Abidjan– La lutte contre le paludisme en Afrique est gravement menacée par un manque de financement de quatre milliards de dollars, compromettant la vaccination de millions d’enfants d’ici à 2030, selon un rapport du Center for Global Development et de 1Day Sooner.
Bien que Gavi, l’Alliance du vaccin, ait alloué 1,5 milliard de dollars, cette somme ne couvre qu’un tiers des quatre à cinq milliards nécessaires pour immuniser tous les enfants éligibles. Or, le paludisme est responsable de 95 % des décès mondiaux dus à cette maladie, dont la majorité concerne les enfants de moins de cinq ans, rapporte African Media Agency (AMA) dans un communiqué transmis à l'AIP, mardi 28 janvier 2025.
Selon le livre blanc intitulé "Avoiding Another Lost Decade on Malaria Vaccines", si aucune mesure urgente n’est prise, 2,5 millions d’enfants risquent de mourir du paludisme d’ici à 2030 faute de vaccination.
Le vaccin R21, plus abordable et produit en grande quantité, représente une solution transformatrice. À seulement 3,90 dollars par dose, il pourrait sauver des milliers de vies à moindre coût. Toutefois, la réduction du financement international et des défis logistiques freinent son déploiement.
Des pays comme le Nigéria, qui concentre un tiers des décès dus au paludisme, font face à un déficit budgétaire alarmant. D’autres, comme l’Angola, doivent s’autofinancer intégralement, limitant leur capacité à vacciner les populations vulnérables.
Par ailleurs, dans des pays comme la République démocratique du Congo, le défi réside dans la distribution des vaccins et la mise en place d’infrastructures adéquates pour garantir leur efficacité.
Face à cette situation, les experts appellent les gouvernements, les agences multilatérales et les philanthropes à mobiliser des fonds supplémentaires. Selon Zacharia Kafuko, directeur pour l'Afrique de 1Day Sooner, « la vie de millions d'enfants dépend d'une action rapide. L’infrastructure et les vaccins existent, mais le financement reste le principal obstacle. »
Avec un investissement immédiat de 500 millions de dollars, il serait possible d’accélérer le déploiement des vaccins et de sauver des millions de vies. Toutefois, les experts avertissent que les financements doivent également couvrir la logistique, la sensibilisation et la formation du personnel de santé afin d’assurer une protection efficace contre le paludisme à long terme.
cmas