La population a répondu favorablement à la campagne de dépistage du cancer du sein organisée le samedi 08 octobre 2022 par le Centre national d’oncologie médicale et de radiothérapie Alassane Ouattara (CNRAO) sis à Abidjan Cocody.
"Nous attendons pour cette campagne de deux jours, 500 à 1000 personnes. Pour la première journée, ce samedi 08 octobre au CNRAO, nous avons enregistré à 8H30, 250 femmes et 525 femmes, à moins de 12 heures", s'est réjouie la directrice du CNRAO , Pr Didi-Kouko Coulibaly Judith.
Tout en saluant cet engouement, Pr Didi-Kouko invite toutes les femmes à venir se faire gratuitement dépister le 29 octobre au CNRAO ou encore à répondre aux campagnes des ONG durant ce mois d'octobre rose.
"Nous avons répondu aux instructions de l'État de Côte d'Ivoire, à travers le ministère de la Santé, de l'Hygiène publique et de la Couverture maladie universelle, qui sont que tous les acteurs de la lutte contre le cancer du sein renforcent leurs efforts cette affection, en dépistant le maximum de femmes qui répondent aux règles du dépistage. C'est à cet effet que nous avons organisé cette grande campagne de consultation gratuite", a-t-elle soutenu.
Le dépistage, c'est venir se faire examiner alors qu'on se sent en bonne santé. Il repond à des règles, souligne la directrice du CNRAO. A partir de 20 à 25 ans, il faut s'examiner les seins soi-même tous les ans et se faire examiner les seins par un professionnel. Dans l'idéal, le faire deux fois par an. A partir de 45 ans, rajouter à ces choses, la mammographie qui est la radio des seins", conseille t-elle.
Pour la mammographie, les patients sont orientés au CHU d'Angré pour effectuer cet examen à 2.000 au lieu de 25.000 FCFA, lorsque les bulletins viennent du CNRAO, durant la campagne pour le mois d'Octobre Rose.
Le cancer du sein, découvert au décours d'un dépistage, peut être guéri dans neuf cas sur dix à 100%, avec la possibilité de préserver son sein. Quand il est découvert tôt, la chimiothérapie peut également être évitée. Alors, les effets secondaires des traitements sont réduits et les coûts des traitements aussi. L'État a mis tout en place les dispositions adéquates pour que la maladie ne soit plus une fatalité, a-t-elle soutenu, exhortant donc la population à se déplacer pour se faire dépister.
Anigbé Prisca est venue accompagner sa fille âgée de 15 ans qui a une boule dans le sein, pour se faire dépister au CNRAO.
Dame Angoua Denise, la quarantaine, participe pour la première fois à un dépistage. La raison, c'est qu'autour d'elle, il y a eu de nombreux décès, dit-elle. Il est important pour elle de connaître son statut. Sans le souhaiter, si elle a un début de cancer, elle envisage se faire soigner le plus rapidement possible, afin d'éviter la mort.
N'Guessan Bénédicte vient d'effectuer son dépistage pour confronter les résultats d'un premier examen réalisé suite à la découverte d'une boule au niveau du sein. Il lui a été recommandé de faire une échographie mammaire. Elle se rend de ce fait au CHU d'Angré pour se soumettre à cet examen plus approfondi.
"L’avènement du CNRAO en Côte d’Ivoire a permis de réduire le risque de décès par le cancer de sein de 25% en quatre ans de fonctionnement. Et la survie du patient est passée de 51,2% en 2013 à 63% en 2022 pour tout patient confondu, quel que soit le stade", a déclaré la directrice du Centre.
Le cancer du sein, premier cancer de la femme en Côte d’Ivoire et dans le monde, représente enCôte d'Ivoire, 19% de tous les cancers et plus du tiers de tous les cancers féminins avec plus de 3300 nouveaux par an et près de 1800 décès.
(AIP)
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