Président de la Société Ivoirienne d’Intelligence Numérique (SIIN), Coulibaly Niennenkariga Habib est l’initiateur de la digitalisation des attestations d’assurance automobile en Côte d’Ivoire. Dans cette interview, il explique notamment la croissance de la pénétration des assurances en Côte d’Ivoire. Participant de la 8e édition du Salon de la monétique qui se tiendra du 26 au 28 Novembre 2024 à Dakar au Sénégal, il annonce par ailleurs les enjeux de « l’assurances dommages ».
Vous participez du 26 au 28 Novembre 2024 à Dakar, à la 8ième Edition du salon de la monétique organisé par le GIM UEMOA. Il s’agit-là de votre 1ère activité depuis le 26 Juillet 2021, date de votre signature avec l’Association des assureurs de côte d’Ivoire (ASACI) pour la mise en œuvre du projet de digitalisation des attestations d’assurance automobile en Côte d’Ivoire. Que pouvez-vous nousdire sur cet évènement ?
Il s’agit d’un évènement incontournable auxquelles toutes les Fintechs devraient y participer, car il s’agit de découvrir les nouvelles innovations en matière de paiements et d’inclusion financière en Afrique et dans le monde. A ce stade de mon propos, permettez-moi tout d’abord de dire un grand merci au Présidentde la République de Côte d’Ivoire, Alassane Ouattara pour sa vision d’avoir mis en place en 2012, dès son ascension au pouvoir, l’école d’excellence ESATIC(École Supérieure Africaine des Technologies, de l’Information et de la Communication) qui forme l’élite des ressources humaines en matière de TIC en Côte d’Ivoire dont j’ai été la toute première structure à intégrer la Cellule d’Innovation et de Développement en 2017. Cela m’a permis de créer l’année qui a suivi la SIIN que vous connaissez aujourd’hui. Sans ces élites, je pense que nous acteurs de la transformation digitale des métiers ne pouvions pas exploiter au maximum les connaissances que nous avons acquises dans nos différents domaines d’activités. D’ailleurs, Alain Yao KOUAMÉ, mon Directeur de la Transformation et Associé, est diplômé de la toute première promotion de cette école d’excellence et a été le chef d’orchestre de l’ensemble des Intégrations du système des assureurs.
Vous dites reprendre pleinement vos activités en 2025, mais initialement votre convention avec l’ASACI prévoyait une reprise totale de vos activités après 2026 ?
Ah oui, je vois que vous être très bien informé. Effectivement, selon la convention initiale, au démarrage du lancement de la plateforme nationalede gestions des attestations d’assurance automobile en 2022, nous avions une concession pour 04 ans,soit jusqu’en 2026 et un transfert de compétence et de l’infrastructure devraient se faire juste après. Finalement, l’ASACI, à travers son entité technique « ASACI Technologies » a été très vite mise sur pied. De ce qui précède, l’ASACI a souhaité le rachat des 02 ans de bail qui restait, accord que nous avons conclu le mois dernier. Ce qui justifie la reprise totale de nos activités y compris celle de l’intermédiation,puisque nous ne pouvions pas être à la fois juge et partie. J’aimerais saluer le Directeur des Assurances, je lui suis infiniment reconnaissant pour avoir véritablement donné la chance à la jeunesse que nous sommes de démontrer toutes nos qualités et notre potentiel, car il a été un acteur majeur dans notre signature avec l’ASACI.
Aujourd’hui votre expérience acquise lors de la mise en œuvre de ce projet structurant pour l’économie ivoirienne vous permet de scruter d’autres horizons ?
Effectivement, c’est l’une des raisons pour lesquellesnous participons à cet évènement majeur du continent qui a lieu tous les 02 ans, car notre expérience dans la mise en œuvre du projet de digitalisation des attestations d’assurance automobile en Côte d’Ivoire, premier marché de la zone CIMA, nous emmène à relever d’autres grands défis en Afrique. Au-delà de cette expérience nous souhaitons contribuer à l’accélération de la stratégie digitale des marchés d’assurances en Afrique en construisant des infrastructures robustes et déployer des APIsréutilisables par tous les acteurs de l’écosystème.
Quel est l’état des lieux de l’assurance en général et particulièrement celui de l’assurance automobile en Côte d’Ivoire ?
L’état des lieux est que le secteur des assurances en général en Côte d’Ivoire est dans une très bonne dynamique de croissance. En 2023 le chiffre d’affaires global du marché a atteint 600 milliards de FCFA, en hausse de 15,1 % (embelli jamais enregistré de ma mémoire d’assureur) par rapport à l’année 2022, soit 349 milliards de FCFA pour la branche non vie et 250 milliards de FCFA pour la branche vie. Pour ce qui est particulièrement de la branche automobile, nous avons connu une hausse historique de 30 % sur une année depuis le début de l’obligation de l’assurance automobile en Côte d’Ivoire en 1963. Pour rappel, le chiffre d’affaires de 2023 était de 110 milliards de FCFA contre 87 milliards de FCFA en 2022. Nous remarquons donc l’effet positif de la digitalisation un an après son entréen vigueur.
Nous sommes au terme de cet entretien. M Coulibaly, quels sont vos projets futurs ?
Je donne donc RDV à tous, du 26 au 28 novembre 2024 à Dakar dans notre stand lors de ce salon car comme je le disais tantôt, nous avons pour ambition de vulgariser et rendre accessible l’assurance dommages et vie à tous, via le digital à travers toute l’Afrique. Avant de terminer, permettez-moi d’ajouter au remerciements les présidents successifs de l’ASACI avec qui j’ai étroitement collaboré, pour certains depuis 2014, lors de leurs différents mandats.Il s’agit des présidents Johnson BOA Roger, Saliou Bakayoko et le président actuel KONE Mamadou dont je salue le rôle et l’implication dans la réussite de la mise œuvre de ce projet. Je ne saurai clore le chapitre des remerciements sans penser à l’ancien président de l’ANCARCI (l’Association des Courtiers de Côte d’Ivoire) KANTE Mamadou qui m’a prodigué des conseils très avisés tout au long de la mise en œuvre de ce projet, mais également à l’endroit du président actuel Coulibaly N’Gnineman que j’ai rencontré la toute première fois à Marrakech en 2017 lors de la 41ième édition de la FANAF tenu en terre marocaine, lorsqu’il était encore basé au Nigéria.
Entretien réalisé par
Yacouba DOUMBIA