Le ministre des mines, du pétrole et de l’énergie , Mamadou Coulibaly Sangafowa avec à ses côtés le Directeur général de l’énergie, Kalifa Ehouman Narcisse a animé une conférence de presse, en fin d’après midi de ce 27 janvier 2025, lors de la première journée du sommet africain sur l’énergie qui se déroule en Tanzanie.
Répondant à une question de savoir comment concilier le développement des énergies renouvelables avec la nécessité de sécuriser l'approvisionnement énergétique dans les pays africains. Le ministre ivoirien a été sans équivoque: il n’y a pas à faire le choix de l’un au détriment de l’autre, selon lui .
« C'est vrai qu'il n'y a pas de conflit entre les deux (ndr: énergies renouvelable et fossile). Mais d'un point de vue technique, purement technique, aucune énergie renouvelable n'est à la fois fiable et sans contraintes. Si vous prenez l'hydroélectricité, tout le monde sait qu'avec le changement climatique, il arrive des moments où nous n'avons pas suffisamment d'eau pour faire tourner nos barrages.
Si vous prenez l'énergie solaire, tout le monde sait que lorsqu'il fait nuit, il n'y a pas de soleil. C'est une énergie intermittente. Nous cherchons des moyens pour la stocker, mais la technologie disponible aujourd'hui ne permet pas de le faire à moindre coût.
Dès que vous installez des batteries pour stocker l'énergie toute la nuit, le coût de l'électricité augmente considérablement. L'énergie éolienne est également intermittente, car le vent ne souffle pas à la même vitesse en permanence. Ainsi, si un pays ne dépend que d'énergies renouvelables, son système de production ne sera pas sécurisé.
À tout moment, il peut y avoir des interruptions, et l'énergie ne sera pas stable. Cela pourrait conduire à des crises majeures. Il faut donc une source stable qui permette de soutenir durablement le système énergétique », a expliqué le ministre Sangafowa Coulibaly.
La Côte d’Ivoire, à en croire M. Coulibaly, au départ s'appuyait principalement sur l'hydroélectricité mais s'est rendu compte qu'il fallait aussi intégrer le thermique, qui est plus stable.
« Cela nous permet d'avoir une production d'énergie plus équilibrée », a-t-il révélé. Ainsi, l’objectif du gouvernement ivoirien est de parvenir, d'ici à 2030, à un mix énergétique composé de 45 % d'énergies renouvelables et de 55 % de thermique. Nous voulons continuer à accroître la part des énergies renouvelables, mais cela ne peut se faire sans une base fiable, a fait savoir le ministre.
Dans les débats internationaux actuels, la question revient sans cesse sur la nécessité d'une transition énergétique.: certains considèrent le gaz comme une énergie de transition; l'Union africaine défend l'idée que le gaz peut être une énergie de transition sur laquelle le continent peut s'appuyer pour développer un système d'énergies renouvelables.
« Il ne s'agit pas de conflit, mais plutôt de complémentarité, d'un mix entre énergies renouvelables et énergies fossiles comme le gaz », a déclaré M. Coulibaly.
« Pour nous, Africains, cette position est justifiée. D'abord, notre continent ne contribue qu'à hauteur de 4 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre. Ensuite, si nous examinons les modes de production actuels, le charbon et le pétrole dominent encore dans la production d'électricité, notamment aux États-Unis et en Chine », a-t-il noté.
Enfin, le ministre a fait savoir qu’en Europe, les énergies renouvelables se développent, mais sur le continent nous sommes encore très en retard.
« Pour transiter vers les énergies renouvelables, nous devons partir de l'existant, et cet existant inclut des sources comme le gaz. C'est à partir de cette base que nous pourrons construire notre futur énergétique ». a-t-il conclu.
Rk