Méagui, région de la Nawa, le 28 juillet 2023- À Méagui, ville située à une cinquantaine de kilomètres de Soubré, dans la région de la Nawa, les populations vivent un véritable soulagement, surtout les femmes enceintes, dont l'accouchement nécessite souvent une césarienne. Grâce au nouvel Hôpital général (HG) de Méagui, construit par le gouvernement et doté d'un plateau technique de référence et d'une ressource humaine de qualité, les cas de complications obstétricales sont désormais pris en charge sur place. Fini les évacuations d'urgence, parfois au péril de la vie des parturientes et de souffrances morales et financières de leurs parents.
Dame Salimata Sankara, épouse de Salif Ouédraogo, a eu la vie sauve, le mercredi 26 juillet dans ledit hôpital. ''Salimata Sankara souffrait d'un hématome rétro placentaire. Cette maladie survient au troisième trimestre de la grossesse et entraîne la formation d'un caillot de sang dans le placenta de l'enfant. Plus il est volumineux, plus l'enfant peut en mourir. Et la maman saigne à l'intérieur sans qu'on le sache si bien qu'elle aussi perd pratiquement son sang. À un moment donné, le sang ne peut plus s'arrêter. C'est ce qui est arrivé à cette femme enceinte, et l'enfant était déja mort à leur arrivée. La bataille était de sauver la mère. Dieu aidant et avec le plateau technique dont nous disposons ici, cette femme a été sauvée de justesse. Et elle est désormais hors de danger'', explique Dr Célestin Yapi, un gynécologue dont l'expertise est reconnue dans la localité où le nombre d'accouchements en moyenne à l'hôpital général est d'environ 100.
Cet excellent gynécologue qui a révélé que 361 complications obstétricales ont été traitées dans ledit hôpital au premier semestre 2023, a salué les efforts du gouvernement qui ont permis de donner un second souffle à cette localité dont ''les cas graves de malades et de complications obstétricales étaient transférés ailleurs, notamment à Soubré, Daloa, Gagnoa, San Pedro, Abidjan...''
''Si nous n'avions pas ce nouvel Hôpital général de Méagui, Salimata Sankara allait perdre la vie, car le temps de la transférer jouait en sa défaveur. Le plateau technique y est. Le sang dont la poche coûte 3 000 FCFA, n'a point connu de rupture. Avant, la pénurie de sang a fait perdre des vies dans des cas pareils, car les parents partaient jusqu'au au Centre national de Transfusion sanguine (CNTS) à Daloa ou Abidjan pour avoir du sang. Ici, nous avons une banque de sang et du personnel du CNTS de San Pedro détaché à l'hôpital général de Méagui pour mener des activités de prélèvement de sang. Aujourd'hui, nous sommes à l'aise dans la pratique de notre métier, dans un cadre et des conditions agréables grâce aux efforts du gouvernement'', salue-t-il.
Salif Ouédraogo, qui vit à une trentaine de 30 km de Méagui, bien qu'ayant perdu son bébé, salue la prouesse du médecin qui lui permet encore de contempler les beaux yeux de sa femme Salimata Sankara, placée sous transfusion.
''Nous avons fait beaucoup de cliniques en vain, avant d'arriver ici. Depuis avant hier, j'ai payé quatre poches de sang à raison de 3000 FCFA l'unité et ce sont des connaissances qui m'ont aidé à payer les poches de sang parce que j'étais limité financièrement. C'est à moto que je suis venu avec ma femme. Et quand on m'a parlé de césarienne, j'étais désemparé. Mon inquiétude principale, c'était où trouver l'argent de l'opération. Mais à ma grande surprise, ma femme a été opérée sans que je paie 5 francs CFA. Les agents n'ont ni demandé ma nationalité ni ma religion. Ils m'ont dit que c'était gratuit. Ma femme va mieux aujourd'hui. Je suis soulagé. Je confirme que la césarienne est gratuite à l'hôpital public. Merci au gouvernement ivoirien pour tous les efforts'', déclare Salif Ouédraogo, soulagé, en présence de les équipes de la Coordination générale du Psgouv et du ministère de la Santé.
Le directeur de l'hôpital général de Méagui, Abdoulaye Dagnogo, rassure que son établissement, doté de 100 lits, dispose de poches de sang et de kits d'accouchement en quantité : "Bien que quelques rares fois, les kits de césarienne puissent manquer, les dispositions sont prises immédiatement pour y faire face''.
Mieux, il a mis en place un dispositif permettant de suivre au quotidien le parcours des produits sanguins, depuis le prescripteur jusqu'aux bénéficiaires. Il a également créé une plateforme WhatsApp regroupant autorités administratives et politiques, leaders communautaires, de jeunesse et d'associations de femmes, pour faire passer les messages du gouvernement, interagir, développer l'entraide pour les cas sociaux et recueillir les préoccupations des populations en matière de santé.
Pour rappel, les complications obstétricales sont également prises en compte dans le cadre de la gratuité ciblée, y compris la vaccination de la femme enceinte contre le tétanos et les médicaments contre le paludisme chez la femme enceinte.