Une mission du ministère de la Cohésion nationale, de la solidarité et de la Lutte contre la pauvreté, conduite par la directrice générale de la Cohésion nationale, Kouadio Marie Koné, a apporté jeudi 26 septembre 2024 à Boussoupalégnoa (30 km de Gagnoa), du numéraire, des vivres et non- vivres aux communautés du village, suite à un homicide intervenu un mois plutôt, après un match de football, qui a opposé à Boussoupalégnoa, l’équipe des localités de Gnagbodougnoa et Guiguia.
Plus de trois millions de F CFA en numéraires, ainsi que 150 sacs de riz, 34 cartons d’huile, 16 cartons de tomate, 34 cartons de pâte alimentaire, et 34 cartons de savons, ont été remis par Mme Kouadio, qui avait à ses côtés, le secrétaire général 2 de la préfecture de Gagnoa, Assamoi Bernard, conduisant la délégation du corps préfectoral.
Sont bénéficiaires de ces dons, outre la communauté autochtone Bété, les allogènes du village de Boussoupalégnoa. La répartition prend aussi en compte les communautés des villages voisins de Guiguia, de Donhio-Maleyo, ainsi que les chefs de tribu et de canton, tous considérés comme impactés par la situation de crise qui a eu le dimanche 25 août.
« Donnons-nous les moyens d’éduquer et d’encadrer nos enfants », a insisté la directrice générale de la Cohésion nationale. Tout en ne souhaitant pas vouloir rappeler les circonstances du drame, elle a dit regretter de se rendre dans ce village, pour « panser des plaies », alors que la Côte d'Ivoire vient de vivre une Coupe d'Afrique des nations (CAN), où la cohésion sociale a prévalu, avant durant et après les matchs.
S’il est vrai que ces dons ne peuvent pas ressusciter le mort ou effacer les plaies des blessés, aux dires de la directrice générale, il est aussi vrai que la délégation est venue au nom de la gestion des conflits, a-t-elle précisé. Elle a rappelé que sa délégation fait suite au déplacement d’une première mission, celle-là, d’écoute, d’imprégnation et de sensibilisation, dépêchée dans le village par la ministre de tutelle, Myss Belmonde Dogo, dès le jeudi 29 août, et conduite par le directeur de la Prévention et de la gestion des conflits, Pr Bamba Abdoulaye.
« Merci à Mme la ministre Dogo Belmonde en charge de ce ministère pour tous ces dons », a réagi le porte-parole de la communauté Baoulé de Boussoupalégnoa, Koffi Yao Noël, dont un des leurs, N’Guessan Yao Théodore, planteur à perdu la vie dans la rixe.
Ces propos ont fait suite à celle du chef de village de Gnamagnoa, Séripka Daddy François, qui au nom des villages Guébié, dont est issu la localité Gnagbodougnoa, a remercié les autorités pour le message d’apaisement, salué la communauté Baoulé pour son sang-froid qui a permis d'éviter des débordements et annoncé une rencontre imminente avec l’ensemble des jeunesses des villages de sa zone.
Plusieurs témoignages d’autochtones et d’allogènes recueillis lors de la séance d’écoute, le 29 août, à la fin de la rencontre perdue par l’équipe de Gnagbodougnoa, ont confirmé que des supporters et des joueurs, ont soudainement quitté leur véhicule à la sortie du village de Boussoupalégnoa, et s’en sont soudainement pris pour des raisons non élucidées, à toutes les personnes se trouvant sur leur chemin, y compris celles qui ont tenté de s’interposer, rappelle-t-on.
Un planteur, N’Guessan Yao Théodore, sortant des buissons, s’est retrouvé face à face avec les jeunes en colère. Alors qu’il s’était saisi d’une branche dans l’espoir de dissuader ces derniers, certains d’entre eux, armés de gourdins, l’ont violemment agressé, lui infligeant de multiples coups. Évacué en urgence sur un engin, il succomba à ses blessures en chemin vers l’hôpital. Quatre autres personnes, dont le chef de terre de Boussoupalégnoa, ont été blessées, et un tricycle a été endommagé au cours de la rixe.
Un an plutôt, des affrontements entre communautés avait provoqué, le 26 octobre 2023, la mort d’un jeune homme, allogène, à l’arme blanche à Dougroupalégnoa, toujours dans la sous-préfecture de Gnagbodougnoa qui compte 17 villages. En représailles, huit cases ont été calcinées et plusieurs personnes blessées à armes à feu. Un autre homicide a eu lieu non loin du village de Mahibouo, le lendemain vendredi 27 octobre. Cette fois, c’était un autochtone qui avait été tué par arme blanche.
(AIP)