qui serait la drogue la plus puissante au monde. « L’addiction est en général liée à notre illusion de contrôle. Or le pouvoir donne, par définition, le sentiment que l’on peut contrôler non seulement sa propre vie, mais aussi celle des autres ! […] L’excès de confiance en soi met en place une mécanique mentale qui empêche de s’évaluer à sa juste valeur.» conclut le chercheur suisse. En plus, selon ce chercheur, « avoir une personnalité de type pervers narcissique aide grandement pour conquérir le pouvoir. On ne peut pas arriver à un poste de responsabilité si on a trop d’empathie […] Comment voulez-vous faire pour décider que je vais sacrifier toute une partie de la population pour privilégier une autre partie de la population ? Moi homme non politique, je ne pourrais pas, je n’y arriverais pas… or il y a des gens qui y arrivent très bien ! » a-t-il révélé.


L’exercice du pouvoir : « Un dirigeant sur cinq serait psychopathe »


Se basant sur une étude de l’université de Bond aux États-Unis, présentée en septembre 2016 au Congrès annuel de la Société australienne de psychologie, Erwan affirme : « Un dirigeant sur cinq serait psychopathe. Il définit la « psychopathie » comme « la recherche de la domination sur les autres par tous les moyens : égoïsme, cruauté, absence d’empathie et de remords, manque de sincérité, comportements antisociaux… » Et de préciser : « Nous parlons vraiment de personnes qui cherchent à dominer les autres, qui sont sans pitié. Typiquement, les psychopathes ont tendance à provoquer beaucoup de chaos et à monter les gens les uns contre les autres ».


Le syndrome d’hubris : le pouvoir pathologique


« Obsession narcissique, abus de pouvoir, impulsivité, déni de réalité, intolérance à la frustration, refus de la contradiction, confiance excessive en soi… l’exercice du pouvoir engendre chez de nombreux leaders des symptômes inquiétants se renforçant qui plus est dans un contexte d’hyperstress » révèle le chercheur Erwan qui attribue ces traits au syndrome d’hubris, « une maladie mentale directement liée à l’exercice du pouvoir ».


En conclusion, c’est une vaste analyse d’Erwan Deveze que nous avons tenté de cerner sans prétention d’exhaustivité et qui met à nu les déchirures psychologiques de nos dirigeants qui semblent être de gros malades. « C’est une expérience éternelle, que tout homme qui a du pouvoir est porté à en abuser », prévenait Montesquieu dans le tome 1 de son traité De l’esprit des lois en 1748.


FRANÇOIS KONAN

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