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Santé Publié le jeudi 25 mai 2023 | Le Banco.net

L’Enquête du jeudi. Maladie mortelle à 100 % : Attention, la rage tue à Abidjan !

© Le Banco.net Par Marc ATIGAN
Promotion de la race de chien Boerboel: une balade canine organisée à Abidjan
Abidjan le 12 Août 2018.Le club ivoirien Boerboel a organisé, ce jour, dans les rues de la Riviera 3, sa première balade. Pour l`occasion, une trentaine de chiens de race Boerboel était de la partie.

La rage sévit à Abidjan. Une fois déclarée, cette maladie, qui peut être transmise par tous les mammifères (chat, souris, moutons, chien, etc.) est mortelle à 100%. Il y a urgence dès lors qu’un animal mord, griffe ou simplement lèche la plaie d’un individu. Il faut agir vite et se faire aussitôt vacciner. C’est une donnée que la population ignore et qui exige des campagnes d’information et de sensibilisation à grande échelle. De plus, trop de chiens non vaccinés traînent, de jour comme de nuit, dans les rues, constituant ainsi des dangers publics.


Dans la commune d’Abobo, de 2013, date de la création de l’antenne communale de l’Institut national d’hygiène publique (Inhp), jusqu’en 2022, ce sont 11 cas de décès liés à la rage, qui ont été déclarés dans cette commune populeuse d’Abidjan. Sur la même période, ce sont plus de 8 900 personnes qui ont été vaccinées, par ladite antenne, pour causes de morsure, griffure ou léchage d’animaux susceptibles de transmettre la rage.

L’année dernière, Abobo a enregistré 3 cas de décès liés à la rage, ce qui constitue déjà un nombre élevé de victimes. Et, au cours du premier trimestre de l’année 2023, un cas de décès imputable à la rage canine a été enregistré. L’antenne de l’Inhp a administré, à ce jour, plus de 700 vaccins, correspondant au nombre de personnes ayant été exposées à la maladie, suite à une morsure, une griffure ou un léchage d’animaux vecteurs.

« Mon petit frère a été mordu en 2022 par le chien d’un voisin de la cour. Mon père s’est rendu avec lui dans le centre de santé le plus proche. Aussitôt, ils ont été réorientés vers l’antenne de l'Institut national de l’hygiène publique de la nouvelle gare routière d’Abobo. C’est là-bas que mon petit frère a été pris en charge », explique Mlle Yélia, habitant la zone de PK 18. « Il a reçu toutes les doses du vaccin contre la rage. Puis le médecin nous a rassurés sur sa sécurité sanitaire », a-t-elle conclu.

Landry Zota, riverain du quartier Sagbé, révèle, pour sa part, avoir été agressé, en 2015, par un chien errant. « Je n’ai pas été mordu. Mais il m’a griffé. Je me suis dit qu’il n’y a pas péril en la demeure, parce que ses crocs ne m’ont pas touché. C’est en suivant un documentaire sur une chaîne de télé étrangère, que j’ai réalisé le risque que je courais. La maladie pouvant être transmise par des griffes enduites de la salive du chien enragée. Je me suis rendu immédiatement dans une clinique pas loin de chez moi, pour faire des analyses afin de savoir si j’ai été contaminé. On m’a conseillé d’aller directement, sans perdre du temps, à l'Institut national d’hygiène publique », indique Landry.


Une fois la maladie déclarée, la mort suit


La peine dans l’âme, dame Koné du quartier Bois sec à Abobo raconte : « Sans raison aucune, ma petite fille de 15 ans avait subitement changé de comportement. Elle était devenue agressive. Elle avait des peurs inexplicables. Elle présentait beaucoup de signes inquiétants à la fois. C’est à l’hôpital qu’on nous a fait savoir qu’il était tard, parce qu’elle souffrait de la rage. Ma petite fille nous a quittés les jours suivants ».

A en croire un responsable de l’Inhp, plusieurs personnes faisant la rage viennent trop tard à l'Institut. « On a enregistré plusieurs cas. Le plus récent est celui d’Anyama. Un jeune homme de 30 ans a été mordu par un chien. Il s’est rendu dans un centre de santé où il a reçu la recommandation de se rendre à l’Inhp pour être pris en charge. Mais il n’est pas venu. Quand plus tard, il a été reçu par un spécialiste, on lui a demandé pourquoi il n’est pas venu assez vite. Il a répondu qu’il n’avait pas les moyens. Il était encore lucide au moment de sa réception par le spécialiste ».


En cas de morsure


Le premier geste à faire à la maison, lorsqu’une personne est mordue par un chien, consiste à laver la plaie avec de l’eau et du savon pendant quinze minutes. Ensuite, il faut effectuer la désinfection de la plaie, à l’aide de l’alcool médical ou de la Bétadine. Enfin, la personne mordue doit être obligatoirement conduite dans un centre de santé spécialisé pour recevoir les vaccins contre la rage.

Selon les spécialistes, « le vaccin est le seul moyen qui permet d’éviter la rage. Il se fait avant l’apparition des premiers signes de la maladie. Car, il n’existe pas à ce jour, un remède permettant de guérir un être souffrant de la rage, ce qui en fait, une maladie mortelle à 100 % dès l’apparition des premiers signes », préviennent-ils.

Il convient de préciser que la vaccination antirabique ne se fait pas en un jour. Deux protocoles sont utilisés en Côte d’Ivoire. Un protocole de quatre injections et un autre de cinq injections. Les vaccins ne se font pas le même jour.

« La rage est une maladie à déclaration obligatoire », affirme M. Konan Allagba, chef du poste d’élevage, de pêche et d’aquaculture (vétérinaire) d’Anyama. Cela signifie qu'un cas suspecté doit obligatoirement faire l’objet d’information auprès de toute la chaîne des structures en charge de la maladie. A ce jour, non seulement il n’existe pas encore un examen permettant de détecter la maladie dans un corps, mais une fois que l’individu infecté commence à faire la maladie, plus rien ne peut être fait pour le sauver. Donc le traitement se fait avant l’apparition des symptômes, dès qu’on est mordu ou griffé.


Trésor Doudou


ENCADRÉ

Les signes de la rage


La rage est une maladie dont la période d’incubation part de quelques semaines à plusieurs années. « Les premiers signes peuvent ressembler à ceux d’autres maladies », expliquent les spécialistes. « Cependant, il n’y a qu’un qui lorsqu’il apparaît, permet d’affirmer que nous sommes en face d’un cas suspect de rage. Il s’agit de l’hydrophobie, la peur de l’eau par l’individu qui est en train de faire la maladie. Il ne s’agit pas simplement de la peur des vagues de la mer. Ceux qui ont déjà vu cela savent que c’est une peur très caractéristique. Par exemple, si vous mettez une bouteille d’eau en présence de la personne qui souffre d'hydrophobie, sa crise commence aussitôt, même si elle a soif. Ce signe fait penser directement à la rage et pas à une autre maladie. C’est un signe pathognomonique de la rage, c’est-à-dire qu’il est constaté uniquement dans le cas de cette maladie », explique-t-on à l’Inhp.

Il y a d’autres signes tels que le mal de tête ou de ventre, la fièvre et surtout l’aérophobie qui est la peur du courant d’air ou du vent. L’individu malade peut se plaindre de la chaleur. Mais lorsque l’on oriente le ventilateur sur lui ou qu’on lui souffle dans la main, il se met à faire la crise qui consiste à avoir des convulsions, une contraction de certains muscles, etc. Il y a également, comme signes à remarquer, la photophobie, c’est-à-dire la peur de la lumière. C’est d’ailleurs pour cela que certains individus faisant la maladie ont tendance à se mettre dans des endroits obscurs.

Les manifestations de la maladie se remarquent aussi à travers le changement comportemental de l’individu malade. Etant donné que le virus s’attaque au cerveau, le malade peut avoir des propos incohérents, des hallucinations, un problème respiratoire. Il peut tomber dans le coma et mourir ensuite.


T. D.

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