La Confédération générale des entreprises de Côte d’Ivoire (CGECI) a organisé, ce jeudi 22 juin 2023, un atelier autour du thème : « Mise en œuvre de la norme ISO 45001 V2018. Quel retour d’expériences et quels impacts sur le management de la santé sécurité au travail (SST) dans les entreprises ivoiriennes ? » Une problématique d’autant plus d’actualité que les statistiques du ministère de l’Emploi et de la Protection sociale attestent que plus de 6000 accidents de travail (AT) ont été enregistrés en Côte d’Ivoire et qu’au fil des années, la tendance est à la hausse. Il était important donc, à travers un tel cadre de rencontre, d’interpeler les entreprises sur la nécessité de mettre en œuvre la norme ISO 45001 dont un état des lieux du déploiement a été difficilement dressé, faute de données.
D’entrée, le directeur des commissions et du plaidoyer de la CGECI, Félix Yenan, qui représentait le président de la commission Energie qualité hygiène sécurité santé et environnement (EQHSE), a déclaré que l’adoption de la norme Iso 45001 par les entreprises ivoiriennes a connu ces dernières années une avancée significative. « C’est une évolution qui témoigne de notre engagement collectif pour la santé et la sécurité au travail », a-t-il soutenu.
Il a ajouté qu’en mettant en œuvre cette norme, les entreprises ivoiriennes ont constaté « les nombreux avantages et impacts positifs sur nos organisations. » Tout d’abord, retient-on, la norme 45001 favorise une culture de la sécurité au sein de l’entreprise ; elle encourage l’engagement à tous les niveaux hiérarchiques, en mettant l’accent sur la participation effective des employés à l’identification et à la prévention des dangers potentiels.
Félix Yenan relève que cette approche participative permet d’augmenter la sensibilisation à la sécurité et de renforcer la responsabilité de chacun en matière de Sécurité santé au travail (SST).
De plus, la mise en œuvre de la norme ISO 45001 conduit à une amélioration significative des performances en matière de SST et les entreprises constatent une réduction des accidents de travail, des maladies professionnelles et des arrêts de travail liés à la santé. Les coûts associés à ces incidents sont réduits ; ce qui a un impact positif sur la rentabilité de manière générale.
« Parallèlement, la norme favorise une meilleure gestion des risques professionnels, car les entreprises doivent effectuer une évaluation approfondie des dangers présents sur le lieu de travail et mettre en place des mesures préventives pour les atténuer. Cela permet de réduire les risques pour la sécurité et la santé des travailleurs, tout en renforçant la conformité à la réglementation en vigueur », a souligné le directeur des commissions et du plaidoyer de la CGECI.
Il affirme, en outre que la norme ISO 45001 est importante pour l’amélioration de l’image de l’entreprise qui démontre son engagement à assurer la sécurité santé au travail et renforce ses relations avec ses employés et ses partenaires commerciaux. « Cette norme a un avantage concurrentiel significatif et témoigne de notre engagement à veiller au bien-être de nos employés.
La première partie des travaux a consisté en une présentation des exigences et des principales étapes de la mise en œuvre de la norme ISO 45001. L'intervenant, Kouely Julien, directeur du suivi de la conformité chez Air Côte d'Ivoire, a indiqué qu'en Côte d'Ivoire, les statistiques sont difficiles à avoir en la matière, du fait des organismes de certification qui cachent leurs données pour des raisons stratégiques et commerciales. Il assure toutefois qu'à ce jour, une trentaine d'entreprises ivoiriennes sont certifiées à la norme ISO 45001, quand d'autres sont en démarche. Au demeurant, Kouely Julien a assuré qu'au niveau de la certification Mase, le pays compte 53 entreprises certifiées dans divers secteurs d'activités mais qui tournent autour de la pétrochimie.
Une table ronde qui a suivi a permis un partage d’expériences qui a permis d’apprendre les uns des autres et d’améliorer les pratiques en matière de SST.
Emmanuel Akani
