Le président fondateur de la Côte d’Ivoire, feu Félix Houphouët Boigny a été présenté comme un modèle pour la jeunesse ivoirienne et africaine au cours d’une conférence inaugurale animée par Professeur Jean-Noël Loucou, Secrétaire Général de la Fondation Félix Houphouët Boigny pour la recherche de la paix.
Il s’exprimait en prélude de la cérémonie de remise du prix Félix Houphouët Boigny -UNESCO pour la recherche de la paix à la Fondation Félix Houphouët Boigny de Yamoussoukro ce mardi 07 février 2023.
Il a d’entrée indiqué que Félix Houphouët-Boigny, de sa naissance le 18 octobre 1905 à son décès le 7 décembre 1993, fut et reste un modèle d’excellence aussi bien scolaire, professionnelle qu'un modèle d’engagement politique et de paix, citoyen du monde.
« De l’école de son village à l’Ecole de médecine, le président a connu une progression plutôt régulière, qui témoigne à la fois d’un intérêt constant pour les études, d’un grand sérieux dans ses activités, d’une volonté réelle de réussir, d’une inflexible détermination à aboutir. Déjà en son temps, les études de médecine étaient les plus longues du cursus scolaire. Il n’a pas craint de s’y engager », a-t-il expliqué.
Selon lui, on retient de feu Félix Houphouët Boigny le sérieux dans les études, la boulimie de connaissances, le travail acharné pour être toujours parmi les meilleurs. « Et Houphouët avait achevé ses études à vingt ans. », a-t-il soutenu.
Il a par ailleurs révélé que le Félix Houphouët Boigny n’a jamais passé de diplôme d’instituteurs comme l’écrivent à tort certains auteurs.
À en croire le conférencier, après les quatre années d’études que comportait la formation des médecins africains, il sort, en 1925, major de sa promotion avec la mention Bien.
M. Loucou a affirmé que feu Félix Houphouët Boigny était un modèle d’excellence professionnelle car il a exercé son métier de médecin, pendant quinze années de 1925 à 1939. Aux dires du conférencier, le père fondateur s’est distingué également par sa compétence, sa conscience professionnelle, sa recherche toujours renouvelée de l’excellence.
« Il servit successivement à l’hôpital central d’Abidjan-Plateau (novembre 1925-avril 1927), puis à Guiglo(27avril 1927- 17 septembre 1929), à Abengourou (septembre 1929- 3 février 1934), à Dimbokro (février 1934- 1936), enfin à Toumodi (1936-1939).
Quelques appréciations de ses supérieurs hiérarchiques (tous français, faut-il le rappeler) sont particulièrement élogieuses. », confie-t-il.
Feu Félix Houphouët Boigny incarnait le modèle d’engagement politique car il a milité activement à la défense de la cause des colonisés d’abord dans le cadre d’un syndicat, puis d’un parti politique. Pendant qu’il était encore en fonction comme médecin, il organisa en 1932 avec les paysans de l’Indénié une grève de la vente du cacao dont les prix avaient drastiquement baissé.
« Je ne pouvais, précise-t-il, rester indifférent, d’autant que la vie même du pays était en jeu et que j’étais intéressé à la vie des miens », a déclaré Félix Houphouët Boigny.
Avec le PDCI, il a donné une base politique à son action politique qui était au départ syndicale. Il a unifié dans une même contestation du pouvoir colonial les masses rurales représentées par le SAA et les masses urbaines regroupées au sein d’associations d’originaires (comme l’Union des originaires des six cercles de l’Ouest de la Côte d’Ivoire-UOCOCI), de comités d’études politico-culturels (comme le Comité d’études franco-africaines-CEFA et le Groupe d’études communistes- GEC) et de syndicats ouvriers (comme l’Union locale des syndicats confédérés CGT).
M. Loucou a soutenu que Félix Houphouët Boigny a su conduire à la victoire (notamment l’indépendance politique) le RDA, en dépit des heurs (comme la question de l’indépendance immédiate, le désapparentement du Parti communiste auquel le RDA était apparenté dans les assemblées parlementaires françaises) et des malheurs (comme la violente répression contre le RDA). « Et il n’a pas trahi la lutte anticoloniale comme le pensent certains détracteurs. Au contraire, il sut garder la confiance de ses pairs et des masses africaines. Il est effectivement un de ces grands hommes de l’histoire. », affirme-t-il.
En homme de paix, le conférencier a expliqué que dans la pensée de Félix Houphouët Boigny, la paix n’est pas seulement le contraire de la guerre. Elle est plus positivement équilibre intérieur de l’homme, équilibre intérieur de chaque nation, équilibre entre les nations. Elle doit donc se réaliser simultanément aux niveaux international, national et individuel. Elle est liée aux valeurs de justice, de démocratie, de tolérance, aux droits de la personne humaine et aux droits des peuples.
« Félix Houphouët-Boigny est un modèle en son genre. Il doit inspirer encore et encore notre jeunesse. Certes, celle-ci ne pourra pas cocher toutes les cases de l’excellence de son parcours ; le faire de quelques-unes conduirait déjà à des accomplissements heureux. », a-t-il conclu.
Cyprien K. envoyé spécial à Yamoussoukro