Le Comité national de lutte contre la contrefaçon (CNLC) et la chaîne cryptée Canal + Côte d’Ivoire ont signé jeudi 15 décembre 2022, à Abidjan, une convention de partenariat pour mutualiser leurs efforts dans la lutte contre le piratage des industries audio-visuelles.
Selon le directeur général de Canal + Côte d’Ivoire, Aziz Diallo, son entreprise va s’appuyer sur le CNLC qui a la force régalienne de l’Etat avec lui et le dispositif d’investigation de contrôle et de répression de manière à pouvoir combattre ce fléau qui gangrène ledit secteur d’activités.
M. Diallo a déploré le fait qu’en trois décennies de présence en Côte d’Ivoire, les activités de sa chaîne aient été concurrencées illégalement par le phénomène de piratage et partagé la foi que le partenariat qu’il souhaite « fructueux » pour les deux parties, pourra permettre de juguler ce mal.
« Toutes les activités menées en 30 années de présence ont été mises en mal et gangrénées par un phénomène que le CNLC va nous aider à résorber. Nous allons envisager une sortie honorable pour les trafiquants pour qu’ils aient d’un côté, l’occasion de la sortie honorable et de l’autre, le fouet régalien de l’Etat pour les obliger à rentrer dans le doit chemin », a-t-il souligné.
Le président du conseil d’orientation du CNLC, N’Zi Brou, s’est réjoui de cette convention qui est l’aboutissement d’un processus. Au vu des « importantes pertes financières » enregistrées dans le secteur du fait des branchements illicites dits « Araignée », il a promis des actions de terrain pour réduire les capacités de nuisance des pirates.
« Nous voulons saluer toutes les équipes qui ont travaillé d’arrache-pied pour aboutir à cette convention et nous les invitons à faire vivre très rapidement cet accord de partenariat par des actions concrètes sur le terrain. Nous lançons un appel à toute la population et l’invitons à se détourner de la contrefaçon et du piratage qui ont des conséquences désastreuses sur leur santé, leur sécurité et l’économie de notre beau pays », a -t-il dit.
Les représentants du ministre du Commerce, de l’Industrie, et de la promotion des petites et moyennes entreprises (PME), Eric Coulibaly et de la Culture et de la Francophonie, Diakité Coulibaly, sont revenus sur le caractère « dévastateur » des dommages collatéraux de la contrefaçon et demandé aux parties prenantes à la convention de « s’y engager résolument ».
Pour M. Ouattara, la création du CNLC exprime la volonté du gouvernement de lutter contre ce fléau en mobilisant l’ensemble des acteurs publics et privés pour une synergie d’actions dans la lutte contre les atteintes aux droits de la propriété intellectuelle.
« Je voudrais vous traduire l’engagement du ministre et de l’ensemble de son département à soutenir toutes ces initiatives visant à mobiliser l’ensemble des acteurs économiques autour de la lutte contre la contrefaçon et le piratage. A travers cette cérémonie, le gouvernement traduit sa volonté, son engagement ferme à soutenir ses efforts », a exhorté le représentant du Ministre Souleymane Diarrassouba.
Selon Aziz Diallo, plusieurs centaines de milliers de ménages en Côte d’Ivoire ont recours à l’abonnement parallèle aux chaînes cryptées communément appelé « opération Araignée ».
Les chiffres récents font état d’une perte de près 50 milliards de francs CFA de l’Etat ivoirien due à la contrefaçon, note-t-on.
(AIP)