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Société Publié le samedi 17 juin 2023 | AIP

Narcisse Sépy Yessoh (DG ENA) : « Des innovations et plus d’exigences au concours d'entrée 2024 »

© AIP Par DR
L`Ecole Nationale d`Administration (ENA)

Abidjan (AIP) - Le directeur général de l'École nationale d'administration (ENA) met l'accent sur les innovations apportées au concours d'entrée 2024 et appelle les candidats ainsi que leurs parents à privilégier le sérieux et la rigueur dans leur travail, les seules voies d'accès à cette institution d'élite. C'est lors d'une interview accordée à l'AIP, le mardi 13 juin 2023, à Abidjan-Cocody.


AIP : Monsieur le Directeur général de l'École nationale d'administration (ENA), nous vous invitons à vous présenter et à présenter votre établissement à nos lecteurs et à nos internautes.


DG ENA : Je vous remercie. Je voudrais profiter de cette occasion pour saluer les responsables de l'Agence Ivoirienne de Presse (AIP) qui nous offrent l'opportunité de parler de notre école, de notre institution qu'est l'École nationale d'administration (ENA). L'ENA est l'école qui forme l'ensemble des cadres de l'administration ivoirienne. Depuis le début de l'année 2023, l'école a une nouvelle vocation, celle de devenir un pôle d'excellence dans la formation des fonctionnaires et des agents de l'État. Le gouvernement et le chef de l'État nous ont confié la responsabilité de cet établissement depuis janvier 2023. Je m'appelle Narcisse Sépy Yessoh, je suis le directeur général de l'ENA.


AIP : Le concours d'entrée à l'ENA 2024 a été lancé le mercredi 17 avril 2023 et s'est terminé le vendredi 9 juin 2023, après quelques jours de report. Pourriez-vous nous parler des dispositions pratiques mises en place pour l'organisation et le bon déroulement de ce concours ?


DG ENA : Effectivement, le lancement officiel des concours administratifs de la fonction publique et de l'ENA 2024 a eu lieu le 17 avril dernier, sous l'égide de Madame Anne Désirée Ouloto, Ministre de la Fonction publique et de la Modernisation de l'Administration. Depuis cette date, les deux concours ont été ouverts. Pour ce qui est de l'ENA, les inscriptions auraient dû se terminer le 31 mai 2023, mais nous avons décidé de les prolonger de neuf jours, jusqu'au 9 juin 2023. Les mesures habituelles ont été prises pour assurer le bon déroulement de cette activité à laquelle l'ENA est habituée. Les inscriptions se sont déroulées en ligne sur la plateforme www.ena.ci, et les pièces demandées pour constituer les dossiers ont été ajoutées.


À présent, nous sommes dans la phase pratique de gestion des dossiers qui ont été soumis en ligne. Nous procédons actuellement à la vérification de la conformité de ces pièces demandées. Une fois cette étape terminée, le programme mis en place se déroulera de manière à ce que nous ayons les propositions de présélection pour les cycles supérieurs à partir du 15 juillet, et ainsi de suite, jusqu'à ce que l'ensemble des cycles soit bouclé. Ensuite, nous passerons à la deuxième étape, qui est celle de l'admissibilité. Il y aura des concours écrits et des concours dédiés aux professionnels. À l'issue de ces résultats, nous passerons à la phase finale, qui consiste en une épreuve orale.


AIP : Monsieur le DG, vous avez mentionné que la date de clôture des inscriptions aux concours d'entrée à l'ENA avait été repoussée de neuf jours. Pourriez-vous, nous expliquer les raisons de ce report ?


DG ENA : Nous avons noté qu’entre le 30 et le 31 mai 2023, il y a eu un engouement particulier et nous n’étions pas dans les dispositions de recevoir tout ce flux de personnes qui est arrivé à cette époque-là. Nous avons donc souhaité leur donner une seconde chance en prorogeant de neuf jours pour pouvoir absorber tous ceux qui arrivaient et qui souhaitaient se présenter et c’est ce que nous avons fait. Cela a permis à des milliers de personnes de pouvoir s’inscrire.


Il convient d’ailleurs de noter que le lancement du concours a fait l’objet d’une cérémonie particulière, suivie de plusieurs activités de communication. En plus, une semaine avant le lancement, l’ENA a organisé des journées portes ouvertes, offrant l’occasion à de nombreux jeunes ivoiriens de venir s’informer sur l’établissement, connaître les filières de formation qu’il y a, connaître les emplois auxquels on aboutit et cela a créé un véritable engouement et a joué en faveur de cette mobilisation exceptionnelle des jeunes ivoiriens à se présenter aux concours d’entrée à l’ENA.


AIP : Quelles sont les innovations majeures apportées au concours d’entrée à l’ENA cette année ?


DG ENA : Cette année, pour parler des innovations qui ont été apportées aux concours, nous avons trois points saillants. Le premier est la déconcentration du concours de présélection aussi bien à Daloa qu’à Yamoussoukro où on est en phase pilote.


Il y a également le fait que cette année est dédiée à la jeunesse par le président de la République Allassane Ouattara et madame le ministre a autorisé que l’on évolue à plus deux ans les âges limites indiqués pour faire acte de candidature.


La troisième innovation est naturellement l’oral, la dernière étape d’admission qui connaîtra une modification, que nous aurons l’occasion de préciser le moment venu.


Naturellement notre ambition, c’est de rendre permanentes les innovations. Mais il reste que certaines ne peuvent l’être, puisque c’est à titre exceptionnelle, car tenant compte de l’année de la jeunesse. C’est le cas par exemple des années ajoutées à l’âge limite, décidées par madame le ministre de la Fonction publique et de la Modernisation de l’Administration, Anne Désirée Ouloto. Il n’est pas évident que cette partie se répète l’année prochaine car elle se situe dans un contexte bien précis. C’est une particularité liée à la décision du gouvernement de décréter l’année 2023, année de la jeunesse. Les autres innovations telles que la déconcentration des concours, dépendront de la qualité des résultats que nous enregistrerons. Il reviendra donc à madame le ministre de décider s’il faut élargir cette déconcentration ou revenir aux dispositions antérieures. Aucune disposition pour l’heure n’est définitive, sauf les modifications apportées à la phase finale des concours, c’est-à-dire la dernière étape d’admission.


AIP : Monsieur le DG, bon nombre de candidats ont fait des demandes de dérogation qui n’ont pas abouti au titre du concours de cette année, comment expliquez-vous cet état de fait ?


C’est tout simple. Comme toute activité ordonnée, le concours d’entrée à l’ENA, est régi par des textes. Nous avons deux arrêtés qui organisent les modalités d’inscription audit concours. Ces textes ont fixé les âges et les conditions, pour faire acte de candidature. Lorsque l’on nous écrit pour demander que nous dérogions à ces décisions gouvernementales qui sont prises pour encadrer le concours, c’est comme si l’on nous demandait de faire du faux. Nous ne pouvons donc accéder aux dérogations. S’il est dit que pour accéder à tel type de concours, vous devez avoir 45 ans, vous ne pouvez pas demander de vous permettre de faire ce concours à 50 ans. Les règles sont les règles et il faut que chacun de nous apprenne à les appliquer. C’est lorsque les règles sont appliquées et que les activités que nous menons sont encadrées par ces règles que nous respectons, qu’il y a de la discipline et qu’il y a aussi un bon déroulement des activités. Autrement, on est dans le faux.


AIP : Monsieur le DG, ils sont nombreux chaque année les candidats qui frappent aux portes de l’ENA et comme nous le savons tous, il y a très peu d’admis. Qu’est-ce qui explique cela ?


DG ENA : Le concours par essence définit le nombre de postes disponibles, il y a donc une sélection qui se fait. C’est une école d’élite qui nécessite des critères rigoureux pour y accéder. L’école doit recruter les plus excellents, les meilleurs, car l’Administration a besoin de se construire, de disposer de cadres compétents pour mieux servir la population. Dans le recrutement donc, nous mettons l’accent sur la qualité. C’est le principe fondamental pour rentrer à l’ENA. C’est d’ailleurs ce qui fait d’elle, une école d’élite.


AIP : Monsieur le DG, pourriez-vous revenir sur les filières de formation à l’ENA et êtes-vous satisfait de la qualité de la formation dans ces filières ?


DG ENA : D’abord je dois dire que, je dois agir à être satisfait de la qualité de la formation à l’ENA, entant que directeur général. Entant que produit de l’ENA moi-même, j’affirme que l’ENA fait la meilleure formation. Naturellement c’est une œuvre humaine qui se bonifie et s’améliore année après année, en y apportant des innovations. Je ne peux donc pas imaginer que l’ENA pour être une école d’élite, délivre une formation au rabais, ce n’est pas possible. D’ailleurs même les administrations qui reçoivent nos produits, n’auraient même pas accepté qu’il en soit ainsi. Cela dit, l’Ecole nationale d’administration comporte deux grandes écoles, à savoir, l’école de gestion économique et financière, qui forme dans les filières impôt, trésor, douane, finances générales, commerce et santé, l’école de gestion administrative et de la diplomatie qui forme dans les filières administration générale, diplomatie, travail et affaires sociales, affaires maritimes et portuaires et la filière gestion des ressources humaines qui a été créée il y a juste trois ans. A coté de cela, nous avons la direction de la formation continue, qui se charge du renforcement des capacités des professionnels déjà en activité dans nos administrations. Nous avons également une direction dédiée à la recherche et à la veille stratégique.


AIP : Monsieur le DG, nous voici au terme de notre entretien, quel est votre mot de fin ?


DG ENA : Mon mot de fin est destiné aux candidats et à leurs parents. S’ils ont choisi de présenter le concours d’accès à l’ENA, c’est parce qu’ils y ont confiance, c’est parce qu’ils entendent servir l’administration demain. Ils sont donc conscients que c’est une école d’élite et ils doivent se donner les moyens d’étudier, de travailler, pour figurer parmi les meilleurs. Nous les exhortons donc à se mettre au travail rigoureusement parce que la sélection est rude. Les cours ont été mis en ligne depuis le début des inscriptions, à eux de faire montre de beaucoup d’engouement, de courage, de travail et surtout de volonté de réussir. Ce que nous leur garantissons, c’est la transparence, la crédibilité et le sérieux dans le concours d’entrée à l’ENA.


Je voulais également les inviter à éviter les informations ça et là que l’on a partout. L’ENA a des canaux officiels qu’ils doivent consulter (facebook, mail, site web et autres). D’ailleurs le site officiel de l’ENA est www.ena.gouv.ci, où ils ont leur espace candidat ainsi que toutes les autres informations. Pour finir, nous demandons encore une fois aux parents, d’exhorter les enfants au travail, au sérieux et à la rigueur car c’est le seul prix à payer pour accéder à l’ENA.


(AIP)


krk

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