La Banque Centrale des États de l'Afrique de l'Ouest (BCEAO) a initié un atelier national de concertation dans le cadre de la révision de la stratégie régionale d’inclusion financière ce jeudi 18 juillet 2024 à Abidjan-Plateau. Cet atelier national a pour objectif de permettre aux parties prenantes à l'approfondissement de l'inclusion financière de la Côte d'Ivoire de discuter des orientations, des mesures et actions à mettre en œuvre pour renforcer le niveau d'accès et d'utilisation des services financiers par les populations et les entreprises de l'UEMOA.
Selon la BCEAO, l’inclusion financière est reconnue comme un vecteur essentiel de développement économique. A ce titre, celle-ci représente l’une des priorités pour les gouvernements, les banques centrales et les institutions financières au niveau mondial. Ainsi, poursuit la Banque centrale, l’inclusion financière permet aux populations de sortir de la pauvreté à travers leur accès à des services financiers de base tels que l’épargne, les assurances et le crédit qui facilite l’investissement dans les activités génératrices de revenus.
Au nom du ministre des Finances et du du Budget, Adama Coulibaly, le Directeur de cabinet Adjoint, Vassogbo Bamba, a ouvert les travaux de cette session qui examinera les progrès réalisés en matières de l'inclusion financière au niveau des pays, de discuter des défis rencontrés dans la mise en œuvre des actions en faveur de l'inclusion ; d'identifier les priorités nationales en matière d'inclusion financière des populations. Il s'agira également d'analyser les modalités de suivi et d'évaluation de la mise en œuvre des initiatives futures (indicateurs, organes ou structures à mettre en place, etc.
Selon le mandant du ministre, des Finances et du Budget tenant compte d'un cadre de référence pour l'élaboration des stratégies nationales d'inclusion financière, le Gouvernement ivoirien s’est doté d’une stratégie nationale d’inclusion financière pour la période 2019-2024, avec pour objectif de favoriser l’accès responsable aux produits et services financiers des population-cibles, notamment les femmes, les jeunes, les micros, petites et moyennes entreprises (MPME) et les acteurs du monde rural. ''Après quatre (4) années de mise en œuvre de ladite stratégie, des progrès ont été réalisés. Il s'agit du taux d’inclusion financière qui est passé de 41% en 2017 à 51% en 2021. Du strict taux de bancarisation qui est passé de 19,7% en 2017 à 31,2% en 2023. Et un taux global de pénétration démographique des services financiers est passé de 35 points de services pour 10 000 adultes en 2017 à 485 points de service en 2023.'', a expliqué M. Vassogbo.
Pour lui, en dépit de ces résultats, des défis d’exclusion de certaines couches sociales comprenant principalement des femmes, des jeunes, des entrepreneurs et des ruraux restent à relever.
Ainsi, à l’approche de l’échéance de la mise en œuvre de la Stratégie Nationale d’Inclusion Financière, ''cet atelier de concertation vient à point nommé pour définir les axes prioritaires dans l’actualisation des stratégies d’inclusion financière, non seulement au niveau régional, mais également au niveau national.'', a-t-il reconnu.
Conscient des attentes vis-à-vis de cet atelier, au regard du rôle crucial que l’inclusion financière est appelée à jouer pour adresser les problématiques de développement les plus pressantes dans nos Etats, M. Vassogbo a exhorté les participants à s'impliquer pleinement dans les travaux afin de garantir le plein succès de ces assises à travers des recommandations utiles, pour la conduite des politiques en matière d’inclusion financière.
Bien avant, le directeur national de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’ouest (BCEAO), Chalouho Coulibaly a assuré que près de 80% des activités de la feuille de route de la Stratégie ont été engagées et plusieurs chantiers ont été finalisés. ''Ces avancées se traduisent par l’orientation positive des indicateurs de mesure de l'inclusion financière, sous l’effet combiné des innovations financières et d’une réglementation davantage favorable à l’accès des populations aux services financiers.'', a-t-il révélé. À l'en croire, en dépit des résultats satisfaisants enregistrés, l’évolution de l’environnement socio-économique et l'expansion des services financiers engendrent inéluctablement de nouveaux risques qu’il convient de bien appréhender pour mieux les juguler. À cette fin, ''nous devons poursuivre et accentuer nos réflexions sur les défis émergents à prendre en compte pour renforcer, durablement, l’inclusion financière et améliorer son impact positif sur les conditions de vie des populations.'', a-t-il invité.
Cyprien K.