Ces dénonciations opérées via la plateforme digitale gouvernementale Spacia ont occasionné un potentiel préjudice financier d’environ 176 milliards de Fcfa en 2022.
La plateforme web Spacia, mise en place en avril 2022, est un système de prévention et de détection des actes de corruption et infractions assimilées. Elle se veut un outil de surveillance des actes de corruption à travers le pays.
L’objectif de cette initiative est de contribuer à la moralisation de la société ivoirienne et à l’amélioration de la performance de l’économie. La plateforme Spacia a enregistré en 2022 un nombre de 519 dénonciations, dont 54% des signalements en ligne, 23% reçus par voie de courrier et 23% par voie de call center.
Selon l’analyse sectorielle de ces dénonciations, il ressort que 132 signalements portent sur le secteur de la défense et de la sécurité, 67 dénonciations sur le secteur de l’urbanisme, 50 pour le secteur du transport et de la logistique et 50 pour le secteur de l’éducation et de la formation.
En outre, l’on a 44 dénonciations pour le secteur du droit et la justice, 22 pour l’entrepreneuriat et l’investissement, 22 pour le secteur agricole, 17 pour la communication et la technologie, 13 pour les administrations fiscales et les régies financières, 9 pour le secteur économie et finance et 9 pour le secteur humanitaire.
« Nous pouvons à ce jour estimer potentiellement le préjudice financier occasionné par les actes de corruption et les infractions assimilées à 175,76 milliards de Fcfa en 2022 », a dit Mme Manuella Yaitan, chef de cabinet du ministre de la Promotion de la bonne gouvernance et de la lutte contre la corruption.
Les indicateurs géographiques des actes de corruption révèlent qu’Abidjan, à lui seul, compte 380 dénonciations contre 27 signalements pour le District de la Sassandra-Marahoué (Sud-Ouest ivoirien) et 17 signalements pour le District de la Comoé (Est).
Les autres Districts du pays totalisent un nombre de signalements moyen de 1 à 11 et représentent 95 signalements au total. Bien que faibles, Mme Yaitan soulignera que cela démontre la présence de ce fléau sur toute l’étendue du territoire national.
Au cours de l’année 2022, le ministère a mené des opérations de vérification dénommées « Opération coup de poing » : 81 missions de vérifications de signalements ont été effectuées et 19 personnes mises en causes. Suite au traitement, 16 cas ont été référés aux ministères concernés.
Le ministre de la Promotion de la bonne gouvernance et de la lutte contre la corruption, Epiphane Ballo Zoro a appelé les entités de l’écosystème de la lutte contre la corruption à œuvrer en synergie pour qu’à défaut d’éradiquer ce fléau, « la Côte d’Ivoire devienne un pays où l’intégrité est la norme et la corruption est réduite structurellement ».
M. Epiphane Ballo Zoro a lancé, lors d’une cérémonie à la Maison de l’entreprise, le Prix du meilleur journaliste d’investigation, un moyen pour dévoiler les actes de corruption. Dans cet élan, une soixantaine de journalistes ont été formés sur le journalisme d’investigation.
En 2019, selon une étude réalisée, la Côte d’Ivoire a perdu environ 1400 milliards de FCFA, ce qui représente 64% du service de sa dette du pays, a fait savoir le ministre de la Promotion de la bonne gouvernance et de la lutte contre la corruption, Epiphane Ballo Zoro.
La Côte d’Ivoire a connu une progression significative au cours de ces dix dernières années dans le classement de l’ONG Transparency International en passant du 130e rang en 2012 à la 99e place en 2022. Le pays a surclassé 31 pays grâce à des réformes juridiques et institutionnelles.
AP/APA